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Mort en détention : Soumeylou Boubèye Maïga a-t-il été victime de la justice malienne ?

Mort en détention : Soumeylou Boubèye Maïga a-t-il été victime de la justice malienne ?

Mis sous mandat de dépôt le 26 août 2021 concernant l’affaire dite « Achat d’aéronef présidentiel et équipements militaires », l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga est décédé dans la matinée de ce lundi 21 mars 2022, dans une clinique de la place. Sa condition de détention a été décriée par ses familles politique et biologique. Et face à la dégradation de sa santé, elles ont demandé aux autorités de la transition son évacuation pour des soins hors du pays. Mais, cette demande est tombée dans des oreille de sourds.

L’un des acteurs de l’avènement de la démocratie malienne vient de tomber. Il est mort à l’âge de 67 ans après 31 ans de combat contre l’injustice. Certes la mort est un uniforme que chacun portera, mais la cause de certaine mort pousse des gens à s’interroger. Aujourd’hui, c’est le cas de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Il était mis sous mandat dépôt par certains juges de la Cour suprême sur l’affaire susmentionnée. On se rappelle la polémique et les débats au moment des faits concernant la condition de son arrestation et son incarcération en tant qu’ancien ministre et Premier ministre. Certains qui dénonçaient la politisation de son dossier ont perdu leur poste au sein de ladite Cour.

Néanmoins, il est resté entre les mains des autorités notamment les juges de cette cour. Malheureusement, sa condition de détention a été décriée par ses familles politique et biologique. De même, affaibli par la maladie en prison,  elles ont demandé son évacuation à l’extérieur du pays par crainte qu’il ne meurt. Malgré leurs cris, lettres adressées aux autorités et les résultats des diagnostics des médecins experts,  l’homme n’a pas bénéficié de la clémence des autorités de la transition dont le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita. Cependant, ce qui doit arriver est arrivé, il est mort en détention sans que son jugement ne se fasse pour faire éclater la vérité sur sa culpabilité ou son innocence. En effet, beaucoup de personnes ont exprimé leur mépris face à l’attitude de la justice malienne et des  autorités de la transition sous la houlette du Colonel Assimi Goita. Ainsi, les questions qui taraudent aujourd’hui les esprits sont les suivantes : L’homme faisait-il autant peur au point de vouloir sa mort ? Pourquoi ce dossier a connu tant de lenteur de la part de la justice ?  Pourquoi ont-t-elles refusé son évacuation sanitaire malgré l’affirmation de sa nécessité par les médecins experts ? L’affaire de SBM est-il politisé ?

L’homme avait confiance à la justice de son pays

Quand même, l’homme avait confiance à la justice de son pays raison pour laquelle il n’a voulu se réfugier hors du pays. Pour ses proches, il était clean dans cette affaire mais la justice a failli à sa mission, car le dossier a été politisé d’où la lenteur afin de le maintenir en prison dans des conditions défavorables et refuser de lui accordait une liberté provisoire pour son évacuation sanitaire. Beaucoup estime que la justice a été cruelle face aux résultats des médecins privé et étatiques qui ont tous affirmé la nécessité de son évacuation à l’extérieur du pays. En outre, les deux familles politique et biologique ont écrit maintes fois aux ministres de la Justice, Mamadou Kassogué et aux autorités dont le président de la Transition sans suite à leur demande. Il est temps que les juges maliens soient à la hauteur de souhait dans le cadre de leur travail régalien, combien important pour la stabilité, la quiétude et le bon vivre dans le pays. Aujourd’hui il y a des milliers de prisonniers sous mandat de dépôt qui passent des années sans que leur jugement ne se fasse pour faire éclater la vérité sur leur culpabilité ou leur innocence.

Par ailleurs, dans cette affaire le gouvernement veut se montrer innocent, en incombant les conséquences à la justice notamment les juges de la Cour suprême dont le procureur Mamadou Timbo qui l’ont mis sous mandat à travers une jurisprudence des années 1980, temps de Moussa Traoré. C’est pourquoi, certains ont exprimé leur regret face à la violation des droits et des lois maliennes lors de son incarcération. Ce qui a couté à certains juges, leur poste. De ce fait, les gens se demandent sur la réalité de la séparation du pouvoir. Pour d’aucuns, cette séparation n’est qu’un mot dans la bouche sinon la justice malienne a toujours été manipulée par le pouvoir exécutif et souvent par les richards.

Par ailleurs, dans le communiqué du gouvernement, Il regrette le décès suite à une longue maladie. Il présente ses condoléances à ses familles et salue sa mémoire en le qualifiant de ‘’Grand serviteur de l’État’’ et de soldat de l’avènement de la démocratie dans notre pays. Toutefois, il reste à savoir si les autorités lui accorderont un hommage de la nation digne de son rang et si elles seront présentes à ses obsèques notamment le président de la Transition, Colonel Assimi Goita et l’actuel Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

Réactions des partis politiques

Suite à son décès plusieurs partis politiques, les chefs d’États, ont exprimé leurs condoléances. Ils ont tous d’abord reconnu la qualité de l’homme, le rôle qu’il a joué dans l’avènement de la démocratie malienne. Le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur la mort de SBM. Quant au Collectif des Avocats de Soumeylou Boubèye Maïga, il fait savoir qu’il a pris acte à travers un Certificat Médical rédigé par le Docteur Toure Hamet Pierre, médecin praticien et Médecin traitant à la polyclinique Pasteur, attestant le décès en date du 21 Mars 2021, de son client, décès survenu le même jour à 12h 04, à la Polyclinique Pasteur. Par ailleurs, il tient à rassurer la famille de l’illustre disparu qu’il se tient debout à ses côtés et se rend disponible pour tout accompagnement technique approprié, éclairé, nécessaire et utile, en cas de besoin.

Par ailleurs, le mardi 22 mars soit 24 heures après sa mort, les parents de SMB ont eu accès à sa dépouille après avoir signé un document qui, selon certaines informations, prouve que la famille n’a pas accepté d’autopsie sur la dépouille. Donc impossible de faire un recours à la justice pour cette affaire. Ayant le corps, ils ont décidé de faire les obsèques hier jeudi 24 mars dans son domicile privé au quartier du fleuve. Il a été accompagné par une foule dans sa dernière demeure au cimetière de Niarela.

M.L. KONE

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