Le 31 août 2024, des intellectuels, politiciens, chercheurs, et journalistes issus de diverses régions du monde se sont réunis en ligne pour participer à la conférence intitulée « De Gaza au Sahel : Solidarité islamique à l’ère de la transformation de l’ordre mondial contemporain ». Cet événement a permis de mettre en lumière les défis partagés par ces deux régions, en particulier le néocolonialisme et l’ingérence des puissances étrangères. Les interventions ont également souligné la nécessité de renforcer la solidarité islamique et de promouvoir un ordre mondial multipolaire.
L’un des thèmes principaux abordés lors de cette conférence était le néocolonialisme, une problématique que les intervenants ont explorée sous divers angles. L’Honorable Aboubacar Sidiki Fomba du Mali a ouvert la conférence en mettant en avant les similitudes entre les défis rencontrés par Gaza et le Sahel à l’ère de la multipolarité. Selon lui, les interventions étrangères, bien qu’elles prétendent apporter la stabilité et le développement, perpétuent en réalité la dépendance et le sous-développement de ces régions.
Serdar Üsküplü, vice-président du Parti Patriotique Turc, a quant à lui souligné l’émergence d’un monde multipolaire comme une opportunité de remettre en question l’hégémonie occidentale. Il a insisté sur le besoin urgent de coopération militaire entre les nations musulmanes pour renforcer leur indépendance collective et se prémunir contre les ingérences étrangères.
Du côté du Sahel, les voix se sont élevées pour dénoncer les formes contemporaines de néocolonialisme qui affectent la région. Le représentant de Boubacar Diallo, président de l’association des jeunes leaders du Mali, a renforcé ce point de vue en expliquant comment les pratiques néocoloniales continuent de priver les États du Sahel de leur souveraineté sur leurs propres terres.
La conférence a également mis en exergue l’importance de la solidarité islamique comme moteur pour surmonter les défis communs. Dr Mustapha Sinian, expert en pédagogie et gestion institutionnelle au Sénégal, a partagé l’expérience de son pays dans le soutien à la cause palestinienne. Dr Ghaname Oumarou Saidou a quant à lui, souligné comment une solidarité bien coordonnée entre les pays musulmans peut avoir un impact significatif sur la scène internationale.
Damilia Tasmogambetova, directrice de l’agence d’information russe Caravan Infos, a de son côté insisté sur le rôle crucial des médias dans les conflits modernes. Selon elle, un journalisme indépendant et engagé est essentiel pour informer le public. Elle a plaidé pour une plus grande implication des médias dans les efforts de solidarité islamique, en particulier pour soutenir les causes de Gaza et du Sahel.
Plusieurs intervenants ont critiqué l’ingérence des puissances étrangères dans les affaires de Gaza et du Sahel. Dr Salem Kassim Ismail, du Kenya, a mis en lumière les conséquences néfastes de la présence militaire occidentale au Sahel, arguant que ces forces, loin de stabiliser la région, aggravent les conflits et alimentent les tensions.
La conférence s’est clôturée sur un appel à l’action collective. Cette conférence a servi de plateforme pour non seulement dénoncer les formes modernes de colonisation et d’exploitation, mais aussi pour proposer des solutions basées sur la solidarité islamique et l’émergence d’un monde multipolaire.
F. COULIBALY