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Affaire ‘’atteinte à la sûreté de l’État’’ : Complots ou faits réels ?

Affaire ‘’atteinte à la sûreté de l’État’’ : Complots ou faits réels ?

Depuis la semaine dernière plusieurs personnes sont été arrêtées par les Services de la Sécurité d’État pour être de présumés auteurs du complot visant à porter atteinte à la sûreté de l’État. D’aucuns estiment que ces arrestations, au début extrajudiciaires, sont purement politiques. Les postes de ces personnalités arrêtées sont le visu des militaires. Sinon comment des civils pourraient fomenter un coup d’État sans la complicité des militaires. 

C’est à travers les mouvements déclenchés par des mécontents du régime d’IBK que certains militaires ont profité de l’occasion pour faire le coup d’État. IBK et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés et amenés à Kati par les militaires. En plus de ces deux, plusieurs personnalités dont les militaires, les ministres ont été arrêtés à leur retour. Il fallait la pression de la CEDEAO afin qu’elles recouvrent leur liberté. Après la désignation du Président de la transition, la nomination du Premier ministre et son gouvernement et la désignation des membres du conseil national de la transition, la transition ne semble pas être sur la voie qui comble les ententes de la majorité du peuple Malien. Les leaders du M5-RFP sont dans le regret du départ d’IBK, car les militaires putschistes sont entrain de faire, selon eux,  »le régime d’IBK sans IBK ». Les nominations dans le gouvernement, dans les postes clés de l’État se font dans le clientélisme et le favoritisme. Les lois de la République sont foulées aux pieds par les autorités, raison pour laquelle les populations n’accordent pas beaucoup de crédibilité à ces militaires au pouvoir sous le leadership de Bah N’Daw. Donc si nous ne faisons pas attention nous risquerons de nous retrouver dans un pays sans règles c’est-à-dire dans l’anarchie. Le respect des mesures sanitaires indiquées pour faire face à la pandémie à Coronavirus en est un exemple palpable.

En effet, c’est dans ce tohu-bohu que les militaires veulent, selon certains observateurs, anéantir l’ancien Premier ministre Boubou Cissé. Car, d’aucuns estiment qu’il serait un candidat potentiel pour les élections présidentielles prochaines et il faut vaille que vaille salir son image. «Je crois qu’il y a une main cachée derrière ces arrestations qui vise à salir l’image de Boubou Cissé. Pour le faire, ils essaient de manigancer un soi-disant complot contre l’État. Et ce qui marrant dans cette histoire est qu’il n’y a aucun militaire impliqué ou soupçonné. Mais ce qui est sûr qu’ils fassent cette transition dans le respect du principe sinon ils verront le peuple devant leur chemin. En tout cas qu’ils sachent que personne ne pourra faire désormais au Mali ce qu’elles veulent », exprime Yacouba Kanté. En outre, d’autres estiment que les militaires veulent seulement les postes de ces personnalités incriminées. Il s’agit de l’AGEFAU, du PMU-Mali, des payeurs du trésor, du Secrétariat général de la présidence. « J’estime qu’ils peuvent relever ces gens de leurs postes c’est mieux que de salir leur honneur pour une futilité. Je sais quand même que l’actuel Secrétaire général de la présidence est un homme intègre, bosseur. A tous les postes qu’il a eu à occuper il s’est donné corps et âme pour faire bouger les lignes. Il ne mérite pas du tout ce complot contre lui», énonce Salia Diarra.

Des indices graves et concordants

Par ailleurs, dans son communiqué du jeudi 31 décembre 2020, le Procureur de la République, Mamoudou Kassogué informe l’opinion que, des enquêtes menées par le Service d’investigations judiciaires (SIJ) de la Gendarmerie nationale sur les faits d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, dénoncés au Parquet par les services de sécurité, il résulte des indices graves et concordants de faits laissant présumer l’existence d’une entreprise criminelle. En effet, selon le communiqué, les éléments de l’enquête révèlent des contacts suspects soutenus entre certaines des personnes mises en cause en des lieux et à des heures laissant apparaître leur volonté de tenir secrètes leurs activités ; des déplacements suspects à l’intérieur du pays auprès de certaines personnalités ; des actions de sabotage de certaines initiatives des autorités de la transition. Le Procureur Kassogué renchérit qu’il a été aussi relevé des indices établissant la possibilité de liens entre les suspects et certaines associations, organisations et personnalités influentes du monde médiatique dans le cadre d’actions coordonnées pour les besoins de l’entreprise criminelle projetée. «En vue de faire toute la lumière sur ces faits suffisamment graves, leurs circonstances exactes et les éventuelles implications, une information judiciaire a été ouverte contre les nommés Mahamadou Koné, Vital Robert Diop, Souleymane Kansaye, Aguibou Macky Sall, Youssouf Mohamed Bathily alias Rasbath et Boubou Cissé pour complot contre le gouvernement, association de malfaiteurs, offense à la personne du Chef de l’État et complicité de ces faits», explique le Procureur Kassogué dans son communiqué. De ce fait, ces personnes ont été placées en détention provisoire sauf Boubou Cissé, qui est  introuvable selon le Procureur Kassogué. S’agissant du Secrétaire général de la présidence cité dans l’affaire, le Procureur fait savoir que compte tenu de son statut de magistrat et de sa fonction qui lui confère le rang de ministre, les éléments d’enquêtes le concernant ont été transmis au Procureur général près la Cour suprême, conformément aux dispositions pertinentes des articles 614 et 616 du code de procédure pénale. Par ailleurs, le Procureur souligne que les investigations se poursuivent et de préciser ainsi que les personnes mises en cause bénéficient, à ce stade, de la présomption d’innocence.

Démenti des avocats de Boubou Cissé

Suite au communiqué du Procureur Kassogué, les conseillers du Dr Boubou Cissé, tiennent à apporter un démenti formel à l’allégation contenue dans le communiqué du Procureur de la République du tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako, diffusé dans le journal télévisé de 20h du 31 décembre de l’ORTM, selon laquelle le Dr Boubou Cissé serait introuvable. «Ils informent l’opinion que le Dr Boubou Cissé, qui n’a reçu aucune convocation de la part d’aucune autorité judiciaire, policière ou administrative, se tient à la disposition de la justice de son pays», déclare le collectif des conseillers de Boubou. Par ailleurs, énoncent-ils, les conseillers  s’indignent et s’insurgent contre les graves violations des libertés fondamentales garanties par la Constitution et les atteintes intolérables aux droits de la défense et à la présomption d’innocence dans cette procédure d’une autre époque et se réservent le droit de saisir les juridictions nationales et internationales compétentes.

Inquiétudes des faîtières de la presse

En effet, pour sa part, les faîtières de la presse estiment que le communiqué du Procureur Kassogué est une intimidation de la presse malienne. Dans ledit communiqué il est mentionné :  » la possibilité de liens entre les suspects et…de personnalités influentes du monde médiatique dans le cadre d’actions coordonnées pour les besoins de l’entreprise criminelle projetée « . Pour les faîtières, le Procureur de la République laisse ainsi entendre que des confrères sont recherchés pour être également inculpés. « Nous, faîtières de la presse, estimons que cette sortie du magistrat n’est ni plus ni moins qu’une intimidation de la presse. Par ce procédé, les pouvoirs publics veulent museler la presse nationale et mettre l’épée de Damoclès sur la tête de nos confrères», déclarent-elles. Et de rappeler aux pouvoirs publics que la liberté de presse est consacrée par notre Constitution et que nul ne doit être inquiété pour ses idées, ses critiques. « Convions les pouvoirs publics à plus de discernement, de responsabilité pour préserver les acquis démocratiques. Invitons les journalistes à plus de responsabilité et de confiance en nous-mêmes, sans peur ni crainte», laissent-elles entendre.

B. KONE

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