Le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) de l’actuel Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, fut créée en 1995. Il est réputé être un parti héritier du Général feu Moussa Traoré, qui a dirigé le pays pendant 23 ans, sous un régime dictatorial. Son patron fut un dirigeant de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), parti unique sous le régime de son idole et après 30 ans, il occupe le fauteuil de la Primature. En effet, dans un interview avec le Secrétaire aux questions électorales du BEC du MPR, M. Salia Samaké, nous avons voulu connaitre l’état de santé du parti et aussi ses visions pour les élections futures. Lisez-le plutôt !
Journal le Flambeau : Comment se porte le Parti MPR aujourd’hui ?
Salia Samaké : Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à notre Parti. Pour vous répondre je dirai que le MPR se porte bien aujourd’hui.
JLF : Depuis quelques temps nous constatons l’immobilisme du Parti de CKM dans l’arène politique malienne. Comment expliquez-vous cet état de fait ?
SS : Je ne sais pas d’où vous tirez ce constat. Vous savez, le MPR est différent dans son fonctionnement de beaucoup de partis. Ce que vous appelez immobilisme est peut-être une stratégie. Le Parti est très actif de l’intérieur et se trouve très animé. La preuve nous tenons nos réunions statutaires régulièrement et nous nous prononçons sur tous les sujets d’intérêt national. Peut-être que c’est la forme de cette expression que vous ne saisissez pas dans son essence. Depuis sa création nous avons participé à toutes les élections organisées en république du Mali. De la fin des élections présidentielles de 2018 à maintenant, notre président est quand même un des principaux animateurs de l’arène politique. Donc, le MPR est loin d’être un Parti immobile
JLF : Quel est le nombre d’élus dont le parti dispose aujourd’hui ?
SS : Le MPR a obtenu lors des élections communales de 2016 environ 450 conseillers dont une vingtaine de maires. Ce nombre a beaucoup augmenté aujourd’hui grâce aux adhésions des conseillers en provenance d’autres partis. Pendant les élections législatives de 2020, le MPR était présent dans 26 circonscriptions électorales sur les 55 que compte le pays. Il a obtenu un (01) député. Au niveau du Haut Conseil des Collectivités territoriales, siègent deux (02) conseillers nationaux élus par le MPR, même si l’un est démissionnaire aujourd’hui du Parti. Tout cela pour vous dire que le MPR compte sur l’échiquier politique national même si nous nous imposons une autre manière de faire, loin du tapage habituel.
JLF : Selon certaines informations, CKM était dans le Front de sauvegarde de la démocratie (FSD) en son propre nom et non celui du MPR. C’est le cas au M5-RFP ? Si cela est confirmé est ce que le PM dispose du soutien de son Parti ?
SS : Ce n’est pas un secret si le Président participait au FSD à ses débuts comme personne ressource. Vous savez le MPR est un Parti cohérent et sait régler ses contradictions à l’interne sans tapage dans les médias. En bon commandant de bord, CMK a toujours su manœuvrer pour préserver la cohérence du groupe. Cette qualité, il la démontrée partout où il a été à la tête d’une organisation. Par rapport au M5-RFP, vous pouvez faire votre petite enquête, il a été l’un des responsables le plus accompagné par son parti. En ce qui concerne la Primature, le Parti est uni en bloc compact et le soutient plus que jamais pour la réussite de la transition.
JLF : Au Mali on constate l’adhésion massive dans un parti lorsque son chef est nommé comme Premier ministre, est ce que c’est le cas aujourd’hui pour votre parti ?
SS : Malheureusement ou heureusement c’est un peu la pratique dans notre pays. Le MPR ne fera pas exception à coup sûr ; cependant, je peux dire que l’affluence constatée vis-à-vis de notre parti remonte un peu avant la nomination du Président comme Premier ministre. La bonne campagne électorale réalisée pendant les élections présidentielles de 2018 et ses intenses activités menées par son président au sein du M5-RFP ont donné une excellente image de l’homme et de son Parti.
JLF : Bientôt ce sont les élections présidentielles, le MPR aura-t-il son candidat pour briguer la magistrature suprême du pays ?
SS : Chaque chose en son temps. Le Parti réalisera au moment opportun les analyses nécessaires et prendra la décision dans l’intérêt supérieur de ses militants et du pays conformément aux exigences des textes régissant ces élections.
Propos recueillis par Seydou K. KONE (Le Flambeau)
