Le Collectif des associations de jeunes de la région de Mopti et Sympathisants (CAJRMS) a organisé, le vendredi 21 juin 2019, une grande marche pacifique pour exprimer son indignation face à la tuerie perpétrée dans le centre du pays.
Au cours de cette marche on pouvait lire sur les banderoles et les pancartes : ‘’bannissons les propos de la révolte ; stop la main invisible ; Peulh=Dogon ; stop à la stigmatisation ; disons non à la haine ; la paix nous voulons ; halte à l’amalgame etc….’’.
Selon la porte parole du collectif, Adama Djonko la région de Mopti, en particulier le pays Dogon vit des moments difficiles du fait de la spirale de violence, d’une insécurité sans précédent, du cycle des assassinats ciblés, des massacres en grand nombre, des dégâts matériels importants et des enlèvements de bétails. La récente bêtise humaine en l’occurrence le massacre de Sobane Da vient de rallonger la grande série de tueries dans la Région de Mopti, a-t-il rappelé. A ses dires, le collectif condamne avec la dernière rigueur toutes les attaques et les massacres odieux dans le centre du Mali. Avant de dénoncer l’immobilisme de l’Etat face à la recrudescence de l’insécurité dans la région de Mopti. « Nous regrettons et déplorons que trois années successives le peuple Dogon n’arrive pas à cultiver convenablement. Certains cultivateurs n’ont pas pu sortir pour l’ensemencement des terres par peur de se faire agresser et tuer, donc la psychose est générale et totale. Le pire est à craindre cette année également avec la recrudescence des violences, nous lançons donc un appel solennel au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour éviter la famine », a-t-il déclaré.
Pour le chroniqueur Ras Bath, il ya eu 2800 morts en trois ans, des milliers de personnes menacées de famine et 4526 écoles fermées dans le centre et le nord du pays. Selon lui, malgré les efforts pour redorer le blason de l’armée, celle-ci est entrain de se dégrader, par manque de matériels adéquats, à cause de la corruption et la mal gouvernance.
Pour sa part, Djibril Diarra, député de Koro a déclaré que l’objectif de leur marche est de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a rien entre Peulh et Dogon, et dire au gouvernement de prendre ses responsabilités. « Les députés ont joué leur rôle, car nous avons fait beaucoup d’interpellations sur la situation, on ne sait à quel saint se vouer. Chaque jour il ya des morts, le minimum qu’on demande au gouvernement est d’amener la sécurité sur place à Bandiagara pour sécuriser la population », a-t-il soutenu.
Dans les recommandations de ces marcheurs, ils demandent à l’Etat : d’assurer une présence en puissance de l’armée dans toute la région de Mopti ; d’instaurer un dialogue sincère et permanent entre toutes les différentes communautés de la région pour une paix durable ; de faire en sorte que toute la vérité soit dite et démasquer les responsables.
F. COULIBALY
LE FONDEMENT
