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Lettre de l’UNTM adressée au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

Lettre de l’UNTM adressée au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a adressé, le vendredi 06 mai 2022, une lettre au Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Elle a pour objet : Votre jugement sur les droits des Compressés et des Retraités par Anticipation.

Monsieur le Premier ministre, Soyez salué et félicité pour l’œuvre de restauration de notre souveraineté, entreprise sous votre haute inspiration et autorité.

C’est le cœur serré qu’il nous est arrivé d’apprendre à l’issue de la séance d’interpellation á laquelle vous avez répondue au Conseil National de Transition (CNT) le Jeudi 21 Avril 2022, vos propos sur les droits des travailleurs victimes de réformes économiques initiées par l’État Malien avec la Banque Mondiale et le FMI. Autant vos prises de position pour le paiement direct des droits aux bénéficiaires, sans passer par les services de notaires et d’avocats ont fait merveilles aux travailleurs, autant le jugement que l’on vous prête selon lequel les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le Gouvernement ont attristé le monde du travail. Faut-il rappeler qu’il s’agit des droits ayant des fondements salariaux d’ex- travailleurs qui ont fait des sacrifices pour que les programmes d’ajustement structurel du pays ne soient voués á l’échec.

L’État étant une continuité en dépit de vicissitudes politiques, vous-même, faut-il le rappeler aviez ordonné en 2021 que compressés et retraités par anticipation Ouvrent des comptes en banque d’où seront payés leurs droits avant la fête de Tabaski.

Cette décision donnait à notre Transition une crédibilité, une sympathie qui étaient largement loués partout, y compris à l’étranger parmi nos compatriotes établis à l’extérieur.

Dès lors vous comprendrez aussi que l’UNTM, qui aux dires de gens de plus en plus nombreux y compris dans votre entourage, n’est pas en odeur de sainteté auprès de vous, ne puisse pas ne pas réagir pour déplorer qu’à travers elle, d’innocentes personnes sont privées de leurs droits acquis sur la base de leurs salaires qui ont des valeurs humaines incontestables et cela, sous votre autorité.

Dans les discussions sur la trêve, nous faisions remarquer que les droits des victimes des programmes d’ajustement structurel ne sauraient être gérés à l’aune de la trêve, mais qu’il fallait les apurer pour adoucir l’extraordinaire dénuement où les intéressés se trouvent.

Monsieur le Premier ministre, au-delà des problèmes ci-dessus évoqués, l’UNTM est brimée sous votre propre impulsion au sein du M5-RFP pendant les rencontres que vous assistez dans le cadre du M5-RFP, en demandant aux départements de faire la promotion des syndicalistes et de leurs organisations qui ont fait selon vous, la lutte pour le changement. C’était le signal contre notre Centrale partout.

N’ayant aucun regret de ses prises de position d’hier à aujourd’hui, l’UNTM a fait pour le succès du changement, plus que nombre de protagonistes ayant agi dans l’ombre du M5-RFP. Mais encore aujourd’hui plus qu’hier son seul vouloir, sa seule mission historique est la défense des intérêts des travailleurs, et de ceux suprêmes du peuple Malien, ce qui n’est pas le cas pour les spécialistes de calculs politiques.

Ainsi donc, parce que l’on a des ressentiments contre l’UNTM, le SNEC, certains hauts responsables de la Centrale, on a décidé au mépris du droit et de la liberté syndicale partie intégrante des Droits Humains Fondamentaux, vous et vos amis dans le gouvernement, dans le Conseil National de Transition (CNT), dans ce qui reste du M5-RFP décidiez de ne pas donner satisfaction à la Centrale historique, initiatrice sans regret aucun des évènements du 26 Mars 1991, de l’indépendance Nationale, des grands changements socio-économiques et politiques depuis 1960.

Mais notre force c’est aussi que nous sommes derrières les Conventions de l’ONU, les Résolutions de l’OIT, les Lois de la République du Mali.

Les Accords conclus le 05 Février 2021, selon tous les instruments juridiques internationaux ont la même valeur que les lois nationales.

  • Vous refusez la relecture du Décret n° 2011-051/P-RM du 10 Février 2011 qui est cependant à l’avantage des citoyens victimes d’une gouvernance calamiteuse que vous prolongez en brimant notre Centrale par voix de conséquence des pauvres citoyens qui sont nos membres.
  • Vous refusez de rétablir dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés soit pour fait de grève, soit sous le prétexte de la COVID-19 (SYAMA, BRAMALI et bien d’autres services…).

La grève est reconnue par les conventions des Nations-Unies, de l’OIT, de la Constitution et de la Charte de la Transition du Mali. Ce refus est une violation pure et simple des règles de l’État de Droit.

  • Vous refusez une révision des Codes portant création des Bureaux de Placement Privé (BPP) qui exploitent seul des milliers de jeunes travailleurs Maliens.
  • Vous refusez que Patronat et UNTM ouvrent des discussions pour l’octroi des augmentations de salaires que le privé n’a pu satisfaire ni en 2014, ni en 2019, ni en 2021, en incitant les employeurs à ne pas mêler l’UNTM dans vos discussions
  • Vous refusez toute intervention pour le respect de l’intégralité des domaines de 1rORTM et de I’IER laissés aux mains des spéculateurs fonciers parce que l’UNTM en fait une revendication essentielle.

Nous aurions pu soulager le calvaire des fonctionnaires face à la cherté de vie å travers des mesures consensuelles. Puisque c’est l’UNTM, vous vous y refusez.

Nos salariés, toutes catégories confondues, auraient pu gérer autrement l’accumulation des hausses de prix, car ne touchant pas des salaires et indemnités en millions, qu’est-ce qui peut les retenir ?

A côté de nous, les charges publiques de transition sont bénévoles.

Voilà une marque de patriotisme qui vous a manquée, vous et vos camarades.

Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les Conventions et Résolutions le consacrent. Donc faites attention!

Au total, ne nourrissant aucun ressentiment contre qui que ce soit, aucune rancune, aucun désir de revanche, l’UNTM et ses membres soutienne Président de la Transition en lequel le peuple se reconnait.

Cela a justifié l’option libre et souveraine d’arrêter les grèves, de ne plus déposer de nouvelles revendications, pourvu que, les anciennes soient progressivement apurées. Vous et votre tendance M5-RFP, et membres du gouvernement, pensez que tout respect des accords signés est une abdication devant « le casse-pied » que constitue l’UNTM. D’accord, mais c’est oublier que l’UNTM peut beaucoup plus que ça.

La ligne rouge est la tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Mars 1991 et de ses résultats sans lesquels aujourd’hui ne sera pas.

Il ne faut plus que cela se répète!

Monsieur Premier ministre, s’il n’est pas opportun de soulever les questions susceptibles de renforcer des ombrages dans nos relations avec vous-même et certains membres du gouvernement, le problème des compressés et des retraités par anticipation restera le symbole de la reconnaissance pour les services rendus à la Nation au moment de leurs activités professionnelles.

Elle sait pouvoir compter sur un haut esprit de responsabilité pour un dénouement rapide de ce problème, ce qui ne fera que redoubler davantage le capital d’adhésion des masses laborieuses aux options de la Transition.

Avec le vœu que cela se réalisera sous votre haute direction, veuillez accepter Monsieur le Premier ministre l’assurance de notre considération.

Signée par Yacouba Katilé, Secrétaire général de l’UNTM

Ampliations : Le Président de la Transition ; le président du CNT ; la coordination de compressés et de retraités par anticipation ; Unions Régionales ; Unions Locales ; Toutes Sections. Site: malidirect.net

 

 

 

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