Un mois après son investiture à la tête de l’Etat, le président de la Transition, Bah N’Daw a reçu, vendredi dernier, le dernier Rapport annuel-2019 du Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby. La cérémonie s’est déroulée en présence du vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, du Premier ministre Moctar Ouane et des membres du gouvernement.
Selon le président de la Transition Bah N’Daw, investi le 25 septembre dernier, la création du Bureau du Vérificateur Général (BVG) a été un acte hautement patriotique. « Nous devons ce joyau au président Amadou Toumani Touré, à sa vision et à sa passion reconnue pour le Mali », a-t-il rappelé. Pour lui, l’ex-président ATT doit se réjouir du fait qu’au fil des épreuves et des ans, le Bureau du Vérificateur général se soit bonifié.
A cet effet, le Chef de l’Etat de la Transition a expliqué que le BVG a « mieux affiné ses méthodes et laissé moins de place à la contestation de ses travaux, contestation du reste inhérente à ses missions ». Car il s’agit, selon Bah N’Daw, certes, des deniers de l’Etat, de bien public, de la part de tout le monde. Aussi, il s’agit « d’honneur, de fierté et de susceptibilités humaines ». « D’où l’extrême sensibilité de la mission confiée à ces femmes et à ces hommes auxquels la République a consentis des moyens non négligeables, pour être au-dessus de la tentation », a-t-il expliqué.
Depuis plusieurs années, le Bureau du Vérificateur Général a su mener de front, des audits de régularité, de performance ainsi que des missions de suivi de mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques formulées pour certaines des structures vérifiées. Le Bureau du Vérificateur général a, à cet égard, déploré« le faible progrès dans la mise en œuvre des préconisations précédemment faites dans le seul souci d’améliorer la gouvernance publique ».
« Le Procureur est saisi de tous les rapports de contrôle »
Dans sa réponse, le président de la Transition a fait remarquer les recommandations n’ont pas été appliquées comme elles se doivent. « Soyez certain alors, Monsieur le Vérificateur général, que la situation ne restera pas en l’état! Car dès ce lundi, les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative mais obligatoire. Il n’y a pas d’hésitation possible : c’est soit le Mali, soit la porte ! », a-t-il promis.
Pour lui, la Transition, qui ne pourra pas tout faire, a des domaines de priorités où elle est attendue. « Mais vos recommandations concernant le secteur minier sont d’une pertinence qui m’interpelle », a-t-il martelé, en rassurant que tout sera fait pour que l’Etat assume ses responsabilités et reçoive de ce secteur vital ce qui lui est dû. « Dès lors, il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali. L’or du Mali brillera aussi pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali », s’est-t-engagé.
Il a renouvelé sa promesse de combattre l’impunité sous toutes ses forces. « On réussira parfois, sous le prétexte de l’urgence, à tromper ma vigilance. Et parfois, je serai victime de nos faibles capacités d’investigation. Mais, chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera », a-t-averti.
Le Procureur est selon lui, déjà saisi de tous les rapports de contrôle. Il a précisé que c’est à ce dernier d’apprécier l’opportunité des poursuites, sur la base du droit. « Et tout ce qui doit être fait le sera pour renforcer les moyens de la Justice dans la lutte contre la corruption, car là est notre salut », a conclu Bah N’Daw.
DS
