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Ligne de mire : Première édition à Bamako des “Journées culturelles Tombouctou, Terre de rencontres”

Ligne de mire : Première édition à Bamako des “Journées culturelles Tombouctou, Terre de rencontres”

‘’Les journées culturelles Tombouctou, terre de rencontres’’, qui ont eu lieu les 10, 11 et 2 juin 2022 au Palais de la Culture Amadou Hampaté BA, sous l’impulsion de l’Association des Ressortissants pour Développement du Cercle Tombouctou et de leurs sympathisants, ont reflété des réalités et des spécificités d’une célèbre cité millénaire, ayant, au fil des siècles, constitué la lanterne qui a éclairé la porte sud du désert du Sahara.

L’occasion est, on ne peut plus propice, pour mettre en exergue la nécessité de pérenniser l’héritage relégué par nos illustres ancêtres, afin de faire découvrir, apprécier davantage les  prestiges, les vestiges  d’une localité d’accueil et d’hospitalité légendaire.

Tombouctou, ville d’érudition de renommée mondiale, terre d’un islam  tolérant, modéré à tous égards, a été fondée au XIème siècle.

La cité a commencé son ascension au XIIIe siècle, grâce au marché florissant qui s’y établissait de par « sa situation privilégiée de lieu de rencontres de ceux qui voyagent en pirogue et de ceux qui cheminent à chameau » selon le Tarikh Es Soudan.

C’est au XVe siècle que Tombouctou a connu son apogée;   l’Université qu’abritait la Mosquée de Sankoré propageait le rayonnement intellectuel de la ville. Cette Université  et  près  de 185  écoles  coraniques, medersas,  à  travers les  quartiers,  dispensaient  des enseignements à près de 25.000 étudiants. Tombouctou, objet de moult convoitises a subi plusieurs dominations successives tout au long  de sa longue et riche histoire.

Plaque tournante, carrefour d’échanges féconds, vitrine de solides connaissances culturelles et religieuses, Tombouctou rayonnait par ce qui était et qui doit toujours rester la caractéristique essentielle de sa société, une société multiraciale et multiethnique, dynamique, ouverte et paisible.

Auréolée de son passé glorieux et envoutant, la ville des 333 Saints,  cherche, par le biais de  certaines personnes ressources de bonne foi et de bonne volonté,  à trouver les voies et moyens adéquats susceptibles de lui permettre de  forger son destin.

C’est ainsi qu’elle a eu à accueillir récemment des événements grandioses dont les manifestations culturelles de Tombouctou 2000, l’université ouverte des cinq continents en novembre 2005, la commémoration exceptionnelle des fêtes de Maouloud 2006, l’organisation de prières collectives du monde musulman en avril 2006, Tombouctou, capitale de la Culture islamique de la région Afrique pour l’année de célébration 2006, Tombouctou, l’une des finalistes des Nouvelles Sept Merveilles du Monde en 2007, rencontre à grande échelle de l’Association Ir Ganda en décembre 2019, tenue annuelle de conférences débats de haut niveau lors des cérémonies de commémoration des fêtes de Maouloud ,  organisation  de prières collectives au crépuscule sur la place de Sankoré, clôturant, dans l’euphorie, la fin du Maouloud.

Au cours des manifestations des journées culturelles à Bamako, outre les conférences, les différentes séances de lecture panégyrique, les organisateurs ont mis l’accent sur les dimensions fondamentales d’union, les mœurs, us et coutumes, les mythes et réalités à la tombouctienne.

Le public a été émerveillé par des prestations de danses pittoresques dont le barbara, le hala, le dinba, le diaba etc et la gastronomie de Tombouctou,  très variée et riche, les expositions de produits artisanaux.

Faut-il rappeler que l’artisanat de Tombouctou est un secteur économique vital et porteur : bijoux en argent, coussins en peau de chèvres et de chameaux,  tissus, vannerie,  couteaux, sabres,  chaussures,  haute broderie, maroquinerie

Tombouctou est fière de son appellation de ‘’cité mystérieuse’’, mais comme le disait feu le Président Senghor en juin 1960, Tombouctou est surtout  une ‘’cité lumineuse’’

Mais malheureusement, elle a eu à connaitre une page sombre de son histoire, lors de son occupation par divers groupes armés en 2012 qui a conduit à la destruction d’une bonne partie de son précieux trésor patrimonial (matériel et immatériel) dont des célèbres manuscrits anciens, des  mausolées des Saints, le monument Al Farouk…. Des blessures de trop !

En transcendant les épreuves endurées lors de tels douloureux événements, inimaginables, Tombouctou, vieille métropole de savoir, de  savoir-faire, de savoir-être, se tourne vers l’avenir pour contrer les soubresauts et les bouleversements de toutes sortes qui secouent le monde de nos jours à savoir la perte de repères, la montée des antivaleurs, de la lutte des semblables.

Face à la dégradation persistante de l’écosystème, aux effets collatéraux d’un environnement difficile et incertain, Tombouctou qui imposait le respect et la fascination ne cesse de s’interroger sur son émergence surtout depuis l’avènement du troisième millénaire  considéré par de nombreux experts comme un symbole fort de changement majeur.

Le besoin de la rencontre de l’autre, l’émulation sont moins ressentis  dans certains milieux isolés, acquis aux préjugés et suspicions. Quelques autochtones, hantés par la fatalité, se cantonnaient dans l’attentisme et le scepticisme, espérant, de jour comme de nuit, sur un second souffle salutaire pour des lendemains prometteurs, plus heureux pour eux.

Des cris de cœur, d’alarme ont déferlé la chronique, dénonçant  l’absence de bonne et saine gestion post – crise sécuritaire, les difficultés de la relance de l’économie de croissance, du réchauffement des types de relations de coopération et de collaboration fructueux, de partenariat ouvert et constructif, la persistance de divers écueils endogènes et exogènes.

Les générations montantes sont particulièrement interpellées tellement leur implication poussée devient un passage incontournable pour relever, dans une parfaite symbiose d’esprit d’équipes soudées et qui gagnent, les défis de développement harmonieux et durable de Tombouctou et de  son Cercle .

Des contacts de proximité ont été noués ou renoués aux fins de promouvoir la destination Tombouctou sous les meilleurs auspices.

Convaincus que le développement de demain attendu de nous tous n’est autre chose que l’investissement d’aujourd’hui, des bâtisseurs d’un sang nouveau sauront donc, dans la réflexion comme dans l’action, percevoir qu’il s’agit là du seul combat qui vaille et qui requiert, du coup, le renforcement d’habilités telles que l’écoute active,  l’anticipation, la vision.

Par ailleurs, les populations restent en grand nombre sensibles et disponibles, jouissant encore, pour la plupart,  de leurs prédispositions  à se rencontrer, à se comprendre et à s’ouvrir les unes aux autres pour le vivre ensemble, la relance de l’essor socio-économique local, la recherche de solutions inclusives aux problèmes en cours et en perspective,  dans un Mali apaisé et réconcilié.

De ce fait, il ne revient à l’esprit de personne de douter d’un fait irrécusable :  l’étoile  de Tombouctou et de l’ensemble de  son Cercle  va encore briller longtemps Inchalla !, à l’abri des dangers des replis identitaires, du communautarisme culturel déplorés sous d’autres cieux.

Les journées culturelles de Tombouctou ont vécu ! Vivement les prochains rendez – vous, dans opportunément d’autres métropoles de notre pays ou sur place, à la satisfaction générale.

Chirfi Moulaye HAIDARA,

Officier de l’Ordre National du Mali

22 Septembre

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