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Nomination à la Cour suprême : Les procureurs dénoncent le népotisme et suspendent toute collaboration avec le ministère de la justice

Nomination à la Cour suprême : Les procureurs dénoncent le népotisme et suspendent toute collaboration avec le ministère de la justice

Depuis sa nomination dans le gouvernement restreint, Me Kassim Tapo fait l’objet de critique. Avant sa nomination, Me Tapo a su défendre le régime d’IBK contre les leaders du M5-RFP. Au-delà, une autre guerre pointe à l’horizon contre son departement. Il s’agit des procureurs qui suspendent toute collaboration avec le ministre et son cabinet. Les procureurs se plaignent aujourd’hui contre le favoritisme dans les nominations de certains magistrats qui ne méritent pas les postes de haute responsabilité.

En effet, l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP), dans une déclaration signée par son président Cheick Mohamed Chérif Koné, le lundi 10 août 2020, montre son mécontentement contre la nomination et l’imposition par le ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Kassim Tapo de certains magistrats dans la nouvelle composition de la Cour suprême. L’Association se désolant de voir la mal gouvernance connaitre son apogée jusqu’à s’installer dans le domaine de l’administration de la justice, au cours du mandat d’un Président dont l’élection en 2013 avait suscité des espoirs et lequel avait placé une année entière sous le signe de la lutte contre la corruption : Réaffirmant que le Parquet est une institution respectable qui ne saurait être réduite d’après les propos du Ministre à « sa chose ». Ainsi, l’AMPP rappelle que les membres du Parquet de la Cour Suprême en tant que commissaires du droit, sont des défenseurs de la loi et non pas des agents en charge de la défense des intérêts d’un gouvernement ou d’un régime. C’est pourquoi, elle précise, nonobstant le pourvoi d’ordre et le lien hiérarchique, que les membres du Parquet de la Cour Suprême, de par leur statut et leurs missions, n’ont pas d’instructions à prendre auprès du Ministre de la Justice, d’avis à recevoir de lui, ou de compte à lui rendre. Elle se fond sur les lignes directrices et les règles universellement admises régissant le fonctionnement du Parquet et la carrière de ses membres.

A cet effet, elle désapprouve toute nomination à des postes de responsabilité dans le secteur de la justice, fondée sur des considérations autres, que celles tenant au mérite, à la compétence, à l’expérience et la qualité professionnelle ; juge comme contraire, tant au Statut de la Magistrature, qu’aux lignes directrices et règles universelles sus évoquées :L’imposition d’un magistrat non méritant, voire un néophyte du ministère public, à la tête du parquet de la Cour Suprême, au mépris des observations pertinentes du Conseil Supérieur de la Magistrature, aux seules fins abjectes d’organiser l’impunité des prédateurs de l’économie, convaincus de malversations financières et de détournement de deniers publics. « Au vu de ce cafouillage heurtant l’éthique et la morale, et n’ayant autre but que d’organiser le dysfonctionnement de la Justice, pour les besoins d’une cause manifestement illicite et d’une entreprise profondément immorale, suspend toute collaboration avec le Ministre de la Justice entrant et de son Cabinet jusqu’à nouvel ordre.

S.B. TRAORE

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