Dans le contexte actuel du Mali, où les défis politiques et sociaux sont nombreux, certains acteurs choisissent de détourner l’attention des débats de fond en recourant à des attaques personnelles contre des figures publiques, en particulier sur leurs attributs personnels plutôt que sur les qualités professionnelles et les capacités de leadership. Cette pratique, non seulement indécente, mais aussi discriminatoire, reflète un manque flagrant d’arguments constructifs et démontre une incapacité à aborder les véritables enjeux auxquels notre pays est confronté.
Le Président de la Transition, Chef de l’État et le ministre de la Défense, tous deux engagés dans la gestion de l’État dans une période des plus critiques, se voient souvent affublés de qualificatifs dégradants, tels que « Colonel bègue ». Plusieurs personnes sont malheureusement victimes de cette pratique dans notre société, aux conséquences parfois désastreuses pour les personnes vulnérables dont entre autres, des enfants qui abandonnent souvent l’école à cause des moqueries de leurs camarades et parfois même des professeurs pour leur handicap, des cadres qui se voient marginaliser, etc. Cette réduction des individus à leurs prétendus handicaps, plutôt qu’à leurs compétences ou à leurs actions, est non seulement injuste, mais témoigne aussi d’un mépris pour la dignité humaine.
Les troubles de langage, comme tout autre handicap, ne définissent en rien la valeur d’une personne, encore moins ses capacités à diriger ou à prendre des décisions cruciales. Stigmatiser un individu sur la base d’un trouble, c’est ignorer la complexité de l’être humain et réduire sa contribution à la société à un simple aspect physique ou psychologique. C’est également une insulte à toutes les personnes qui, malgré leurs handicaps, se battent quotidiennement pour participer pleinement à la vie sociale et professionnelle.
Il est crucial de rappeler que chacun de nous, au cours de sa vie, peut se retrouver confronté à une situation de handicap, temporaire ou permanente. L’arrogance de ceux qui se moquent aujourd’hui pourrait se transformer en une amère prise de conscience demain, car personne n’est à l’abri de voir sa condition changer.
Au lieu de se focaliser sur des défauts perçus ou des difficultés personnelles, il est essentiel de concentrer les débats publics sur les actions, les politiques et les stratégies mises en œuvre pour relever les défis du pays. Les attaques personnelles ne contribuent en rien à l’avancement du Mali, bien au contraire, elles détournent l’attention des véritables enjeux et nuisent à la cohésion sociale.
En tant que société, nous devons condamner fermement ces pratiques de dénigrement basées sur le handicap et encourager une culture de respect et d’inclusion. Plutôt que de stigmatiser, nous devrions valoriser les efforts, les compétences et les contributions de chaque individu, indépendamment de ses difficultés ou de ses différences.
Il est temps que les acteurs publics et politiques se hissent au-dessus de ces attaques indignes et se concentrent sur ce qui compte réellement : l’avenir du Mali et le bien-être de tous ses citoyens.
Mamadou Naman KEITA, Ingénieur Fonctionnaire, Officier de l’Ordre National