Le Collège sahélien de sécurité (CSS) et l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) ont organisé, le mercredi 29 mai 2019, un atelier commun d’échanges, sous le thème : «Sécurité globale et enjeux locaux au Mali». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence du Recteur de l’Usjpb, Pr. Moussa Djiré; du Doyen de la Faculté de Droit privé (FDPRI), Pr. Kissima Gakou et du Coordinateur du CSS, Moro Diakité en présence d’une trentaine de participants. C’était dans l’amphi du bloc Z sur la colline du savoir.
Cet atelier de haut niveau s’inscrit dans le cadre des activités de formation programmées par la 4e réunion ordinaire du Conseil d’administration du Collège sahélien de sécurité (CSS), tenue à Bamako au mois d’avril dernier. Il consiste essentiellement à échanger régulièrement des informations sur les moyens et méthodes destinés à lutter contre les actes de terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que des retours d’expériences propres à chaque État parties; assurer un suivi des menaces spécifiques concernant les États et leur évolution, et améliorer les capacités de lutte antiterroristes et de lutte contre les trafics et la criminalité organisée de chaque État partie.
Pour le Coordinateur du Collège sahélien de sécurité (CSS), l’inspecteur général de police Moro Diakité, cet atelier vise à analyser les enjeux contemporains de la sécurité au Mali à travers des communications qui seront assurées par des universitaires experts à la matière. Selon lui, la situation sécuritaire dans le Sahel-Sahara en général et au Mali en particulier, se caractérise par de nombreux défis dont les plus importants sont le terrorisme islamiste et la criminalité transnationale organisée. D’expliquer que l’enchevêtrement de ces deux menaces l’une dans l’autre, complique substantiellement la lecture du phénomène. «Le Sahel-Sahara est devenu le lieu de toutes sortes de trafics notamment de la cocaïne, ainsi que des armes, des cigarettes et des êtres humains », a-t-il soutenu.
Aussi, ilfaut noter que le phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme violent auquel nous assistons présentement, constitue à la fois un terreau pour le terrorisme et une des réponses possibles au besoin de recherche identitaire qu’éprouvent certaines personnes parmi les plus vulnérables de notre société. Au dire du Coordinateur Diakité, il s’agit bien souvent de jeunes issus de quartiers défavorisés, au parcours familial ou professionnel heurté et qui, cherchant à résoudre leurs problèmes personnels, se tournent vers l’islamisme radical qui leur offre une «solution» idéologique simpliste et totalisante. Cette «jeunesse à risque», a-t-il indiqué, que l’on rencontre dans l’ensemble de la sous-région, est souvent victime et actrice par pauvreté et par ignorance de tous les trafics illicites, de l’exode rural et de l’immigration clandestine car manquant de perspective dans les pays d’origine.
Pour le Recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), la situation sécuritaire et politique du Mali, très complexe, invite à une réflexion approfondie pour saisir les enjeux locaux et internes qui sont propres, avec une forte implication du monde universitaire d’autant que celui-ci est incontestablement appelé à jouer sa partition dans l’appréhension du phénomène. C’est pourquoi, a-t-il souligné, nous avons estimé qu’une telle réflexion était bien indiquée dans le cadre de la convention de coopération qui lie l’Usjpb au Css.
S.B. TRAORE
LE FONDEMENT
