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Mamadou Naman Keita, DNR sur la Dégradation des routes : « les routes objet de dégradations majeures aujourd’hui sont toutes des routes qui ont dépassées leurs âges limites de vie et nécessitent une obligatoire reconstruction »

Mamadou Naman Keita, DNR sur la Dégradation des routes : « les routes objet de dégradations majeures aujourd’hui sont toutes des routes qui ont dépassées leurs âges limites de vie et nécessitent une obligatoire reconstruction »

Nos routes sont trop dégradées surtout pendant l’hivernage. Mais les populations ignorent les responsabilités des différents acteurs qui s’occupent des routes. Il faut savoir que du coté de l’État, il y a quatre structures qui interviennent sur les questions des routes, l’ageroute, la Direction nationale des routes, l’Autorité routière. Ces trois structures sont généralement placées sous le contrôle du ministère des Infrastructures et de l’équipement et souvent certaines sont rattachées au ministère des Transports et de la mobilité urbaine. Au-delà de ces trois structures, les collectivités jouent un rôle prépondérant voire indispensable. Car, elles ont comme devoir de construire certaines routes c’est-à-dire les goudronner surtout en ville et aussi faire en sorte que les caniveaux soient curées au moment opportun en évitant que l’eau stagne sur les routes pour les dégrader.

Ainsi, en rapprochant la Direction nationale des routes pour savoir les causes de la dégradation de nos réseaux routiers, nous avons été édifié sur la situation par son chef, Mamadou Naman Keita. Selon lui, cette situation « désole tout le monde et n’honore pas du tout nous les gestionnaires des routes (structures de l’État central et Collectivités), nous en sommes conscients ».Quand bien même que les populations attendent des actes qui allégeront leurs souffrances plutôt que toutes autres choses, certaines clarifications méritent toutefois d’être apportées à l’attention de tous car cette situation du réseau routier de notre pays est engendrée aussi par des faits et comportements inadmissibles. Pour le DNR Keita, d’abord, c’est très important de signaler que les routes objet des dégradations majeures aujourd’hui sont toutes des routes qui ont dépassées leurs âges limites de vie et nécessitent une obligatoire reconstruction. Et plus aucun entretien ne peut redonner à ces routes un état satisfaisant pour leur exploitation. C’est pourquoi un vaste Programme de réhabilitation/reconstruction de ces routes est préparé et est soumis à recherche de financement, nous éclaire-t-il. En effet, il précise que ledit programme comprend la réhabilitation et le renforcement de l’ensemble des routes bitumées interurbaines construites avant l’année 2010, ainsi que la reprise de la plupart des axes routiers stratégiques du District de Bamako.

La crise socio-politique entrave les financements.

Pour le District de Bamako, les projets disponibles sont : i) le 4ème Pont de Bamako et ses jonctions à la route de Djicoroni Para et à la Tour d’Afrique; ii) l’aménagement en 2×3 voies des routes Banankoroni-Senou-Tour d’Afrique et Titibougou-Rond Point Gabriel TOURE; iii) l’aménagement en 2×2 voies de la route Kati-Samé-Rond Point Babemba; iv) l’aménagement en 2×3 voies de la Corniche entre le Pont des Martyrs et le 3ème Pont; v) l’aménagement en 2×2 voies de la route de Sotuba et de 9 km de voies locales de desserte; vi) la réhabilitation de plusieurs autres voies secondaires. « Tous ces projets sont conçus et prêts à l’exécution mais en attente de financement et les programmes annuels d’entretien routier ne sont financés au mieux qu’à hauteur de 30% des besoins d’intervention », souligne-t-il. Mais pourrons nous disposer des financements nécessaires à tout ça tant que notre pays restera plonger dans la situation actuelle de crise multidimensionnelle ? S’interroge le Directeur Keita, avant de répliquer que  non et il est formel car tous les endroits sur cette terre, en proie aux crises comme c’est le cas au Mali, sont bannis de richesses. Selon lui, le Mali a besoin d’une prise de conscience de tous face à la situation du pays et la crise qu’il traverse.

Une prise de conscience collective est nécessaire voire obligatoire.

Ainsi, à ses dires, la nécessaire prise de conscience des Collectivités est aujourd’hui obligatoire. Elles doivent obligatoirement sortir de leur rhétorique habituelle qui consiste à dire que «nous les Collectivités n’ont pas les moyens» et de travailler à l’exploitation de toutes les potentialités qui les ont été transférées afin qu’elles puissent mobiliser les ressources financières nécessaires à leur développement local. « Oui, les Collectivités doivent comprendre que ce sont plus des potentialités qui les sont transférées en termes de ressources que de l’argent comptant et à elles d’exploiter ces potentialités, en mettant obligatoirement à contribution leurs citoyens, c’est par cette voie que nous réussirons à faire face à nos besoins d’investissements et à amorcer notre développement économique et social », insiste le Directeur Mamadou Naman Keita. La prise de conscience les oblige également à la préservation de leurs patrimoines routiers en y veillant dessus, ainsi les routes doivent être débarrassées par elles de toutes les installations anarchiques obstruant les voies d’écoulement des eaux et empêchant les interventions adéquates sur les routes, ajoute-t-il. Et de faire savoir que tout ceci passe par une appropriation obligatoire par les Collectivités de leurs nouvelles attributions, conformément à la décentralisation.

Il faut bannir les installations anarchiques dans nos villes.

Par ailleurs, le Directeur Keita estime qu’aujourd’hui il est nécessaire de faire un retour à l’ordre dans l’urbanisation extrêmement sauvage de nos villes avec l’absence de toute viabilisation et les installations anarchiques d’activités sur les voies publiques qui obstruent les dépendances des routes, très souvent aussi avec des autorisations des Collectivités. Les questions de parkings, de marchés, de gares routières et de mobilité des engins lourds dans les villes et notamment dans le District de Bamako doivent également être réglées par les Collectivités pour que les voies publiques soient libérées des obstructions qui causent leurs dégradations prématurées. « A mon avis, il n’y a aucun problème ni de vision politique, ni de manque de stratégies, ni de manque d’actions (projets) en matière routière au Mali et ceci est notre partition que nous jouons pleinement. La partition des Collectivités c’est d’assumer pleinement leurs attributions sur leurs patrimoines routiers et de veiller à leur préservation », énonce-t-il.

Citoyen, collectivité et l’État chacun doit jouer sa partition.

En outre, la partition des citoyens et des politiques, c’est de créer les conditions permettant à l’Etat et aux Collectivités de mobiliser les ressources financières nécessaires et surtout de pouvoir les mettre dans les actions de développement dont la construction, l’entretien, la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures routières, plutôt que de les distraire dans des efforts de guerre et autres du genre qui n’ont jamais profité au développement d’un pays. Il faut signaler que c’est la crise sociopolitique depuis les législatives passées qui à aggraver la situation de dégradation des routes par le retard que celle-ci a engendré dans la mise en œuvre du Programme d’entretien annuel 2020. Raison pour laquelle le directeur Keita, invite donc à une prise de conscience collective pour qu’enfin nous puissions consacrer nos efforts exclusivement aux actions de développement de notre pays.

M.L. KONE

 

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