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Dr. Lamissa Diakité, PDG de l’ATI : « Notre priorité est de toujours diversifier nos partenariats afin d’acquérir beaucoup de ressources pour aménager suffisamment d’espaces agricoles… »

Dr. Lamissa Diakité, PDG de l’ATI : « Notre priorité est de toujours diversifier nos partenariats afin d’acquérir beaucoup de ressources pour aménager suffisamment d’espaces agricoles… »

Aucun pays ne peut se développer sans l’émergence de son agriculture. Au Mali plus de 80% de la population évolue dans l’agriculture. Le Mali dispose d’un potentiel considérable en terres Agricoles : sur les 43,7 millions d’hectares utilisables pour l’agriculture et l’élevage, seuls 3,2 millions d’ha (soit 7%) sont cultivés (Source : PDA 2013). Sur ces 7% de terres cultivées, il y a moins de 300 000 hectares qui bénéficient d’autres sources que l’eau pluviale. Les terres aptes à l’irrigation, sous réserve d’aménagement, ont un potentiel estimé à 2 200 000 hectares (Source : PDA 2013)…Donc, ce secteur a besoin de plus de réforme, d’amélioration et de modernisation pour répondre aux exigences du moment. Depuis son arrivé au pouvoir en 2013, le Président IBK a eu une vision claire pour le secteur du monde rural avec entre autres, la mise en place en 2015 de l’Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI), qui devrait contribuer à trouver plus d’opportunités de travail aux populations rurales en vue d’assurer la sécurité alimentaire durable, la création d’emploi et la réduction de la pauvreté. Sous le leadership et la vision managériale de son Président Directeur Général, Dr. Lamissa Diakité, l’ATI fait des réalisations remarquables à travers ses projets en vue de donner une nouvelle vitrine à l’agriculture malienne. Concernant le bilan de 2019, les états d’avancement des activités de l’ATI, le PDG Diakité, au cours de cette interview accordée, nous répond à bâtons rompus. Lisez-le plutôt !

Journal Le Fondement : Après la tenue du Conseil d’administration en février dernier quelle lecture faites-vous du bilan de vos activités pour l’année 2019?

Dr. Lamissa Diakité, PDG de l’ATI : Vous savez l’année a été une année très intéressante pour nous. Très intéressante en ce sens que toutes les activités que nous avons eu à envisager et programmer dans notre planning de travail et budgétisé, ont été réalisés à 100% sinon plus. Ainsi, au niveau des projets de l’ATI, les différentes activités ont été exécutées normalement.  Au titre du premier projet dénommé Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) qui couvre 6 pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) sous la coordination régionale du CILLS et financement de la Banque Mondiale. Malgré le ralentissement des mouvements au niveau des pays du PARIIS, dû à l’apparition du Coronavirus, les échanges entre nous et les différents pays membres se font à travers des vidéoconférences et les Emails. Ces échanges se passent bien jusqu’ici. Ainsi, le PTPA  2019, après une mise à jour du planning, nous avons réalisé toutes les activités envisagées avec un taux de réalisations de plus de 90%dans l’ensemble et la mise en œuvre du PTBA 2020 qui a été adopté par le Comité de Pilotage du PARIIS-Mali et la Banque Mondiale se déroule correctement. Concernant le second projet qui est le Projet de Développement de la Productivité et de la Diversification Agricole dans les Zones Arides du Mali (PDAZAM),  qui est relativement nouveau par rapport au premier, a fait son démarrage et le programme qu’on avait envisagé également, est réalisé à plus de 90% en termes d’activités et en termes de budget. Ceci nous donne une certitude que nous avons mis en place des dispositifs de gestion et de fonctionnement de ces projets qui marchent très bien avec un personnel qualifié recruté à cet effet. S’agissant des autres activités de l’ATI en termes d’études de faisabilité, l’ATI en tant que chargée de l’accélération du rythme des aménagements hydro-agricoles au Mali, a répertorié un certain nombre de sites sur lesquels nous avons mené des études de faisabilité pour mettre en place ce qu’on appelle entre autres des fermes modernes. Il s’agit de mettre des fermes types avec des outils très performants dans les zones péri-urbaines qui devraient faciliter la diffusion des techniques modernes de l’irrigation privée à travers des visites d’échanges sur ces sites. Nous envisageons mettre en place les différents systèmes d’irrigation à titre pédagogique et à moindre coût. Nous avons réalisé ces études de faisabilité sur un certain nombre de sites de Nouveau villages agricoles (NVA) au niveau de Sélingué et également dans le Mandé qui est une zone à grande potentialité agricole. Ainsi, les trois sites des nouveaux villages agricoles que nous avons le site de M’Bewani dans la zone office du Niger, le site de Sélingué dans la zone de l’ODRS et le site Bafoulabé de Mahina dans la zone de l’ADRS. Ces programmes se poursuivent très bien. Nous sommes dans le cadre des NVA entrain de mettre en place un Partenariat Public-Privé (PPP). Nous sommes en négociation très avancée avec les partenaires pour la mise en œuvre de ces programmes.

JLF : Quel est la priorité de l’ATI courant cette année 2020?

LD, PDG de l’ATI : Notre priorité cette année c’est toujours diversifier nos partenariats afin d’acquérir beaucoup de ressources pour aménager suffisamment d’espaces agricoles, suffisamment d’espaces pastoraux et suffisamment d’espaces aquacoles en vue de l’amélioration de la productivité de la production agricole dans nos différentes zones. L’ATI est en rapport avec l’Agence pour l’Energie Solaire (AES) dans le cadre du développement d’un projet mixte (Energie Solaire et Agriculture) dont nous serons chargés du volet agricole avec un pompage à base solaire. Ce projet est à un stade suffisamment avancé avec les partenariats techniques et financiers des Indiens. Aussi, toujours dans le cadre des aménagements, nous développons en ce moment des partenariats avec plusieurs acteurs dont des chinois, des israéliens et des espagnols en vue d’avoir des appuis dans le cadre de la recherche des ressources pour les aménagements hydro-agricoles. Je répète notre priorité c’est d’avoir plus de partenaires qui pourront nous aider à avoir des ressources utiles pour les activités de l’ATI. Il faut noter que les aménagements hydro-agricoles sont très coûteux, le budget national ne peut pas supporter tous les coûts, il fait ce qui est possible dans la mesure de la disponibilité financière et c’est à nous, à l’ATI, de trouver les ressources complémentaires pour nos besoins d’aménagement d’où la nécessité de la diversification du partenariat.

JLF : Est-ce que la pandémie à Coronavirus a impacté les projets de l’Agence ?

LD, PDG de l’ATI : Tout comme partout au Mali et ailleurs, le Coronavirus a impacté négativement nos activités au niveau de l’ATI. Dans un premier temps nous avons cru que la crise sanitaire allait être passagère, mais elle s’est installée dans la durée. Donc nous nous sommes conformés aux mesures officielles arrêtées par les hautes autorités nationales. L’impact s’est beaucoup fait sentir au niveau du partenariat avec la fermeture de toutes les frontières et les missions à l’intérieur du Mali qui étaient aussi devenues très risquées. Nous avons dû nous adapter au contexte et un de nos partenaires (Banque Mondiale) a publié un manuel, une sorte de guide avec des dispositions à respecter dans le cadre du travail en période de Coronavirus. Ce manuel nous a permis de relancer nos activités au niveau des projets PARIIS-Mali et du PDAZAM. Nous prions que le bon Dieu nous aide à trouver définitivement une solution définitive à cette crise sanitaire de Coronavirus.

JLF : Quand en est-il du projet des Nouveaux villages agricoles (NVA) ?

LD, PDG de l’ATI : Les Nouveaux villages agricoles (NVA) est un programme de développement où nous avons prévu de réaliser en cinq ans 20 nouveaux villages agricoles à l’intérieur du pays. Nous les avons prévus depuis l’ouest du Mali jusqu’au niveau du sud, au nord et sur l’ensemble du territoire. Donc s’agissant des grandes zones potentielles, nous avons ciblé20 nouveaux villages agricoles dans notre Plan d’Investissements Prioritaire. Nous avons démarré avec trois nouveaux villages agricoles qui devaient être un test pour nous permettre de comprendre toute la problématique des NVA. Actuellement, nous attendons maintenant finaliser le NVA de M’Bewani qui est suffisamment avancé. Il reste juste quelques réglages qui doivent être finalisés avec nos partenaires financiers et techniques pour commencer les activités d’aménagement de 3200 hectares. Ensuite, celui dans la zone de Sélingué est aussi avancé avec l’accompagnement d’un partenaire privé. Il suit à peu près celui de M’Bewani. Donc nous attendons également faire un ajustement puisque nous sommes en rapport avec l’unité de Partenariat Public-privé (PPP) pour les réaliser. Au départ nous avons eu quelques difficultés puisque nous n’avions pas suffisamment d’expériences de PPP dans le secteur de l’agriculture au Mali et cela compte tenu du fait que c’est un secteur considéré comme un domaine à grand risque. Mais du fait que nous sommes dans l’irrigation, il n’y a plus de problème de la pluviométrie. Enfin, le troisième NVA est au niveau de Bafoulabé et de Mahina dans la zone de l’ADRS. Nous sommes en relation avec des partenaires israéliens et espagnols qui veulent nous accompagner dans la mise en œuvre de ce NVA. Ils nous ont envoyé des documents auxquels nous devons trouver des éléments de réponse, Concernant les autres sites, nous bénéficions souvent de ligne de crédit au niveau du budget national pour réaliser des études de faisabilité de ces nouveaux villages agricoles. Pour l’année 2020, nous envisageons au moins de réaliser des études de faisabilité de deux nouveaux villages agricoles. Mais la crise que nous vivons affecte le budget national au niveau des investissements, et nous attendons ce dernier semestre 2020, pour voir comment réaliser ces activités. Qu’à cela ne tienne, nous verrons s’il y a lieu de trouver d’autres ressources complémentaires pour pouvoir continuer nos activités.

JLF : Où en sommes-nous avec le PDAIC-ZON ?

LD, PDG de l’ATI : Le Projet de Développement de l’Agriculture Irriguée Commerciale en Zone Office du Niger (PDAIC-ZON) était l’un de nos projets phares qui aurait contribué au développement rural. Malheureusement la requête a été rejetée par le Comité de gestion de crédit mis en place au Ministère de l’Économie et des Finances. C’est un projet qui devait créer non seulement des emplois et retenir la population de l’exode rurale mais aussi améliorer les niveaux de revenus de la population et apporter une grande valeur ajoutée en termes de contribution à la formation du Produit Intérieur Brut de l’État. Malheureusement nous n’avons pas été compris. Je vais résumer un peu l’historique dudit projet. En effet, nous avions un premier site de 9 000 hectares à l’Alatona qui devaient être financés par la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars. Toutes les études ont été faites même celles concernant les impacts environnementaux et sociaux ont été réalisées. Il ne nous restait plus que la phase de l’évaluation du projet avec la Banque Mondiale. Mais avant cette évaluation il y a eu la réunion de prise de décision au niveau de la Banque mondiale au cours de laquelle la décision a été prise de ne pas financer le PDAIC sur le site d’ALATONA compte tenu du niveau élevé de l’insécurité dans cette zone. Donc, c’est là où, le projet a commencé à souffrir. Néanmoins, nous avons demandé l’avis de la Banque mondiale afin de déplacer la zone d’Alatona à M’Bewani, toute chose qui a été accepté par la Banque mondiale et en accord avec nos collègues de l’Office du Niger. Sur la zone de M’Béwani, au lieu de 9 000 Ha, nous avons pu avoir environ 5800 ha à aménager. Cette fois-ci, au lieu de 150 millions de dollars, la Banque mondiale compte tenu de la superficie qui a baissé, a ramené le budget à 100 millions de dollars. En ce moment, il s’agissait de refaire une nouvelle requête pour ce projet qui était déjà répertorié sur la liste des projets du Ministère de l’Agriculture et répertorié même au niveau de la DNPD. Pendant que ce processus administratif avançait, toutes les dispositions avaient été prises avec la Banque Mondiale pour faire la réalisation des études de faisabilité de ce nouveau PDAIC dans la zone de l’Office du Niger sur financement d’un de nos projets (PARIIS-Mali). Mais nous avons malheureusement été stoppé dans notre élan par les membres du Comité de gestion du crédit du Ministère de l’Économie et des finances sans nous interroger sur cette activité combien profitable à l’économie nationale du Mali surtout que la requête de ce projet avait été déjà transmise à la Banque Mondiale en 2018.A présent beaucoup parmi ces membres du comité de crédit ignore même le statut de l’ATI. Je voudrais dire que l’Agence d’Aménagement des Terres et fourniture de l’eau d’Irrigation (ATI), crée en 2015 n’est pas une structure privée. Cette Agence est une concrétisation de la volonté du Chef de l’Etat du Mali Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA. L’Agence a été créée en tant qu’EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial) qui devrait contribuer à l’accélération du rythme des aménagements hydro-agricoles au Mali. Pour l’ATI, le PDAIC demeure un investissement majeur sur lequel nous fondons encore l’espoir tout en souhaitant que le Ministère de l’Economie et des Finances revienne à de meilleurs sentiments pour juste accepter d’envoyer la requête de financement de ce projet à la Banque Mondiale.

JLF : Votre dernier mot ?

LD, PDG de l’ATI : Mon dernier mot c’est vraiment d’inviter les autorités à chercher à connaître davantage l’ATI et ses objectifs. En réalité, depuis sa création en 2015 à nos jours, l’ATI a fait un travail remarquable avec la préparation et la mise en œuvre de plusieurs projets. J’invite les autorités à nous accompagner davantage et à comprendre que l’ATI n’est pas une structure privée, mais un Etablissement Public créé par l’Etat. L’ATI est là pour accélérer le rythme des aménagements hydro-agricoles et créer suffisamment d’espaces agricoles en vue de réduire la pauvreté, améliorer le niveau de la sécurité alimentaire et créer plus de valeur ajoutée à l’économie nationale.

Propos recueillis par B. KONE

LE FONDEMENT

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