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La Cohésion sociale au Mali : C’est encore possible !

La Cohésion sociale au Mali : C’est encore possible !

Concept désignant l’intensité des relations sociales qui existent entre les membres d’une communauté donnée, la cohésion sociale, cette vertu cardinale qui a toujours prévalu au Mali, a pris un sacré coup avec les évènements de 2012 et la recrudescence des attaques ciblant les communautés Peuls et Dogons au Centre du pays. Malgré les vicissitudes du temps, l’espoir est tout de même permis quant à un possible retour au vivre-ensemble de toutes les communautés du Mali.

Malgré les attaques terroristes répétitives au centre avec leurs cortèges de morts, blessés et de déplacés, il n’est pas rare de voir Dogons et Peuls vivre ensemble. La preuve :  Sur le site d’accueil des personnes déplacées de Faladié, un quartier de la capitale malienne, des personnes déplacées du centre depuis près que six mois, s’étonnent de l’élan de solidarité manifesté par les Maliens à leur endroit : «des personnes de bonne foi viennent chaque jour nous assister avec du vivre, des enveloppes contenant des sommes d’argent, des matelas, des nattes et même des bâches », s’exclame Allaye Bolly, porte-parole des déplacés de Bandiagara (région de Mopti).

Pour lui, « Ce sont des gestes quotidiens qui réconfortent et témoignent que la solidarité malienne tient toujours, et qu’on peut toujours vivre ensemble ».

Désormais unis par l’histoire, les communautés Peulhs et Dogons, victimes d’attaques terroristes dans leurs villages, s’embrassent désormais au Sud du pays, pendant que le pont entre le Sud et le Nord du Mali s’établit lentement, mais surement. En dit long la visite récente du premier ministre, Dr Boubou Cissé, dans l’Adrar des Ifoghas, où, l’amenokal Mohamed Ag Intallaha offert symboliquement la « clé de Kidal » au chef du gouvernement, pour que désormais « il se sente Kidalois ». Un jalon prometteur de la volonté des maliens à revivre ensemble.  Ainsi, la preuve par l’épreuve, les Maliens apprennent chaque jour, des conséquences néfastes des conflits, et ce que la précieuse « cohésion sociale » pourrait leur apporter.

En tout cas, du Nord au Sud, les Maliens sont convaincus que la cohésion sociale est encore et toujours possible: « d’ailleurs, on n’a pas le choix, les Maliens sont tous égaux. Peulh et Dogon, l’amour continue à nous unir », a fait savoir Badé Kelly, déplacé du village de Djiwarou, dans le cercle de Bankass, région de Mopti, victime de violences ineffables.

Selon le rapport de l’ONU, publié en janvier 2020, plus de 2100 personnes déplacées sont actuellement à Bamako. Ces hommes, femmes et enfants, issus majoritairement des communautés peulhs et dogons, partagent un quotidien anxieux consécutif aux attaques à Ogossagou, Sokolo, Sobane Da pour ne citer que ceux-ci. Des villages entiers dévastés, des familles réduites au néant, des vivres incendiés, voilà le moindre qu’on puisse dessiner du passage du diable dans ces localités peuls et dogons et qui a conduit des milliers d’enfants, hommes et femmes à venir mettre leur vie à l’abri du danger à des milliers de kilomètres de leurs villages d’origine, dans la capitale malienne, sur les sites de déplacés de Niamana, Faladié, et Sénou.

En effet, plus de sept cent personnes, issues notamment des communautés (Peulh, Dogon, et Soninké), vivent sur chacun des trois sites d’accueil des déplacés à Bamako. Dans des conditions souvent inhumaines et de précarité manifeste, ces déplacés, acculés par la violence, tiennent tout de même à garder le dernier rempart : la cohésion sociale. Victimes d’attaques au Centre, Peulhs et Dogons partagent désormais le même deuil au Sud et mieux, se côtoient malgré les épreuves de l’histoire. Sur le site de Faladié, la vie de déplacés a rendu plus fort que jamais, la détermination des communautés peulhs et dogons à revivre ensemble et à recoudre le tissu social : « Nous vivons ici entre Peulh et Dogon. On se salue le matin, on mange ensemble dans l’après-midi, et le soir, on discute autour du thé de la situation du pays, et comment ramener la paix au centre et partout dans notre pays », confie Allaye Bolly, 47 ans, déplacé de Bankass.

Il n’est un secret pour personne, toutes les ethnies du Mali portent désormais en leur sein cette cicatrice de la crise qui a fortement secoué la cohésion sociale. Toutefois, les Maliens, unis par la culture, fiers de leur histoire, continuent de croire que les armatures de la cohésion sociale restent soudées. Et pour cause ? Face à l’effusion de sang au Centre du pays, on tente par tous les moyens de faire croire que le Mali est aussi secoué par des conflits intercommunautaires. Un portrait esquissé à dessein, que le diable voudrait vendre aux Maliens. Sauf que, ce peuple si ancré dans les liens du vivre ensemble, ne s’est pas encore trompé de casting, encore moins d’ennemis. Car, ce peuple dont le présent continue à s’imbiber des valeurs séculaires du passé, reste convaincu que le Mali, au-delà de sa richesse naturelle, est aussi riche de par sa diversité culturelle, et surtout ethnique.

Une réalité sociologique schématisée par Amadou Hampaté Ba : « la beauté d’’un tapis tient à la variété de ses couleurs ».

Ainsi, les Maliens demeurent unanimes : « il n’y a pas d’ethnie peulh qui n’a du sang Dogon dans ses veines et vice-versa ». Le Mali, c’est aussi le Dogon avec son conjoint peulh, le Bambara qui a des beaux-parents Tamasheqs, le Soninké qui se plait à partager le pain quotidien avec le Touareg ou encore le Dogon. Voilà le Mali d’hier, par les épreuves du temps, appelé à recoudre le tissu social aujourd’hui. L’histoire s’écrit, l’espoir est permis ! Tant, l’élan de solidarité est bien entretenu par les autorités maliennes et leurs partenaires, qui ne cessent de poser des actes pour le retour de la paix et de la cohésion sociale, gage de tout développement.

En tout cas, de l’engagement des autorités maliennes à la volonté du peuple malien à recoudre le tissu social, toute porte à croire que les signaux de la cohésion sociale sont au vert. Ainsi, il est permis de conjuguer le retour de la cohésion sociale au Mali, à un « futur très proche ».

OT

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