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Architecture au Mali : La profession souffre de la non application d’une directive de l’UEMOA

Architecture au Mali : La profession souffre de la non application d’une directive de l’UEMOA

Dans l’interview qu’i a bien voulu nous accorder, le président de l’Ordre des architectes fait l’historique de son Ordre, les difficultés rencontrées par la profession et les solutions préconisées pour remédier à celles-ci.

Journal 22 Septembre : Bonjour Monsieur ! Pouvez vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Cheick Sadou Moussa Kanté. Je suis le président de l’Ordre des architectes du Mali

Journal 22 Sept : Parlez-nous de l’Ordre des architectes du Mali.

CSMK : L’Ordre des architectes est une organisation professionnelle créée en République du Mali depuis le 1er mars 1989. Il est composé d’une centaine d’architectes dont 15 fonctionnaires et 20 femmes. Il y a aussi des architectes agrées, c’est-à-dire ceux qui sont habilités à exercer la profession à titre privé. Les architectes fonctionnaires de l’Etat sont appelés à assurer les services au niveau l’urbanisme. Ils sont tous régis par la même loi. Depuis 2013, il y a une directive de l’UEMOA qui doit permettre d’exercer la profession dans une certaine norme. Cela devrait être fait depuis 2015. Mais, à ce jour, l’État malien n’a pas encore transposé ladite directive qui régis la profession architecturale au communautaire.

L’ordre, depuis sa mise sur les fonts baptismaux, a tenu 15 conseils électifs, avec 33 ans d’existence. Cheikh Sadou Moussa Kanté est le 15ème président. Le bureau actuel est composé de 7 membres dont le président, le vice-président, le secrétaire général, chargé des relations avec les organismes processionnels, le  trésorier, chargé des finances, le chargé de l’insertion professionnelle et le chargé des relations avec les institutions. L’Assemblée générale regroupe l’ensemble des architectes et la chambre disciplinaire qui veille sur la déontologie et autres.

Journal 22 Sept : Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans l’exercice de votre profession ?

CSMK : Comme toute autre organisation, l’Ordre des architectes a des problèmes endogènes et exogènes. Ceux à l’interne sont liés à un déficit de marché, par le fait de la crise sécuritaire que traverse le pays. De même, 98% des architectes sont focalisés à Bamako. Et seulement 2% opèrent à l’intérieur du pays. A cela s’ajoute la signature de complaisance. C’est-à-dire ceux qui attribuent le font avec une certaine complaisance. Chose qui tue à petit feu la profession. Parce que, la signature de ces attributions se fait en porte à faux avec la loi. L’autre problème endogène, c’est le non respect de l’éthique et la déontologie de la profession. C’est dire qu’un architecte ne doit pas être entrepreneur. Par contre, il est appelé à faire des études de  suivi des travaux sur le chantier. Ce qui revient à dire qu’il ne doit être juge et partie. A cela la non application d’une loi de l’UEMOA qui doit permettre de restructurer la profession et de la hisser aux standards internationaux. Mais malheureusement, l’Etat constitue le blocage.

Quant aux problèmes exogènes, les cabinets des architectes sont confrontés par la rareté des marchés. Chose qui n’empêche pas, les services des impôts d’être à la trousse des cabinets, à la différence de certains gouvernements qui compatissent à la situation actuelle de leur pays. Il y a également l’usurpation du titre d’architecte par certains qui sont en porte à faux avec la loi. De même, la profession est confrontée à un manque de  formation. Parce que, les écoles agréées à cet effet ne répondent pas aux conditionnalités aux yeux de l’Ordre des architectes. Aussi, il y a la concurrence déloyale de l’Etat. Puisque ses  services techniques se substituent au privé pour exercer la profession. Ce qui tue davantage les cabinets agrées à cet effet.

Journal 22 Sept : Quelles sont les solutions envisagées pour palier ces difficultés ?

CSMK : Aujourd’hui, comme solutions proposées, c’est de sensibiliser à priori, la population sur la profession de l’architecte. Si celle-ci a acquis une certaine connaissance, elle fera elle-même le tri entre les bons et les mauvais cabinets. Le président Kanté a fait appel à ses confrères architectes à plus de pédagogie et de professionnalisme dans la faisabilité des études et de suivi des marchés. Conscient qu’un cabinet n’est pas habilité à faire de la publicité, le président a laissé entendre que l’ordre peut communiquer. C’est fort de cette dynamique qu’il a accepté de nous  accorder cette interview.

Entretien réalisé par

 Diakalia M Dembélé

22 SEPTEMBRE

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