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Application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali : Des militaires mauvais faiseurs de paix

Application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali : Des militaires mauvais faiseurs de paix

Depuis la démission (dans les faits un coup d’état)  de l’ex président IBK notre pays est tenu dans un magma militaro-religieux-activiste. La promulgation tonitruante d’une charte de transition le 1er octobre 2020 annonçait une certaine forme d’espoir quant à la sortie de la crise sempiternelle que le Mali traverse depuis mars 2012.

La mise en place d’un gouvernement et d’un organe législatif censé être inclusif a été faite dans la plus grande des traditions militaires : c’est à dire aux forceps. Nonobstant toutes ces ratés, beaucoup de malien animé par un certain optimisme béat scandaient « l’accompagnement de la transition » comme une obligation coranique sans laquelle on n’accéderait point au paradis. Si la transition échoue c’est le Mali qui disparaitra a-t-on entendu sur beaucoup de lèvres illuminées. 100 jours après l’entame de la transition, beaucoup sont ceux d’hier qui ont vite commencé a désenchanté, a redouté et a se retenir de donner carte blanche a des officiers militaires qui ont troqués leurs habits de militaires contre des boubous et des vestes. Qui ont pris goûts a voyagé dans des jets privés affrétés par des petits présidents dictateurs tropicaux qui leurs servent de conseillers proches.

Plus les jours passent, plus l’opinion publique nationale se demande si les missions que les autorités de la transitions elles-mêmes se sont fixées, don notamment le rétablissement et le renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens sur toutes l’étendue du territoire, seront tenues? En parlant justement de territoire, les défenseurs inconditionnels de la transition qui dans l’euphorie de  grappiller des postes avaient fermé les yeux sur certains points de la charte de la transition dont le dernier alinéa de l’article 2 qui prévoit l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger de 2015. Il va sans dire qu’en l’état, cet accord dont le processus d’adoption a été pour le moins illégitime mettant complètement le peuple à l’écart est décrié par la majorité des maliens. Si le régime défunt d’IBK jouait des coudes contre des pressions extérieures pour tenir compte des velléités exprimées par les maliens, les autorités de la transition semblent être plus que dociles face à ces éléments extérieurs. Ont-elles vraiment le choix? Des autorités militaires pourraient-elles réussir là où des politiciens de métiers ont échoués? Un régime non élu pourrait-il faire mieux qu’un président élu? Ces interrogations peuvent sembler futiles, par compte ce qui est sûre est que dans le contexte malien des officiers militaires feront indubitablement des mauvais faiseurs de paix.

Dans un pays où l’insécurité est monnaie courante, où l’appareil militaire est en déliquescence, où la corruption dans l’armée fait légion, la psychologie sociale percevrait mal des officiers colombes enclins a accepté une capitulation que des civiles politiciens ont refusés. « Notre principe est que le parti contrôle le fusil, le fusil ne doit jamais contrôler le parti » disait Mao Zedong, pour affirmer son opposition à un gouvernement militarisé. Pour avoir été dans la guérira, Mao savait que le fusil ne fait pas bon ménage avec le pouvoir politique, le soldat doit obéir pour être efficace. Samuel Huntington disait dans son ouvrage « Le Soldat et l’Etat » : « Le propre d’un appareil militaire compétent et efficace est de se subordonner à un commandement civil ». Quand a Mr Khon lui il va encore plus loin: «  Le rôle du militaire est de défendre la société, et non la définir ». En terme clair, faire la paix au Mali (on parle d’une bonne paix) sera difficilement l’œuvre d’un pouvoir issue d’un coup de force, qui soufre d’inclusivité (la visite de la médiation de la CEDEAO du 12 janvier dernier a décrié le manque d’inclusivité), de légitimité politique et sociale.

D. KINDA

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