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Administrateurs et représentants de l’État : le SYLTMAT et le SYNAC envisagent une grève illimite sans la satisfaction de leurs doléances

Administrateurs et représentants de l’État : le SYLTMAT et le SYNAC envisagent une grève illimite sans la satisfaction de leurs doléances

Dans une lettre adressée au Premier ministre Boubou Cissé, le mardi 11 août 2020, le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale (SYLTMAT) et le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) demandent l’application immédiate des points d’accord des différents procès-verbaux des 24 mai 2018, 27 juin 2018, 4 juillet 2018, 8 février 2019, et 26 mai 2020, notamment en ce concerne : l’octroi de primes et indemnités aux Administrateurs civils et aux Membres du Corps préfectoral ; la sécurisation de tous les Représentants de l’État.

Ces administrateurs et les représentants de l’État exigent la satisfaction diligente de certains points d’accord susvisés, et l’adoption des projets de texte. Ainsi, ils avertissent qu’en cas de non satisfaction intégrale de ces doléances, au plus tard le mardi 18 août 2020, ils se réservent le droit de : s’abstenir de communiquer toute information/situation à la hiérarchie avant l’effectivité du mot d’ordre grève ; déposer un préavis de grève de 360 heures renouvelable pour la mémoire de leurs morts dans le cadre du service de l’État.

Par ailleurs, ces deux organisations syndicales rappellent qu’après dix huit années de leur existence elles n’ont déposé qu’un seul préavis de grève en 2007. « Les autorités d’alors ont reconnu la pertinente et la justesse de la demande, surtout la grande civilité et le patriotisme dont ont toujours fait montre nos responsables syndicaux et nos militants », soulignent-ils. Nonobstant, disent-ils, le mépris flagrant à notre égard, frisant l’irrespect depuis l’avènement de la 3e République, les Administrateurs civils et les Représentants de l’État n’ont de cesse mis l’intérêt général devant l’intérêt corporatiste. A leur dire, de par leur formation de base, leur caractéristique fondamentale de corps interministériel, constitué de commis de l’État soucieux de l’intérêt général, de par surtout la déontologie rigoureuse de leur profession, les Administrateurs civils et Membres du Corps préfectoral ont consenti et continuent de consentir d’énormes sacrifices que nul autre ne saurait faire.

Les administrateurs qui sont sur leurs pieds de guerre, rappellent ainsi que de la deuxième rébellion déclenchée en juin 1990, dont deux premières victimes furent le chef d’arrondissement de Tindermène, Moussa Diallo et son épouse enceinte de huit mois, aux évènements que nous vivons depuis 2012, les Administrateurs civils et Représentants de l’État ont perdu vingt des leurs et treize membres de leurs familles, soit 33 victimes au total.

En outre, de mars 2018 à mai 2020, six Sous-préfets et deux Préfets furent pris en otage par des terroristes sans que l’État lève le doigt ou fasse acte de solidarité à leurs ayants-droits, exception faite de l’appui dérisoire (en comparaison à celui fait pour codétenu) à la famille du Préfet de Tenenkou pendant cinq sur neuf mois de captivité. Aujourd’hui encore le Sous-préfet de Farako, enlevé depuis le 8 décembre 2019 et le Préfet de Gourma-Rharous, Kidnappé le 02 mai 2020 sont jetés dans les oubliettes des faits divers banals. Leurs familles, sans aucun soutien, sont dans le désespoir total, scrutant en vain le moindre signe d’espoir.

En effet, selon les deux syndicats, l’absence de primes et d’indemnités spécifiques pour les Administrateurs civils parmi tous les autres corps de la fonction publique, dénote du mépris flagrant dont leur corps ont toujours été les seules et uniques victimes. Et de préciser dans leur lettre que par l’esprit patriotique ils n’ont pas voulu de prendre en otage les élections présidentielles en 2018 et les élections législatives de mars et avril derniers. « Malheureusement, nous sommes au regret de constater que tous ces sacrifices ne suffisent pas pour faire comprendre aux autorités nationales le rôle et la place des Administrateurs et Représentants de l’État dans la construction, le renforcement et l’exercice de l’autorité de l’État à tous les élections », regrettent-ils.

En dépit de tous ces sacrifices, il nous a été opposé, par la lettre n’00795/MEF-SG du 25 février 2020, un problème de soutenabilité budgétaire pour l’octroi d’indemnités, de primes, avantages et privilèges accordés aux Membres du Corps préfectoral. Au même moment et dans le même contexte, nous assistons incrédules à la satisfaction de doléances postérieures aux nôtres, à coups de plusieurs dizaines de milliards.

M.O. COULIBALY

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