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Soumaila Cissé aux journalistes : « Vous êtes les garde-fous contre la dérive, la déchéance et la corruption »

Soumaila Cissé aux journalistes : « Vous êtes les garde-fous contre la dérive, la déchéance et la corruption »

En respectant la tradition, l’honorable Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et de la démocratie (URD), non moins chef du fil de l’opposition a présenté ses vœux de nouvel an 2020 à la Presse. C’était le lundi, 27 janvier 2020, à la Maison de la presse.

Dans ses propos préliminaires, le chef de fil de l’opposition, Soumaila Cissé a présenté au nom de l’URD et en son nom propre ses vœux de Santé, de Bonheur, de Prospérité et de plein succès professionnels aux hommes de medias, à leurs familles, à leurs partenaires ainsi qu’à leurs auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. « J’associe à ces vœux l’ensemble du Peuple Malien. Que cette nouvelle année soit pour notre pays une année de paix, de réconciliation, d’unité et de prospérité », a-t-il dit.

Par ailleurs, le rapport du reporter sans frontières fait savoir qu’en 2019, 49 journalistes ont été tués dans le monde en 2019 : 46 hommes et 3 femmes, contre 80 à l’année précédente. « Même si une baisse considérable de ce type de criminalité est à constater, l’assassinat des journalistes demeure un phénomène inquiétant », s’inquiet-t-il. Le même rapport a recensé un total de 389 journalistes emprisonnés contre 348 en 2018. « Je ne cesserai jamais de rappeler que l’URD est disposée à approfondir et à faire appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions », a déclaré le président Cissé.

Ainsi, selon lui, de la 115ème place en 2018, selon le classement de la liberté de la presse publié en 2019, le Mali est passé à la 112ème place et reste toujours malheureusement encore dans la zone rouge. « C’est tout simplement inadmissible ! Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles nombreux. Or pour redresser notre pays, retrouver l’unité nationale et restaurer l’autorité de l’Etat, il nous faut nécessairement renouer avec la liberté et la justice. Cela passe nécessairement par une presse de qualité, indépendante et plurielle, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés », insistera-t-il. Et de souligner qu’au Mali, nous sommes loin de cet objectif. Le constat est triste et alarmant !

L’honorable a évoqué la disparation du journaliste Birama Touré, il y’a de cela quelques années, et il a estimé que les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Le journaliste Adama Dramé a été contraint à l’exil pour avoir insisté sur l’obligation qui pèse sur le régime en place de faire toute la lumière sur cette disparition mystérieuse de son collaborateur, a-t-il soutenu. Et d’interpeller encore une fois de plus les autorités compétentes pour que justice soit faite. « Une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens, ne l’oublions jamais ! », énoncera le président Cissé. Malgré la faiblesse de vos moyens et l’insécurité qui perdure, et qui s’aggrave dans certaines parties du pays, vous continuez à donner le meilleur de vous-même pour lutter contre les maux qui minent notre société, a indiqué le chef de fil de l’opposition.

A l’en croire, l’affairisme et la corruption, la prévarication et les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du pouvoir en place doivent être dénoncés avec force. « Votre travail est donc précieux et primordial pour exiger la bonne gouvernance au plus haut sommet de l’Etat et réclamer une gestion saine des deniers publics », a-t-il estimé. Il demande aux journalistes de jouer pleinement leur rôle en dénonçant les dérives insupportables d’un régime réduit à l’inertie ! « Continuez à interpeller l’opinion publique malienne et internationale ! En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir ! Votre rôle de sentinelle de la démocratie ! », insistera-t-il. « Soyez des franc tireurs contre l’inaction, contre le non-respect de la parole proférée. Oui, tirez sur nous, opposition, majorité, société civile car vous êtes les garde-fous contre la dérive, la déchéance et la corruption », a-t-il mentionné.

Le pays est au bord du gouffre.

En outre, Soumaila Cissé dira que face aux graves défaillances du pouvoir et à son incapacité à rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire, 2019 n’a apporté aucune amélioration. Au contraire, faute d’un leadership incontesté et incontestable au plus haut sommet de l’Etat, la situation ne fait qu’empirer aux dépens d’une population meurtrie et désespérée. L’année 2019 a été la plus meurtrière, au moins 1 868 personnes ont été tuées dont 888 civils contre 1739 morts en 2018 dont 871 civils. Depuis 2012, ce sont au moins 7 104 personnes dont au moins 2 514 civils qui ont trouvé la mort dans des attaques ou des attentats. Les massacres de Koulogo, de Sobanda, d’Ogassagou, de Dioura, de Mondoro, de Boulikessi, de Menaka, et bien d’autres, sont parmi les tristes souvenirs de l’année 2019.

Force est de constater que le pouvoir ne parvient pas à assurer la sécurité alors que la violence continue d’être le quotidien des populations du centre du pays, a-t-il dit. Avant s’incliner devant la mémoire des nombreuses victimes civiles et militaires, maliennes et étrangères et d’encourager et féliciter les FAMAs pour leur engagement continu pour la défense de la patrie.

Au demeurant, le président Cissé a fait savoir que le Dialogue national inclusif présenté aux Maliens comme ultime solution aux maux du pays a vécu sans qu’aucun problème du pays ne connaisse à présent un début de solution. Au contraire, soulignera-t-il, les tragédies continuent, les grèves se multiplient, l’éducation de nos enfants est plus que compromise par l’incapacité notoire du gouvernement à respecter ses propres engagements vis à vis des syndicats d’enseignants.

M.L. KONE

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