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Le Mali a besoin de se confesser pour pouvoir repartir : La période de la démocratie de façade

Le Mali a besoin de se confesser pour pouvoir repartir : La période de la démocratie de façade

Le Mali fait son entrée dans l’ère de la démocratie en suivant le vent soufflé par le sommet de la Baule. Les anciens militants de Modibo Keïta étaient au-devant du combat, bénéficiant même de l’appui de la deuxième génération, c’est à dire leurs enfants, du renfort apporté par de nouveaux jeunes cadres qui avaient étudié à l’extérieur et aussi de celui de jeunes étudiants au pays. Ils prônaient la liberté, la démocratie et le multipartisme.

En Mars 1991 les militaires parachevèrent le combat entamé au nom du peuple Malien en chassant le président Moussa Traoré du pouvoir. Des élections sont organisées et un président civil prend la tête du pays.
En réalité, les militaires passèrent la main parce que obligés par le contexte. C’est pourquoi ils n’ont jamais été loin du régime du président Alpha Oumar Konaré. L’ancien président de la transition manœuvrait, malgré tous les engagements qu’il avait faits lorsqu’il quittait le pouvoir. D’ailleurs ils étaient présents dans chacun des gouvernements de l’époque. Pris carrément à la gorge, le président Alpha Oumar Konaré s’est fait succéder par le Général à la retraite anticipé Amadou Toumani Touré, celui là même qui lui avait laissé le fauteuil dix ans auparavant. Le président partant avait été contraint de lâcher son parti et ses amis politiques et avait mis toutes les stratégies possibles pour l’atteinte de l’objectif.

En plus des querelles entre les pours et les contres des deux premiers régimes du Mali, s’ouvre les fronts entre les acteurs de la démocratie au Mali. L’élection présidentielle de 2002 a totalement chamboulé, dispersé et divisé le monde politique malien. Le président Amadou Toumani Touré, élu sans parti politique avait bien compris la situation, il a voulu trouver la solution par le concept du consensus politique. Tous les cadres maliens se sont retrouvés entrain de diriger avec le nouveau prince. Un parti unique de fait. Mais aussi un terreau propice à l’opportunisme politique. Pendant dix ans le président Amadou Toumani Touré a pu tenir, il a amadoué, récompensé et a aussi déçu certains. Au terme de son mandat les choses se sont compliquées.

Il n’avait pas de parti politique, donc n’a pas pu désigner un dauphin. Ses amis de circonstances voulaient tous devenir présidents. Lui-même n’arrivait pas à prouver avec assurance qu’il voulait organiser l’élection présidentielle, même s’il l’affirmait. Le pays était dans une situation sécuritaire critique. Les hésitations du pouvoir et les opportunismes des politiques ont fait oublier l’essentiel. Le Mali s’est alors retrouvé entre les mains de jeunes militaires qui n’ont jamais eu l’intention de faire un coup d’état. Ils n’ont fait que ramasser un pouvoir qui se trouvait déjà dans la rue. Une autre période de déchéance commençait pour notre chère patrie.

De rafistolages à négociations, et d’apaisements à promesses ces jeunes militaires, après avoir terni le peu d’éclat qui restait encore sur l’image du Mali, ont accepté la mise en place d’une transition. Cette deuxième transition au Mali présidée par le Pr Dioncounda Traoré a organisé l’élection présidentielle qui a confié la destinée du Mali au président Ibrahim Boubacar Keïta. A presque trente ans de démocratie, le Mali cité en exemple, ce pays phare de la liberté d’expression donne tout un autre visage. Il est aujourd’hui sujet d’élection présidentielle contestée, d’institutions hors d’usage et surtout le lieu, où un journaliste est en fuite, un autre disparu et d’autres qui sont constamment convoqués devant les tribunaux.

Le peuple est divisé, les politiques sont perdus et divisés, la société civile est inexistante. Le Mali de ce début 2019 est un pays fantôme, qui n’arrive plus à se retrouver dans les ténèbres. Cette démocratie nous a apporté une liberté qui frôle actuellement l’anarchie.

Macké Diallo (3e partie)

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