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Enième report du Hadj : Les fidèles musulmans et les agences de voyages déçus

Enième report du Hadj : Les fidèles musulmans et les agences de voyages déçus

Deux ans successifs que le Hadj, cinquième pilier de l’Islam, est annulé par l’Arabie Saoudite à cause de la pandémie à Coronavirus. L’année dernière, l’Arabie Saoudite a décidé d’annuler le Hadj sauf pour les personnes résidents sur son territoire et cette année, il est autorisé seulement pour les ressortissants saoudiens. Ce fait, n’est pas sans conséquence moralement pour les fidèles musulmans et économiquement pour les agences de voyages.

Le Hadj, cinquième pilier de l’Islam, est un acte religieux obligatoire pour tous les musulmans qui disposent de moyens financiers. Ce Hadj se fait en un seul lieu sur le globe terrestre qui est l’Arabie Saoudite. Cependant, il est le rêve de tous bons musulmans d’effectuer son Hadj. Mais depuis maintenant deux ans, cet acte religieux est interdit aux musulmans à cause de la pandémie à Coronavirus. Un mal qui a secoué le monde sur tous les plans, face auquel, il est énergiquement engagé pour l’éradiquer. L’année dernière le débat a été houleux pour savoir si le Hadj allait être effectué. Par l’inquiétude de ne pas propager le virus, car c’est un lieu qui rassemble du monde venu des quatre coins du monde. Finalement, les autorités saoudiennes ont décidé d’annuler le Hadj sauf pour leurs habitants avec des mesures sanitaires à respecter. De ce fait, selon certains le pèlerinage a été annulé pour une autre cause mais cela s’est passé il y a plus de 400 ans. Une année après, la même décision a été reconduite mais avec l’autorisation des saoudiens qui sont hors du pays. Cette énième report ou annulation de Hadj a frustré beaucoup de musulmans. Si d’aucuns sont d’accord pour l’annulation, pour certains c’est le contraire. « Je ne suis pas d’accord avec cette décision des autorités saoudiennes. Certes, il existe une pandémie mais cette année elles pouvaient autoriser le pèlerinage en le conditionnant à la vaccination, en diminuant peut être le nombre. Mais autoriser seulement leurs ressortissants c’est une discrimination à mon avis. Elles devraient savoir que leur terre appartient à tous les musulmans », nous explique Lassane Diawara, qui devrait effectuer son Hadj depuis l’année dernière. « L’annulation du Hadj m’a beaucoup frustré. Je devais partir cette année parce que j’ai les moyens. Est-ce que l’année prochaine je serai en vie ou en possession des moyens pour y aller. Les marchés sont ouverts partout alors pourquoi annuler en deux ans successifs le pèlerinage. Le Hadji est un rêve pour tous les musulmans et si vous êtes empêchés de l’effectuer vraiment ça m’énerve », s’exprime Mme Fatoumata Keita, visiblement triste. Pour l’Imam Mallé qui s’attendait à cette décision des autorités saoudiennes. « J’ai un contact là-bas avec qui je discute. Ce dernier m’avait soufflé à l’oreille qu’il ne croyait pas à l’organisation du Hadj cette année. Depuis, j’avais un doute malgré cela j’avais commencé les processus et j’ai fais ma vaccination en espérant que celle-ci serait une solution pour nous d’effectuer le pèlerinage malheureusement l’Arabite Saoudite a annulé le Hadj. Quand même nous prions pour l’année prochaine que tous les musulmans désireux d’effectuer le Hadj, le fassent par la volonté de Dieu », ajoute-t-il.

Pour les promoteurs des agences de voyages la déception est grande.

« Si nous avons une grande activité principale, c’est le pèlerinage et cette année ça fait deux ans qu’on ne l’a fait pas, alors imaginez la perte. En réalité, le Hadj est un acte religieux, un acte lucratif et bénéfique pour d’abord l’Arabie Saoudite, pour les États et aussi pour les agences de voyages. Mais le grand perdant, ce sont les agences de voyages. Nous avons des charges auxquelles nous devons faire face. Payer les employés et les taxes fiscaux donc ce n’est pas une chose facile. Et beaucoup dagences de voyages sont en passe de faire faillite », nous confie, Mamadou Camara, promoteur d’une agence de voyage. « Notre travail est devenu compliqué depuis 2012 où notre pays a connu la crise. En plus il y a aussi trop dagences de voyages, ce qui fait que certaines partent en faillite. En effet, nous nous  débrouillons tant bien que mal dans ce secteur et la pandémie vient enfoncer le clou, on ne sait plus à quel saint se vouer. Que Dieu fasse que cette situation ne dure plus encore », indique Cheickna Sylla, promoteur d’une agence de voyage.

En plus de ces témoignages, ils sont nombreux les promoteurs d’agences de voyages qui nous ont exprimé leur désarroi face à l’annulation du Hadji en deux ans consécutifs.

M.L. KONE

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