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4e audience publique de la CVJR : Les récits douloureux des 17 victimes

4e audience publique de la CVJR : Les récits douloureux des 17 victimes

Dans le but de promouvoir la reconnaissance nationale aux victimes et leurs rendre leur dignité, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) vient d’organiser sa quatrième audience publique non judiciaire, le samedi 18 Septembre 2021, au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Elle était placée sous les trois thèmes des audiences précédentes : « les atteintes au droit à la liberté », « les atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique », et « les disparitions forcées ». En effet, ils étaient 17 victimes dont 13 hommes et 4 femmes à faire leur témoignage.

En effet, les audiences publiques sont un espace d’expression des victimes sur les violations qu’elles ont subi ; un forum de reconnaissance publique de leurs souffrances. Et les objectifs visés sont entre autres, rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison, en reconnaissant publiquement ce qui leur est arrivé ; promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationales ; utiliser l’information reçue comme un outil d’éducation et de sensibilisation pour la population dans son ensemble, afin de promouvoir le dialogue sur le passé et la réconciliation nationale.

Selon le président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), Ousmane Oumarou Sidibé, depuis son indépendance, notre pays a connu des rebellions armées et des crises politiques qui ont occasionné toutes formes de violations graves de droits de l’homme. Il dira que les trois thèmes qui ont fait l’objet de témoignages illustrent à suffisance, la gravité des violations des droits de l’homme et leurs conséquences sur les victimes et leurs proches, ainsi que sur le vivre ensemble. Pour lui, il serait inutile de rappeler qu’avec la crise que nous vivons, les atteintes au droit à la liberté (arrestations et détentions arbitraires, enlèvements, et séquestrations,) sont devenues récurrentes, avec une tendance inquiétante à leur banalisation. « Il faut aussi reconnaitre qu’à des degrés divers, chacune des crises que notre pays a connues a été marquée par des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique », souligne-t-il. Avant de préciser que les audiences publiques ne sont pas des audiences judiciaires. « La CVJR n’est pas un tribunal. Elle ne cherche à établir ni la culpabilité, ni l’innocence des auteurs présumés. C’est le travail de la justice malienne.  Ici, seules les victimes seront entendues, la CVJR leur offrant un cadre digne et sécurisé où elles pourront raconter les souffrances vécues », énonce-t-il.

Pour la représentante des victimes, Mme Fatoumata Touré, cet espace leur permet de s’exprimer afin d’apaiser leurs cœurs, de recevoir la reconnaissance aux yeux des autorités et de la population malienne à travers leurs récits de vie. « Nous réitérons à l’endroit de la CVJR tout notre engagement et disponibilité à accompagner les audiences en vue d’aboutir à la justice et à la réparation pour combler de nombreuses séquelles commises par les crises et leurs cortèges de violations graves des droits de l’homme », indique-t-elle. Avant de demander aux autorités de mettre les victimes aux premiers rangs dans l’organe qui s’occupera de la réparation afin d’éviter des coups de théâtre du passé qui ont fait encore plus de frustrés et de victimes que les crises précédentes n’ont créées.

Quant au ministre de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Colonel major Ismail Wagué, il rassure que la paix et la réconciliation nationale sont au cœur des priorités de la transition. Il dira que les autorités condamnent sans réserve des violations des droits de l’homme quels que soient leurs auteurs. Ainsi, il fait savoir que cette 4e audience se tient à un moment où notre pays connait une situation sécuritaire encore difficile, en dépit des efforts réels, mais aussi de certains succès sur le terrain de la part des FAMA et de ses partenaires. « Même si notre histoire nationale a connu des épisodes douloureux, il faut aussi admettre que le pardon demeure une valeur cardinale de notre société, un socle sur lequel, nous devons bâtir la réconciliation nationale que tous nos compatriotes appellent de leurs vœux », laisse entendre le ministre Wagué.

Par ailleurs, créée en janvier 2014, la CVJR a pour mission de « contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques ». Elle est chargée d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuelles et/ou collectives commises dans le pays, et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et/ou collective et au patrimoine culturel; établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et les atteintes aux biens culturels ci-dessus cités, en situer les responsabilités institutionnelles, et proposer des mesures de réparation ou de restauration ; faire des recommandations dans le domaine de la prévention des conflits etc.

S.B. TRAORE

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