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Coup d’État contre IBK: Il faut une transition politique sous la houlette d’un civil

Coup d’État contre IBK: Il faut une transition politique sous la houlette d’un civil

Le mardi 18 août 2020, le déclenchement d’une mutinerie a conduit à la démission forcée du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Ce qui fait que le Mali vient d’enregistrer son quatrième coup d’État depuis son indépendance en 1960. Est-ce que ces coups d’État ont été une solution aux problèmes au moment des faits ? Quelles alternatives ces différents coups d’État offre-t-il pour développer le Mali ? La réponse à ces questions reste souvent sans réponse concrète. Car, s’ils avaient été une solution, le Mali n’allait pas enregistrer ce quatrième. La question qui taraude l’esprit aujourd’hui est de savoir si celui-ci sera le dernier et surtout le bon ?

Après l’indépendance le 22 septembre 1960, le premier président de la République du Mali, Modibo Keita fut renversé, en 1968, par de jeunes militaires sous la conduite du Lieutenant Moussa Traoré. Ce jeune militaire a maintenu le pays dans la dictature pendant 23 ans avant d’être renversé à son tour, en 1991, par de jeunes militaires également, avec à leur tête le Lieutenant colonel Amadou Toumani Touré. Ce dernier a dirigé la transition pendant deux ans avant de remettre le pouvoir au président de la République démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré. C’était l’ère de la démocratie tant attendue par le peuple malien. Il estimait que celle-ci serait une solution pour faire émerger le pays. Hélas, le peuple se souvient seulement de ces soi-disant dirigeants démocrates comme des gens qui se sont servis au lieu de servir. Pendant les deux quinquennats d’Alpha Oumar Konaré, le pays a connu la corruption, des détournements de fonds publics. Des pauvres politiciens se sont enrichi sur le dos du contribuable. Au même moment, les populations sont privées de bonne éducation, de l’eau et de l’électricité, de centres de santés digne du nom, des routes goudronnées entre autres. La déception fut grande. La politique est devenue un métier pour les intellectuels, car elle est, même aujourd’hui, un raccourci pour accéder à des postes juteux du pays avec comme seule vision de détourner de l’argent pour se procurer de belles villas au Mali et ailleurs, de belles voitures et avoir les moyens pour envoyer étudier ses enfants à l’extérieur. Après tant d’années, on peut dire sans se tromper que c’est la corruption qui freine toujours le développement au Mali.

Les échecs des acteurs de la démocratie 

Ainsi, face à la mauvaise gestion du pays par les acteurs de la démocratie, le candidat libre, sans aucun parti politique, a gagné les élections en 2002 face à des politiciens. Ainsi, le président Amadou Toumani Touré incarnait l’espoir pour le peuple malien de redresser le pays. Ce dernier a fait de son mieux mais il a laissé ses proches, ses amis voler l’argent du pays. Aucun cadre corrompu n’a pas été sanctionné comme prévu par la loi. Et ne parvenait pas à régler le problème du nord. C’est pourquoi il fut renversé par des militaires en 2012. Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes accepte sous la pression de la communauté internationale de passer le pouvoir au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, comme prévue dans la constitution du 25 février 1992. Lors de son passage de courte durée aux affaires, Sanogo et ses hommes ont dilapidé l’argent public, ils ont pillé. Du coup, ils sont devenus milliardaires et millionnaires du jour au lendemain. Mais, avec l’affaire de la tuerie, ils ont été nombreux à être emprisonnés. Par fini, ils ont été libérés sous condition. A la faveur des élections présidentielles organisées par le Dioncounda Traoré, le président IBK fut élu avec brio. Il était considéré par la majorité des électeurs maliens comme un messie qui allait sortir le pays de la crise politico-sécuritaire et donner un nouveau souffle à l’économie. Hélas, la déception fut ainsi grande. Son pouvoir fut géré par sa famille et ses proches notamment son fils dont le nom est cité dans beaucoup d’affaires. Sous IBK il y a eu la corruption, des détournements de l’argent public, des surfacturations lors des achats d’armements de l’armée malienne. Et le pire dans tout ça est que la crise sécuritaire et la crise sociale dégénèrent de jour en jour. Face à la situation, un mouvement fut créé pour demander sa démission pour mal gouvernance. Ces sont les différents mouvements de rues qui ont abouti à un coup d’État contre lui, le mardi 18 août 2020.

CNSP attention à la dilapidation  

Après la démission d’IBK, les militaires ont fait leur première déclaration pour donner au peuple l’assurance d’une transition civile dans un bref délai. La mutinerie qui a causé le renversement d’IBK était dirigée par certains gradés de l’armée à savoir le Colonel Malick Diaw, le Colonel Sadio Camara, le Général Cheick Fantamady Dembélé et le Colonel AssimiGoita. Suite à la déclaration du porte-parole, Malick Diaw fait savoir de la création du Comité national du salut du peuple (CNSP) dont le président est le Colonel Assimi Goita et le vice-président le Colonel Sadio Camara. A cet effet, ces militaires viennent de prendre une lourde responsabilité devant l’histoire. Ils doivent faire face à la pression de la communauté internationale et celle du peuple car, ce dernier veut que les choses  changent en faveur du bonheur de tous les maliens. Ces hommes doivent savoir que c’est le peuple qui décide et non les armes. C’est pourquoi ils ne doivent pas se laisser leurrer par le pouvoir et oublier leur devoir et leurs objectifs. Le Mali a tant souffert et c’est la corruption qui en est la cause principale. Donc ces militaires doivent veiller strictement sur les ressources de l’État afin que même un centime ne soit pris. Ainsi, cette transition doit permettre aux maliens de prendre conscient de leur avenir. Celui qui aura la lourde tâche de diriger la transition doit faire en sorte de mettre en place un système électoral crédible et transparent afin que les maliens puissent élire les hommes et les femmes dignes et honnêtes aux affaires. Aucunement, ces militaires ne doivent tomber dans l’erreur et qu’ils sachent que le peuple aura toujours l’œil sur eux pendant ce temps. Il leur faut savoir que l’histoire retiendra…

B. KONE

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