La diplomatie entre le Mali et la France est au point mort. Ce que l’on peut retenir dans le communiqué du gouvernement du Mali en sommant l’ambassadeur de la France de quitter le Mali en 72 heures à partir de ce lundi, 31 janvier 2022.
En effet, dans ledit communiqué le Gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que, ce jour lundi 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France à Bamako SEM Joëlle MEYER a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui il lui a notifié la décision du Gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. Selon le gouvernement, cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des Autorités maliennes, en dépit des protestations maintes fois élevées. « Le Gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement des relations amicales entre nations », énonce-t-il. Cependant, il réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence, conformément aux aspirations légitimes du Peuple Malien. Il est à préciser que l’Ambassadeur a quitté Bamako le mercredi 02 février 2022 vers 19 heures.
Par ailleurs, rappelons que depuis l’arrivée du colonel Assimi Goita, à la présidence de la transition et Choguel Kokalla Maïga, comme premier ministre, le courant ne passe plus, comme il faut, entre le Mali et la France. Rappelons que le PM Maïga avait annoncé sur la tribune des nations unies que le Mali a été laissé en plein vol par la France dans sa lutte contre les terroristes. Car, son président Emmanuel Macron avait demandé le retrait des soldats français suite au deuxième coup d’État de la transition contre Ba N’Daw dont la gestion a été salué par la France.
Dès lors la tension est tendue et les autorités des deux pays s’attaquent verbalement. La France s’est montrée méprisée par le partenariat entre la société privée Russe Wagner et les autorités de la transition. Elle avait juré de quitter le sol malien si ces mercenaires mettent le pied au Mali. Malgré qu’elle affirme la présence de ces mercenaires, elle est là. Pourtant, la France est décriée par la majorité des maliens depuis l’ancien régime. D’aucuns estiment même qu’elle est la main cachée qui soutient les terroristes. Quand même, elle est une persona non grata sur le volet de la sécurité. Et tout récemment, la tension est encore montée d’un cran suite aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, pour le non-respect du délai de 18 mois de la transition. Le premier ministre Choguel estime que la France serait derrière cette sanction pour affaiblir les institutions du pays et le peuple malien. Dans la foulée, les ministres des Affaires étrangers et celle de la défense ont tenu des propos irrespectueux envers le Mali notamment ses autorités de la transition. Malgré qu’ils aient été recadrés par le ministre des Affaires étrangères du Mali, le gouvernement de la transition vient d’expulser l’ambassadeur de la France au Mali.
M.L. KONE
