Le lundi 21 septembre 2020, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a communiqué devant les membres du collège, le nom du président de la Transition et son vice président. Il s’agit du Colonel-major Bah N’Daw, militaire à la retraite et du Colonel Assimi Goita, comme vice-président. Le collège qui devrait choisir le président et son vice-président comme prévu dans la charte de la transition n’a pas eu d’autre chose que d’acter ce choix de la junte.
Depuis le coup d’État qui a renversé le régime d’IBK le 18 août 2020, le Mali est sous un mi-embargo de la CEDEAO. Cette organisation sous-régionale après la démission d’IBK a invité la junte de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel en désignant un civil ou un militaire à la retraite et le premier ministre civil pour diriger la transition. A l’issue de la concertation nationale une charte et la feuille de route de la transition ont été adoptées par la majorité qui opte pour que les civils dirigent le pays pendant la transition. Dans la charte il est indiqué qu’un collège sera mis en place par le CNSP qui sera chargé du choix du président, et le vice-président de la transition. Par ailleurs, à l’issue de la rencontre de la junte et les chefs d’État de la CEDEAO un autre ultimatum a été donné à la junte pour choisir le président et le premier ministre de la transition avant le 23 septembre sans lesquels le Mali subira un embargo total. A cet effet, à leur retour d’Accra, le CNSP a mis en place ledit collège composé de 17 personnes dont la première rencontre fut le lundi dans la salle de conférence du ministère de la Défense et des anciens combattants. A la grande surprise de tous, le Vice-président du CNSP, Colonel Malick Diaw a communiqué le nom du Colonel-major Bah N’Daw comme président de la Transition et celui du Colonel Assimi Goita comme son vice-président. Aucun débat n’a eu lieu, et du coup le collège a pris acte de cette décision du CNSP.
Bah N’Daw, un homme réputé pour son intégrité
Selon certains observateurs, le choix de ce militaire à la retraite n’est pas un jeu de hasard. L’homme est connu par son intégrité au sein de l’armée. Son choix n’a pas été contesté par le peuple malien et aussi par la CEDEAO. En effet, certains estiment que le nom de Bah N’Daw a été donné à la junte par le général Moussa Traoré, ancien président de la République, décédé le mardi 15 septembre dernier. Car, après le coup d’État, les membres du CNSP lui ont rendu une visite pour prendre conseils afin qu’ils ne commettent pas des erreurs. Ce dernier par son patriotisme, a bien conseillé les jeunes militaires et il aurait jeté son dévolu sur certains cadres qu’il estime être des patriotes et des hommes intègres pour diriger la transition pour sortir le pays de la crise sociopolitique et économique dans laquelle il se trouve. Parmi ces hommes, figurait son ancien aide de camp, le Colonel-major Bah N’Daw. En effet, ce choix a d’ailleurs fait l’unanimité et il reste maintenant de voir l’homme dans sa posture de président de la transition. Il est aujourd’hui l’espoir du peuple Malien, pour refonder le Mali pendant les 18 mois de la transition. Malgré ce temps, le président N’Daw doit travailler sans répit avec son staff pour combler l’espoir que le peuple Malien porte sur lui. Cela est valable, pour son Vice-président Assimi Goita le responsable du coup d’État de remplir l’engagement pris après leur forfait.
Par ailleurs, pour éviter à notre pays d’autres coups d’État il faut qu’au sein de l’armée il y ait la justice, car aujourd’hui notre armée est très fragile à travers l’injustice dans les postes, le grade et aussi les missions. C’est pourquoi, les militaires du CNSP ne doivent aucunement être privilégiés dans l’avancement de leur grade et aussi l’accession au poste juteux.
M.O. COULIBALY
