L’Hôpital Gabriel Touré est en grève depuis quelques mois. Cette cessation de travail n’est pas sans conséquences sur les malades. Face à cette situation, les responsables du Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-ASPF) et du Syndicat autonome des cadres médicaux (SYNACAM) ont tenu, le lundi 17 juillet 2023, un point de presse. L’objectif était d’informer l’opinion sur leurs doléances et aussi le dépôt d’un autre préavis de grève de 120 heures qui a commencé le lundi 24 juillet dernier.
Les responsables demandent aux autorités de la transition de satisfaire leurs doléances sans lesquelles il y aura toujours les grèves dans ce grand hôpital du district de Bamako. Le personnel du CHU Gabriel Touré via leurs syndicats demandent aux autorités d’appliquer le Décret N°06-189/PRM portant modification du décret N°03- 338/P-RM du 7 août 2003 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’hôpital Gabriel Touré (en son article 7. 4) pour la désignation des Représentants du Personnel devant siéger au Conseil d’Administration de l’hôpital. De mettre le personnel Bi-appartenant dans ses droits conformément à la loi et aux engagements antérieurs du Gouvernement. Diligenter l’application du Décret relatif aux actes personnalisés et les mesures associées pour les autres agents non pris en compte conformément aux conclusions de la 44ème Session du Conseil d’Administration de l’hôpital tenue le 15 mars 2021. Et enfin faire bénéficier l’ensemble du personnel contractuel des avantages des accords d’uniformisation de la grille salariale signée avec l’UNTM tout en régularisant leurs contrats de recrutement conformément à la loi hospitalière.
Selon le Secrétaire général du Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-ASPF), Loseni Bengaly, il n’est pas aisé pour un responsable de la santé de cesser le travail et de voir les patients dans leurs souffrances, mais que faire si les circonstances nous exigent pour parvenir à ce que nous avons comme mission principale, c’est-à-dire de soigner. Pour lui, l’objectif recherché de ces grèves c’est pour le bien être du patient. Cette grève en cours, est une conséquence de plusieurs tentatives de résoudre des problèmes qui n’ont pas pu se faire par le dialogue entre le syndicat et les autorités administratives, annonce-t-il. D’ajouter que les revendications sont entre autres : l’avènement d’une bonne gouvernance hospitalière ; les propositions faites ne sont pas prises en compte ; le plateau technique est défaillant, pour ne citer que ceux-ci.
De son côté, le Secrétaire général adjoint et porte-parole du Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-ASPF), Djimé Kanté explique que le manque de communication entre leur syndicat et le gouvernement peut entraîner des nouvelles grèves puisque les autorités ne leur accordent pas d’audience pour négocier. Il confirme que l’une des causes des grèves depuis plus de deux ans, est la mise en place d’un bureau parallèle du comité syndical au CHU Gabriel Touré en violation de toutes dispositions réglementaires, par le Directeur général du CHU Gabriel Touré, à l’époque, avec l’appui de certains membres du bureau exécutif national du SNS-ASPF. Ainsi, il révèle que c’est l’existence de deux bureaux au sein du comité syndical du CHU Gabriel Touré qui est utilisé par le Ministère du dialogue social, par celui en charge de la Santé ainsi que la direction du CHU Gabriel Touré pour annihiler toute activité syndicale au sein de l’hôpital. Et de rappeler par ailleurs que la grève a débuté par une phase de trois étapes dont la première de 72 heures a couvert la période du Mercredi 31 mai au vendredi 02 juin 2023 suivie d’une deuxième de 96 heures allant du Lundi 05 au jeudi 8 Juin 2023 puis une troisième étape de 120 heures qui a concerné la période du lundi 12 au Vendredi 16 Juin 2023.
F. COULIBALY
