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Cabinet du Vice-président de la Transition : Nécessité ou gaspillage ?

Cabinet du Vice-président de la Transition : Nécessité ou gaspillage ?

Si la création du poste de Vice-président de la Transition a fait grincer des dents force est de constater que la composition de son cabinet est aujourd’hui considérée comme une dilapidation des maigres ressources du denier public. En effet, les attributions du Vice-président de la Transition et l’organisation de son cabinet sont dévoilées par le décret N’2020 0094 PT-RM du 16 octobre 2020.

A l’issu des concertations nationales dont la charte et la feuille de route de la transition ont été constatées, mention fut faite du poste de Vice-président précisant que ce dernier pourra remplacer le président de la Transition en cas d’empêchement ou d’incapacité à gérer le pouvoir. Ainsi les militaires qui ne font pas l’unanimité au sein de la société, se sont vus refuser cette proposition par certains partenaires du pays dont la CEDEAO. Aussi, la CEDEAO a opposé un niet à cette question de remplacement du Président de la transition par le Vice-président. C’est ainsi qu’elle a imposée la publication de la charte et de la feuille de route de la transition dans lesquelles cette partie sera révisée. Face à la pression de la CEDEAO à cause de l’embargo, les militaires ont cédé.

Cependant, d’aucuns estiment qu’après la prestation de serment du Vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goita, il ne devrait plus siéger à Bamako. Car, selon eux, le pays étant en guerre, il serait judicieux que ce dernier s’installe à Sévaré afin d’être plus proches des troupes. De ce fait, il pourra les galvaniser et dégager des stratégies pour faire face aux terroristes qui coupent le sommeil aux paisibles citoyens dans cette partie du pays. Aussi, certains observateurs avertis, s’inquiètent de l’attitude de ces militaires, qui depuis leur arrivée au pouvoir n’ont fait que placer leurs hommes et leurs proches aux postes stratégiques et juteux du pays. Pourtant dans leur première déclaration après le coup d’État, ils ont affirmé ne pas être venus pour le pouvoir. Deux mois après, l’on s’aperçoit que ceux-ci ont troqué leurs treillis contre les vestes, les bazins et autres, échangé leurs pick-up et blindés contre les V8 bien climatisées en oubliant que le pays est dans le gouffre.

Cabinet budgétivore

En effet, le Vice-président, le colonel Assimi Goita a désormais un cabinet constitué d’un directeur de Cabinet avec rang de ministre avec un assistant. Il aura 5 conseillers spéciaux au plus ; 3 chargés de mission au plus ; un attaché de cabinet ; un chargé de protocole ; un secrétaire particulier ; des agents de sécurité rapproché ; deux aides de camp. Pourquoi toutes ces personnes surtout à un moment où le pays peine à sortir la tête de l’eau ? Sans être un spécialiste des questions de finance, le budget de ce cabinet va coûter des centaines de millions de F CFA à la caisse publique, l’argent des pauvres contribuables sans aucun intérêt public. « Je pense que tout cela est fait dans l’optique de placer leurs hommes. Qu’on le veuille ou pas depuis leur arrivée, Goita et ses hommes ne font que partager le gâteau entre eux, leurs parents et leurs proches. Je trouve ce poste inutile pour notre pays. En tout cas, qu’ils fassent très attention car l’histoire les jugera », exprime OT.

Par ailleurs, dans ce décret le Vice-président est chargé des questions de Défense et de Sécurité. A cet effet, il est consulté par le Président de la Transition sur tout projet de texte relatif à l’organisation de la Défense nationale et de la Sécurité intérieure. Il est également consulté sur les propositions de nominations ou de promotion au sein des Forces armées et de sécurité. Il participe aux réunions du Conseil supérieur et du Conseil national de la Défense nationale. Il participe aux sessions du Conseil des ministres à la demande du Président de la Transition. Enfin, il est consulté sur les questions de coopération militaire avec les pays étrangers.

M.L. KONE

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