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Gouvernance : Le désespoir des maliens face à un l’avenir incertain

Gouvernance : Le désespoir des maliens face à un l’avenir incertain

Au Mali nous vivons dans un système que nous ne saurons qualifier. Les politiciens dans leur majorité sont des plus grands voleurs du pays. Ils sont la cause de la crise que traverse le pays. Les acteurs de la société civile sont, pour la plupart des cas, devenus des escrocs à cause de leur cupidité. Et certains hommes religieux se camouflent derrière la région pour gagner leur part du gâteau au dos du citoyen lambda, ces derniers sont pires que les politiciens.

Les maliens ne savent plus à quel saint se vouer, car chaque jour le pays va de mal en  pire. Les dirigeants mouillés dans des histoires de corruptions et de détournement de fond public, ne sont plus dignes de confiance. La politique est devenue un moyen pour eux, de piller les maigres ressources du pays. Ainsi, les acteurs de la société civile et les acteurs religieux sont majoritairement les pions des dirigeants notamment le président du République et de son gouvernement. Ces gens susmentionnés ne se soucient guère du bien-être des populations mais plutôt de  leurs intérêts personnels et leur survie. Ce qui fait qu’aujourd’hui il n’y a plus de confiance entre le peuple, les dirigeants et les acteurs de la société civile notamment les religieux.

Cependant, l’un des leaders religieux, il s’agit bien entendu de l’Imam Mahmoud Dicko, non moins ancien président du Haut conseil islamique du Mali (HCI) actuel président d’honneur de la Coordination des Mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), un mouvement purement politique fait parler de lui. Ce dernier, après deux mandats passés à la tête du Haut conseil islamique du Mali, a été choisi par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga, à l’époque, pour jouer le rôle de médiateur afin d’apaiser le climat dans le centre du pays où, les terroristes dictent leurs lois sur les paisibles populations. Du coup, l’Imam Dicko a mis en œuvre des initiatives salutaires même si celles-ci n’ont pas été une panacée pour mettre un terme à la crise sécuritaire dans ladite localité. Nommé Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga a mis fin au rôle médiateur de Dicko dans le centre. Dès lors, le courant ne passe plus entre lui et SBM et IBK qui est le chef suprême. Dès lors sont  prises initiatives par-ci et par-là pour faire dégagé le président IBK du pouvoir pour mal gouvernance, incapacité de gérer la crise sécuritaire au nord et au centre, l’inaction face à la crise scolaire, entre autres. C’est pourquoi, le 05 avril 2019, il y a eu une grande marche, soutenue par l’Imam Dicko, pour demander le départ de SBM de la primature. Face à ce soulèvement de la société civile et de la classe politique particulièrement de la majorité présidentielle, ce dernier a dû démissionner de son poste de chef du gouvernement. A la grande surprise de tous, son ministre de l’Économie et des finances, Dr. Boubou Cissé, qui n’est autre que le neveu de l’Imam Dicko, le succède. Après un an à la primature, le bilan mitigé  de Boubou, désespère plus d’un, car il n’est parvenu à régler aucune crise. D’ailleurs il a mis le feu sur l’huile concernant la crise scolaire.

IBK et Dicko jouent au chat et à la souris

Il faut dire la tête d’IBK gêne l’Imam Mahmoud Dicko qui voudrait vaille que vaille la démission du président. A travers son mouvement, l’Imam Dicko rejoint par certains politiciens, d’ailleurs ceux-ci décrédibilisent sa lutte, vont organiser une marche ce vendredi 5 juin 2020, à la place du monument de l’indépendance. Cette marche a pour seul objectif la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, qui est à son deuxième année de son dernier mandat. Si certains sont d’accord avec cette marche, ils n’adhèrent pas entièrement à l’idéologie de la marche. Par contre d’autres estiment que Dicko et ses acolytes sont des opportunistes qui veulent leur part de gâteau surtout à la veille d’un remaniement ministériel qui pointe à l’horizon. « Dicko est un homme très respectueux mais s’il ne fait pas attention il va perdre l’estime qu’il a auprès du peuple malien. Je suis d’accord que le Mali est dans une impasse qui n’a pas commencé aujourd’hui. D’ailleurs, c’est à cause de la même crise politico-sécuritaire qu’il y eut le coup d’État en 2012 à l’issu duquel IBK devint président. A l’époque la majorité des maliens voyaient en lui, le sauveur. Maintenant qu’ils demandent sa démission, qui est-ce qu’ils proposent pour sortir le Mali de l’ornière. IBK est mauvais mais il est mieux que les politiciens qui se cachent derrière cette marche. Donc, je pense qu’il est temps qu’on se mette au travail et que le malien change de mentalité afin qu’on ait un qui nous conviendrait.», nous explique Adama Coulibaly, chauffeur. Pour Ousmane Doumbia, âgé d’une quarantaine d’années et entrepreneur de son état dira ceci : « En réalité IBK doit partir, il doit démissionner. Ce vieux a déçu les maliens et puis il n’aime pas ce pays. Imaginez un peu, un président de la République qui se fout de l’éducation de son pays. Le Mali n’a jamais eu de pire président qu’IBK. Depuis son arrivée, la crise politico-sécuritaire s’empire de jour en jour et la crise scolaire nous laisse entrevoir que le Mali n’a pas d’avenir. La corruption, le détournement de fonds public, les manigances de la Cour constitutionnelle lors des élections législatives dernières ont atteints leur apothéose. Donc, rien ne va au Mali c’est pourquoi il doit démissionner pour qu’on ait une transition politique de dessiner un meilleur avenir du pays. Aussi, il est temps qu’on montre à tous les politiciens que s’ils viennent aux affaires et n’arrivent pas faire bouger les lignes, le peuple a qui revient le dernier mot, va les fera dégager, raison pour laquelle on doit marcher ce vendredi pour que IBK démissionne».

Par ailleurs, il est à souligner que cette marche est d’un enjeu crucial non seulement pour les organisateurs mais aussi pour le pouvoir. C’est à travers cette marche qu’on saura que l’Imam Dicko et ses acolytes ont l’estime de la population bamakoise voire malienne. Crucial pour le régime IBK, parce que si elle dégénère, elle aura de fâcheuses conséquences dont l’instabilité du pays  et même le renversement du pouvoir. Que Dieu sauve le Mali.

M.O. COULIBALY

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