Pour donner le coup d’envoi à ses activités, le Laboratoire gouvernance, sociétés et sécurité (LaGoSS) de la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) a organisé, ce mercredi 08 juillet 2020, un séminaire inaugural dans l’amphi du Bloc contiguë du Rectorat de l’USJPB. Le thème central de ce séminaire était : « État et société face à la crise sanitaire de la Covid-19 au Mali ».
Le choix de ce thème n’était un jeu de hasard, car la crise de la pandémie de la Covid-19 a ébranlé l’ensemble des pays du monde en mettant à rude épreuve les systèmes sanitaires des États et les modes de vie des sociétés. Au Mali, le premier cas positif a été révélé le 25 mars dernier. Les autorités politiques et sanitaires qui avaient déjà adopté des mesures en vue d’empêcher l’introduction de la maladie dans le pays, ont mis en place un dispositif de prévention et de riposte face à la maladie.
Selon le Coordinateur scientifique du LaGoSS, Pr. Amadou Keita, la journée de ce séminaire vise à réunir des spécialistes des sciences sociales (politiques, juristes, économistes, socio-anthropologues) et biomédicales pour échanger, à partir d’angles de vue différents, sur les aspects non médicaux de la lutte contre la pandémie de Coronavirus et ses conséquences. De manière plus spécifique, ajoute-t-il, la rencontre permettra de questionner l’État et la société, et de discuter de thèmes comme l’action publique en situation d’urgence, la gestion des inégalités sociales, les impacts économiques et les mesures de relance de l’économie après la pandémie, les réseaux sociaux et la communication en tant de crise sanitaire, les mesures de prévention contre la pandémie et les pratiques religieuses, les actions collectives sous régionales, etc. « Les résultats de la journée serviront à fournir aux autorités nationales et aux bailleurs des informations en vue de conforter le dispositif de prévention et de riposte face à la maladie à Coronavirus », fait-il savoir. Pour lui, toutes les disciplines scientifiques sont concernées par cette pandémie, en raison de ses implications économiques et sociales. En effet, les États et les sociétés ont dû faire face à de nombreuses questions qui interpellent la pensée de manière générale, souligne-t-il. De son point de vue, il est donc impérieux que les sciences sociales soient convoquées pour jeter un regard sur cette crise sanitaire au Mali. Un certain nombre de questions préoccupent notamment, liés aux politiques publiques, à la vie en société, aux actions de développement économique, à la coopération sous régionale, explique-t-il.
Pour le Doyen de la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP), Cheick Amala Touré, ce séminaire a pour objectif de lancer les activités du laboratoire lequel a un rôle important dans la société, car il permet d’alimenter les activités pédagogiques et aérer les cours. Selon lui, les cours se nourrissent fondamentalement de la recherche scientifique et le laboratoire permet ainsi aux enseignants chercheurs de réfléchir aux problèmes que l’État peut affronter à tout moment pour apporter des solutions. Avant de demander aux autorités de faire confiance aux universitaires chercheurs.
Par ailleurs, la cérémonie s’est déroulée sous la présidence du Vice-recteur de l’USJPB, Bréhima Kansaye ; du Doyen de la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP), Cheick Amala Touré ; du représentant de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Laurent Vidal et du représentant de l’Institut des modes africains, Gilles Holder.
Zoom sur le LaGoSS
Dans le cadre de ses objectifs de recherches scientifiques la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) vient de mettre en place un Laboratoire gouvernance, sociétés et sécurité (LaGoSS). Créé en décembre 2019, ce laboratoire a pour objectif général d’assurer la recherche au sein de la FSAP, sous la coordination scientifique du Pr. Amadou Keita, ancien Directeur de l’École nationale d’administration (ENA).
Les perspectives à moyens terme
Les activités proposées pour l’année 2020 devront constituer la fondation sur laquelle sera développée la recherche au sein du LaGoSS. Pour les perspectives, il s’agit pour le laboratoire de : se positionner rapidement pour les appels à projet ; développer le réseautage en vue des collaborations scientifiques ; élaborer un plan de développement stratégique assorti d’un programme de recherche ambitieux, mais réalisé.
Aux termes de l’article 2 de cette décision, le laboratoire a pour mission : l’organisation de la recherche en science politique, science administrative, en action publique et relation internationale supposant : l’identification de nouvelles thématiques de recherche ; l’appui à la réalisation de projets de recherche innovants et internationalisés ; la recherche de moyens financiers nécessaires à la réalisation des travaux ; l’insertion des doctorants et des chercheurs dans des projets de recherche structurés, leur permettant de se professionnaliser et de préparer leurs propres résultats ; la mise a disposition de la société, de l’État et des bailleurs de capacités de réalisation d’expertise et d’aide à la production des politiques publiques ; la diffusion des savoirs en facilitant l’interface recherche-enseignement et en permettant aux enseignants de mener leurs propres recherches.
En effet, pour le Coordinateur scientifique du LaGoSS, Pr. Amadou Keita, le LaGoSS se met en place dans un contexte offrant des opportunités pour le développement de la recherche à l’USJPB. Il souligne qu’il existe bel et bien d’autres structures de recherche avec lesquelles le LaGoSS pourrait développer des synergies. Au dire du Pr. Keita, il est à noter au plan national la création du Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique (FCRIT) pour l’accompagnement de la recherche dans les universités. Dans la dynamique du développement de la recherche au sein de l’USJPB, le Coordinateur Keita révèle que le Rectorat a entrepris l’élaboration d’un document de politique de recherche de l’Université autour de certains axes dont la sécurité, l’État de droit et la gouvernance, le foncier-environnement et développement durable, la dynamique transnationale et migratoire et enfin le droit, société et mutations.
M.L. KONE
