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SÉCURITÉ AU SAHEL : Le destin sécuritaire du sahel se dessinera sans les africains ?

SÉCURITÉ AU SAHEL : Le destin sécuritaire du sahel se dessinera sans les africains ?

Pendant que le monde entier est à son chevet, tout le monde s’accorde à dire que la place des pays africains dans le destin de la sécurisation du sahel reste primordiale. Le dernier sommet virtuel sur le G5 sahel du 09 juillet dernier a mis un point d’honneur sur cette vision notamment par l’entremise du Président nigérien M. Mohammed Bazoum et du président français M. Emmanuel Macron qui ont tous plaidés pour une plus grande participation des pays concernés. Mise sous assistance permanente, les appareils étatiques des états africains n’ont pas pu s’adapter aux changements de l’environnement géopolitique et sécuritaire mondial…

L’Afrique plus précisément sa région la plus inhospitalière est plus que jamais à la croisée des chemins des politiques sécuritaires du monde. La tendance a très souvent malheureusement été la marginalisation des centres d’intérêts propres des africains, contre la prééminence de ceux des puissances soient coloniales à une certaine époque soient économique à d’autres occasions. L’illustration parfaite de cette situation pourrait remonter jusqu’à la fameuse conférence de Berlin de 1845 à l’occasion de laquelle le partage géographique du continent fut fait de façon purement partiale et fictive qui conditionne d’ailleurs beaucoup d’aspects de son instabilité politique et économique. On ne serait pas en tort de dire que l’Afrique fut programmée dès cette date regrettable à une « autodestruction » continue.

Apres une période coloniale des pires exploitations, qui dura au moins un siècle, l’indépendance de la majeure partie des pays africains dans les années 1960 fut plomber par des mesures drastiques des toutes jeunes institutions financières et économiques, dont le FMI et la Banque Mondiale, qui sont dominées pour l’essentiel par la super puissance des Etats Unis et leurs alliés. Beaucoup d’aides aux pays africains devraient non seulement obéirent à l’objectif de rependre le model démocratique libéral dans le monde (la plus grande ébauche contemporaine et scientifique sur cet aspect de l’impérialisme du model américain est le fruit des travaux du Dr John Mearsheimer de l’université de Chicago) en contrecarrant pour l’occasion « le péril communiste », mais et surtout satisfaire des intérêts privés de certains bailleurs particuliers disposants des multinationales plus puissantes que la majeur parties des états africains prêteurs.

Mise sous assistance permanente, qui l’a infantilisée, les appareils étatiques des états africains concernés n’ont pas pu s’adapter aux changements de l’environnement géopolitique et sécuritaire mondial et régional. C’est pour dire que les insuffisances actuelles du continent notamment du sahel ne sont ni tombées du ciel, ni le fruit d’une malédiction comme viennent à croire désormais beaucoup de mes frères africains du sud.

De nos jours deux faits majeurs ont contribué à l’instabilité structurelle (même si notre analyse précédente démontre partiellement que c’est le cas depuis tout au moins la fin du 19e siècle) de la région du sahel. L’invasion de l’Iraq en 2003 après les attentats de New York en 2001 et plus près de nous l’invasion de la Libye par une coalition occidentale menée par la France. Ces deux actions, l’une qui enclencha le phénomène du terrorisme islamiste internationalisé et l’autre qui disloqua l’un des seuls régimes africains ayants une assise géopolitique et sécuritaire dans le sahel depuis des décennies à savoir le régime de feu Mouammar Kadhafi. L’Afrique ne pouvait-elle pas prédire une telle catastrophe ? Ne pouvait-elle pas prendre des mesures politiques, économiques, militaires, et mêmes culturelles pour éviter cette situation ? Les deux questions méritent de solide investigation.

Le pronostic sécuritaire du sahel reste plus que jamais inquiétant au vu des enjeux, des acteurs intérieurs et extérieurs et de l’incapacité intrinsèque de l’élite politique africaine a dessiné leurs intérêts pérennes. Les enjeux se résumes à une autonomie stratégique des pays du sahel en terme sécuritaire et de défense, qui passera forcement par un développement humain des populations, les acteurs sont multiples et ayants des intérêts plus que jamais divergents entre eux d’une part et d’avec les africains d’autre part, l’élite africaine semble avoir un autre agenda qui est loin de relever les enjeux.

De la France à la Chine, en passant par la Russie et le Qatar jusqu’à la Turquie, ces pays ont tous des intérêts et des comportements différents dans la zone du sahel et ils ne sont pas tous bénéfiques aux pays du G5 sahel pour le moins qu’on puisse dire.

Nous allons traiter de cela dans un futur article.

Daouda KINDA, Spécialiste des questions de sécurité international

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