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Mort de SBM : La réaction de certains magistrats et procureurs

Mort de SBM : La réaction de certains magistrats et procureurs

L’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) et Reference syndicale des magistrats (REFSYMA) a réagi, le 29 mars 2022, dans un communiqué, suite au décès de l’ancien Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga survenu le lundi 21 Mars 2022 dans des circonstances émouvantes, lesquelles tout en portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux ainsi qu’aux valeurs de justice et de l’État de droit, heurtent le sens moral et affligent les consciences.

Selon le président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) et Reference syndicale des magistrats (REFSYMA), Cheick Mohamed Chérif Koné, l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a fait une durée longue détention arbitraire et illégale, pour des infractions imaginaires n’ayant jamais été commises. Il estime que SBM fut la victime de son rayonnement multidimensionnel, de son charisme et de son leadership, de son attachement aux principes démocratiques et aux valeurs républicaines à nul autre pareil. Pour lui, sa mort est une perte énorme pour sa famille, sa famille politique, la classe politique, les acteurs de la presse et des médias, les défenseurs des droits de l’Homme, les démocrates, le Mali, l’Afrique et le reste du monde.

Cyniquement arraché à la vie

Ainsi, selon le président de ces organisations syndicales de la justice malienne, le défunt SBM fut persécuté sur fond d’adversité et d’intolérance politique avant d’être arbitrairement privé de sa liberté au temps fort de sa formation politique, par la justice de son pays devenue méconnaissable. « Cyniquement arraché à la vie, SBM dont le seul tort aurait été d’exprimer son attachement au respect du délai de la période transitoire souverainement fixé par le Peuple, dans la Charte de la Transition, reste incontestablement le martyr parfait de la démocratie, mais encore de la justice à laquelle il a tant donné , comme en attestent les augmentations des traitements des magistrats en 2017 et la loi d’orientation et de programmation du secteur de la justice 2020-2024 de 190 milliards de FCFA qui sont ses ouvres », évoque-t-il. A ses dires, cette mort a été largement assimilée de « mort programmée », en ce qu’elle afflige profondément une famille fragilisée, heurte le sens moral et trouble la conscience collective d’une nation inconsolable.

Une mort de véritable tragédie judiciaire imputable aux seuls premiers dirigeants

« Qualifiant cette mort de véritable tragédie judiciaire imputable aux seuls premiers
dirigeants de la plus haute institution judiciaire du pays, dénoncent à l’instar de tous autres défenseurs des droits humains, démocrates et porteurs des valeurs de justice, les circonstances choquantes ainsi que les conditions draconiennes humiliantes et abaissantes de détention, voire, les traitements cruels, dégradants et inhumains dont l’illustre disparu a été contraint de subir par la cour suprême, en violation de son droit à la présomption d’innocence 
», énonce-t-il. Il fait savoir qu’aujourd’hui la justice malienne est manipulée par le pouvoir exécutif notamment les responsables de la Cour suprême. Ce qui fait, le pouvoir exécutif menace à travers les arrestations arbitraires de la justice tous ceux qui menacent la transition notamment ceux exigent le respect du délai de la transition. Rappelons que le défunt SBM était catégorique sur le respect du délai d’où son arrestation orchestrée par la justice malienne.

Une mort qui restera à jamais sur la conscience des autorités de la transition

Ainsi, le président Koné estime qu’aujourd’hui la règle et le mode de gouvernance d’un gouvernement de plus en plus envahissant, sont à des fins purement populistes ou de propagande. Il estime ainsi que la mort de SBM dans cette condition illégale restera à jamais une lourde sur la conscience des autorités de la transition notamment le président de la Transition, Colonel Assimi Goita, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le ministre de la justice Mamadou Kassogué, le ministre de la Santé Diaminatou Sangaré…

La prise en otage de la démocratie par la remise en cause des acquis démocratiques

En outre, le président Koné fait savoir qu’il regrette en tout état de cause, la prise en otage de la démocratie par la remise en cause des acquis démocratiques par le pouvoir, ayant comme bras séculier de dissuasion et de répression des voix dissidentes, les premiers dirigeants de l’appareil judiciaire d’État, désormais dédiés au pouvoir exécutif, au mépris de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance du pouvoir judiciaire, axe central de la démocratie et de l’État de droit des temps modernes. C’est pourquoi, il indique qu’au de ses deux associations, ils se fondant enfin d’une part sur les dispositions pertinentes de la Constitution et du code de procédure pénale engageant l’État à réparer les désagréments causés aux citoyens du fait du mauvais fonctionnement de la justice, nonobstant le droit de poursuite et des actions récursoires dont il dispose contre ses agents indélicats. Et d’exiger sous réserve de recourir aux instances habilitées tant au plan national
qu’international, la réparation de l’arbitraire politico judiciaire dont a été l’objet, l’illustre disparu, ce haut cadre vertueux, honnête, loyal et irréprochable, cet être exceptionnel serviable, discret, humble, affable et vertueux, qu’une famille, des amis et compagnons politiques, la nation et le monde pleurent encore.

Par ailleurs, il est à retenir, M. Wafi Ougadeye, vient d’être nommé, le mardi 29 mars, un conseiller spécial du colonel Assimi Goita, président de la Transition. Ce dernier qui a autorisé avec son procureur général Mamadou Timbo, l’arrestation de SBM, sur une jurisprudence des années 1980.

M.L. KONE

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