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La transition : ATT se veut optimiste, même s’il admet la complexité de la situation

La transition : ATT se veut optimiste, même s’il admet la complexité de la situation

Ce lundi soir, 21 septembre 2020, à la veille du soixantième anniversaire de l’indépendance du Mali, le plateau de l’ORTM, servi par son Directeur Général Salif Sanogo, a permis à l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré (2002-2012), de revenir sur le devant de la scène de la plus belle des manières.

ATT devait initialement parler de l’évolution du Mali durant ces soixante dernières années. Toutefois, il a fait non seulement étalage de sa maîtrise des grandes dates de l’histoire du Mali, mais a profité surtout de l’opportunité pour défendre son bilan, en usant de quelques bribes d’humour à la Sinankouya malienne (cousinage à plaisanterie). Il ne pouvait choisir meilleur moment pour s’adresser à ses compatriotes dans un format plus honorable que celui de 2012, où il s’était contenté d’une annonce expéditive pour rendre sa démission. Ce soir, sous d’autres cieux, on aurait pu imaginer que l’ancien Chef d’Etat de 71 ans se positionnerait pour l’après-transition, tant sa prestation était séduisante. Il précise pourtant à la fin de l’entretien : « je ne vise plus aucun poste. Ce qui m’amène à parler sans calculs et en toute franchise ».

ATT fait d’abord de l’histoire aux Maliens, comparant la situation contemporaine du pays à celle que l’équipe de Modibo Keita avait trouvée en 1960. Entre autres choses citées par l’ancien président, on peut retenir que le Mali possédait 20 cadres supérieurs à l’indépendance contre 12 500 en 2010 ; puis 350 km de route bitumées en 1960 contre 5 500 km, ensuite 50 000 ha contre 350 000 ha en 2010, sans compter 2 unités centrales (au niveau de l’EDM) contre 19 centrales autonomes et 6 à réseaux interconnectés en 2010. Aussi, l’armée malienne, créée entre octobre et septembre 1960, avait débuté avec un effectif de 1 272 éléments, dont 1 général, 5 officiers supérieurs, 46 officiers. Aujourd’hui, ce nombre tourne entre 40 et 50 mille personnes.

Aussi, ATT se pose en visionnaire au sujet du lancement officiel du G5 Sahel en juillet 2017, lorsqu’il affirme : « en 2006 déjà, j’ai attiré l’attention de notre communauté sous-régionale et tous (les autres), en leur disant ce que je voyais, les caractéristiques de cette guerre que nous voyons au nord du Mali, c’est une guerre frontalière et compliquée, à laquelle l’armée (malienne) n’est pas préparée, il faut que nous apprenions, et nous mettrons du temps, […] étant donné que le problème est régional, il faut que nous donnions des réponses régionales, […] malheureusement, ils ont fait 11 ans pour m’écouter et personne n’a retenu ce que j’ai dit ». Il déplore qu’entre-temps, les terroristes aient su durablement s’installer dans la région.

Sur la transition, ATT se veut optimiste, même s’il admet la complexité de notre situation : « s’il y a un point sur lequel j’ai souffert, et énormément souffert, c’est la transition […], il ne faut pas que les gens oublient, on ne refait pas le Mali avec la transition, ce qu’on fait avec la transition, c’est d’aider à finir la transition, (ce qui veut dire) mettre un président démocratiquement et convenablement élu ». Il estime également que le Mali est actuellement à une période décisive de son histoire. Nous pouvons nous inspirer de notre expérience de 1991-1992 pour relever le défi. ATT se dit disposé à donner des conseils.

Extrait de l’analyse du Dr Aboubacar Abdoulwahidou MAIGA 

Enseignant-chercheur à l’ULSHB

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