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Crise sociopolitique : Famakan Keita, enseignant à la retraire à cœur ouvert

Crise sociopolitique : Famakan Keita, enseignant à la retraire à cœur ouvert

Dans le souci toujours de mieux faire pour son pays, chaque malien est sensé d’apporter sa pierre à l’édifice, pour cette raison nous avons jugé nécessaire de tendre notre micro à un ancien professeur d’histoire et géographie de l’enseignement secondaire général pour s’exprimer sur la situation actuelle du Mali, et proposer des solutions pour une sortie de crise. 

Famakan Keita est un ancien professeur principal de l’enseignement secondaire général, spécialisé en  (histoire et géographie). Il est âgé de 68 ans avec 40 ans de service, de 1974 jusqu’à sa retraite en 2015, dont 5 année comme chef de la division éducation de Base à l’Académie d’Enseignement de Kita.

L’Express de Bamako : Quelle analyse faites-vous de la situation sociopolitique du pays, suite à la démission du président de la République, le 18 Août dernier ?

Famakan Keita : le Mali s’apprête à vivre la 4ème République de son histoire, donc c’est une situation nouvelle. Les maliens (civils et militaires) doivent se donner la main pour franchir une nouvelle étape de notre histoire. Si nous appliquons les meilleurs politiques et stratégies de développement, nous gagnerons l’estime des investisseurs étrangers. Le miracle malien est à venir, c’est possible et il est à notre portée. La concertation qui se déroule actuellement doit appeler tous les fils du pays pour recoudre le tissu social qui était déchiré, tous les patriotes doivent oublier le passé et se projeter sur l’avenir, le Mali nouveau.

Quelle appréciation faites-vous de cette révolution populaire ou ce coup d’Etat militaire ?

FK : je ne pense pas, selon mon jugement parler de révolution populaire non, je retiendrais la manifestation des politico-religieux qui ont perdu leurs avantages. Tous les cadres du M5-RFP ont travaillé avec IBK et ont joui des avantages liés à leurs postes en silence à cette époque.  Ils ont le mérite, cependant de descendre dans les rues pour dénoncer ce régime. Aussi je dirai que c’est un coup d’Etat militaire qui a renversé le régime IBK, ces jeunes officiers sont des maliens. Ils connaissent tous les maux liés à la mauvaise gouvernance au Mali. Il faut ajouter à cela que les dispositions prises dans la lutte contre le terrorisme sont à saluer. Nous pouvons dire qu’ils ont fait un coup d’Etat militaire civilisé.

Selon vous cette révolution est un changement ou un recule ?

FK : il faut reculer pour mieux sauter dit-on. Nous optons pour le changement, c’est-à-dire l’homme qu’il faut à la place qu’il vaut. En effet notre pays est très riche en ressources naturelles mais aussi en ressources humaines de qualité en toute catégorie. On peut progressivement mettre tous les indicateurs au vert et faire du Mali un pays émergent. Les officiers qui ont fait le coup d’Etat, s’ils ont le Mali dans leur cœur, c’est possible.

Quel type de transition faut-il pour le Mali ?

FK : le Mali est un État indépendant, souverain. Il est très fortement lié à la France, aux institutions internationales, comme FMI, Banque Mondiale et les ONG. Il faut tenir compte de tous ces conditions pour conduire la transition. Ceux qui ont fait le coup d’Etat militaire ont réalisé un grand évènement ; mais un grand évènement sans chef perd sa grandeur, et avec plusieurs chefs c’est le chaos. On dit de façon terre à terre au Mali, on sait qui est qui. Nous avons des hommes et des femmes crédibles (militaires ou civiles), pour former un gouvernement de transition très restreint. Evitons de distribuer de façon anarchique des postes comme récompense. Donner à César ce qui appartient à César. Le Mali est un grand pays, donner lui sa grandeur d’antan dans l’honneur et la dignité. Selon moi, la durée de la transition ne doit pas dépasser 2 ans. Un gouvernement de mission qui va mieux positionner le Mali.

Face à cette situation, quelle solution préconisez-vous pour une sortie de crise ?

FK : l’arrivée du CNSP au pouvoir atteste l’échec des partis politiques. Les responsables ont tourné dos au Mali, aux misères des maliens. Il est vrai que les assises nationales annoncées constituent une porte de sortie de crise. Il faut écouter tout le monde, les acteurs sont nombreux  et les problèmes sont variés. Le  CNSP va désigner un président avec l’appui de certaines personnalités crédibles, un comité de rédaction de la synthèse des assises nationales. Cette synthèse va leur permettre de rédiger un discours programmé accepté et appliqué par les maliens avec l’accompagnement de tous nos partenaires.

Réalisée par F. COULIBALY

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