Il y a de cela deux semaines, le gouvernement avait annoncé qu’il envisagerait de créer une plateforme pour dispenser les cours à distance. Cette annonce vient de se réaliser car depuis le mardi 14 avril 2020, les cours sont dispensés à travers la télévision et la radio nationale pour les élèves en classe d’examen du DEF (Diplôme d’étude fondamental) et du Baccalauréat. Si le gouvernement pense que ce serait une alternative pour sauver l’année scolaire, il faut le dire, il se trompe, car il y a beaucoup de paramètres à revoir dans cette situation. Certains élèves n’arrivent pas à assimiler ces cours à distance et beaucoup de parents d’élèves n’apprécient pas ces cours à distance.
La crise scolaire aura été la pire de toutes du régime d’IBK, car aucun de ses gouvernements sous son leadership n’est arrivé à régler cette affaire. Pourtant, aucun pays au monde ne peut prétendre à un meilleur lendemain si son éducation est bafouée. Depuis son élection à la magistrature suprême du pays, l’école malienne va de mal en pire. L’année dernière, les grèves des enseignants ont totalement paralysé l’école étant donné qu’à la dernière minute, l’année blanche a été évitée mais à quel prix ? Sûrement la dégradation du niveau des élèves, car le programme scolaire était loin d’être achevé. Il faut s’attendre à ce que les répercussions de ces années scolaires truquées impactent sur l’avenir des élèves voire de la nation entière, parce que ce sont ces élèves qui doivent assurer la relève merci, qui doivent porter haut le flambeau du pays. Ainsi, cette année le même scénario se dessine. Depuis la décembre 2019, les enseignants ont déclenché leurs grèves et les enfants sont laissés à eux-mêmes sans suivi. A part les écoles privées, les portes de toutes les écoles du Mali étaient fermées bien avant la décision instaurant la fermeture des classes. Plongée dans cette situation inexplicable et lamentable le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a annoncé dans la mi-mars de la fermeture des écoles pour éviter la propagation de la pandémie du Coronavirus, un virus qui secoue le monde notamment les pays développés.
Comme dans beaucoup de pays, les gouvernements à pieds d’œuvres pour trouver une solution rapide afin d’assurer la continuité pédagogique. C’est dans cette optique que le gouvernement du Mali a pris la décision de dispenser les cours à travers les chaînes nationales à savoir la télévision, la radio. Aussitôt dit aussitôt fait, le mardi 14 avril 2020, les cours à distance ont démarré sur les chaînes nationales, ils concernent pour le moment les élèves en classe d’examens à savoir le DEF (Diplôme d’étude fondamentale) et le Baccalauréat. Cependant, la question que se posent les maliens notamment les parents d’élèves est de savoir si cette alternative serait une solution pour sauver l’année scolaire.
De passage dans certaines familles pour recueillir les impressions des élèves concernés et les parents d’élèves, les réponses obtenues sont mitigées. «Mes parents m’ont appelé pour me faire s’assoir devant la télévision soit disant que les cours à distance vont commencer. En réalité, j’ai assisté au cours mais sans rien comprendre et je ne sais pas si c’est de cette manière ils comptent organiser le DEF. D’ailleurs je fréquente une école publique donc pratiquement depuis la rentrée nous sommes à la maison et je supplie le président IBK et son gouvernement de résoudre le problème au plus vite entre eux et les enseignants en pensant à notre avenir, nous les enfants des pauvres», nous a livré Amadou Diarra, élève en DEF. Pour Ousmane Kouma, élève au Baccalauréat nous a exprimé son chagrin: « Je prie Dieu que cette maladie disparaisse de notre pays voire du monde, aussi je demande au gouvernement de prendre sa responsabilité régalienne pour mettre fin aux grèves illimités des enseignants sinon ils sont entrain d’hypothéquer notre avenir et celui de la nation entière. Par ailleurs, les cours à distance ne seront jamais une solution adéquate pour l’école malienne car la compréhension ne sera pas au rendez-vous». Pour sa part, Issiaka Ouattara, parent d’élève, nous dira que ces cours à distance sont très compliqués pour les élèves surtout que c’est une première expérience dans notre pays. Ce dernier a sollicité le gouvernement à trouver un terrain d’entente avec les enseignants grévistes. En plus de la crise scolaire, la pandémie du Covid-19 vient d’en rajouter; raison pour laquelle le gouvernement a pris la décision de fermer les écoles afin d’éviter la propagation de cette malade à virus.
M.O. COULIBALY
