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Clin d’œil : Le malien n’est pas un fou religieux mais un fou de justice

Clin d’œil : Le malien n’est pas un fou religieux mais un fou de justice

Le malien est fier lorsqu’il parle de son histoire. Et l’Islam a une part très importante dans cette histoire. Les populations qui occupent le territoire du Mali actuel ont embrassé cette religion entre le 9eme et le 10eme siècle après Jésus Christ. La religion musulmane a eu beaucoup de facilités pour s’implanter parce que la culture de la zone prônait les mêmes comportements qu’elle. Aussi parce qu’elle ne s’est pas attaquée ouvertement aux croyances locales. Elle a accepté une cohabitation qui a basculé en douceur en sa faveur.

Pourtant les tentatives d’extrémistes musulmans n’ont jamais manqué dans la région depuis des siècles. L’empire théocratique du Macina au 18éme siècle a été un Etat géré par la Dina, il a essayé d’islamiser toute la contrée sans succès. Ces leaders ont fini par changer de méthode d’expansion en adoptant l’approche par la séduction à travers leur organisation politico-sociale, ils sont même rentrés en guerre en partie, contre Elhadj Omar Tall pour avoir défendu un chef animiste du royaume de Ségou. Elhadj Omar Tall le marabout djihadiste, venu du Fouta Toro a voulu imposer à son tour sa doctrine dans la région. Il a terminé son djihad en se réfugiant chez les dogons en terre animiste, ces derniers pratiquent encore le paganisme tout en vivant en symbiose avec les descendants du guerrier religieux. Bien avant ces deux exemples l’empire Songhaï sous Askia Mohamed a connu ses intégristes de la foi musulmane, le Cheick ElMeghili a convaincu l’empereur de massacrer les juifs de Touât mais le cadi de Tombouctou est arrivé a annulé la décision. L’Islam dans nos régions a toujours eu ses passionnés mais a toujours su éviter le pire.

C’est d’ailleurs pour cela que le monde nous a toujours envié les vestiges que cette religion nous a laissé. Notre culture émerveille par la mosquée Sankoré, par les manuscrits de Tombouctou, par la mosquée de Djenné, par l’architecture soudanaise. Elle émerveillait aussi par l’harmonie que dégageait la cohabitation des croyances dans nos communautés.

Après l’indépendance et à la survenance des medersas, des jeunes ont été formés intellectuellement à travers la langue arabe. De grands contingents de ces jeunes ont eu la chance, dans le cadre des coopérations avec les pays arabes, d’obtenir des bourses et sont allés faire des études supérieures dans divers domaines. A leur retour ils se sont rendu compte qu’ils ne rentraient pas dans le moule de la fonction publique du Mali. L’Etat à travers des reformes a pu trouver des solutions pour certains, qui sont devenus des enseignants dans l’éducation nationale. Mais un grand nombre n’ont pu trouver d’autres solutions que de devenir religieux (imams, prêcheurs) pour pouvoir compter dans la société. Ces religieux de circonstances bardés de diplômes sont aujourd’hui puissants. Ils ont, par le biais de l’Islam la confiance des populations appauvris par des politiques sans issus de nos gouvernants. Ils sont arrivés à prendre dans leur piège nos politiques qui ont besoin des foules pour effectuer leurs mascarades lors des élections. Un grand nombre de cadres de chez nous, formés en occident n’ont pas encore intégré que beaucoup de ces arabisants ont les mêmes diplômes qu’eux, que la seule différence est que nous sommes dans un pays ou la langue officielle est le français.

Aujourd’hui ces étudiants maliens venus des pays arabes ont des radios, ils ont des chaines de télévision, ils ont toutes ces personnes qui se réfugient aveuglement dans la religion à cause des échecs de nos politiques, ils ont la gestion de la religion, et ne sont pas trempés pour beaucoup dans la gestion du pouvoir, donc propres devant le peuple. Ils l’ont compris et ils utilisent le cri de ralliement de l’Islam pour encore plus peser. Ces constats changent actuellement la configuration de nos réalités établies.
Nos politiques doivent savoir innover pour répondre à cet appel, malgré la forme, c’est un appel. Les appelants doivent savoir aussi que seul l’union sacrée peut aboutir sur la meilleure méthode qui va valoriser chaque malien. Nous pouvons nous jauger, mais ne prenons pas le risque de perdre l’essentiel, le Mali. Le Malien peut dériver devant l’injustice sinon il n’a jamais été intégriste dans l’histoire.

Macké Diallo

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