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Affaire de Moura : Ce qu’il faut savoir sur d’éventuelles conséquences du rapport de l’ONU

Affaire de Moura : Ce qu’il faut savoir sur d’éventuelles conséquences du rapport de l’ONU

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a publié, le 12 mai 2023, le rapport portant sur les résultats d’une mission d’établissement des faits mise en place par la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur les évènements de Moura du 27 au 31 mars 2022.

Selon les responsables de ce rapport, suite aux allégations faisant état de graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme au cours de l’opération aéroportée et aéroterrestre menée par les Forces Armées Maliennes, appuyées par les personnels militaires étrangers, du 27 au 31 mars 2022 dans le village de Moura, la MINUSMA a déployé une mission spéciale d’établissement des faits pour faire la lumière sur ces évènements. Pour donner de la crédibilité à leur rapport, ils soulignent que  l’équipe qui a travaillé à l’élaboration était composée de 12 chargés des droits de l’homme et de quatre (4) experts de la police des Nations Unies (UNPOL), la mission spéciale d’établissement des faits a conduit ses travaux, conformément à la méthodologie du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, sur une période de sept mois, soit du 1er avril au 30 octobre 2022 à Bamako, Douentza, Mopti, Ségou et Sikasso. A cet effet, le rapport révèle qu’une vingtaine de civils ont été tués le 27 mars par des tirs aériens effectués par les Forces Armées Maliennes et les personnels militaires étrangers pour empêcher la population de s’enfuir et de quitter Moura et d’au moins 500 individus, y compris une vingtaine de femmes et sept enfants, exécutés par les Forces Armées Maliennes et les personnels militaires étrangers entre le 27 et le 31 mars après que la zone a été totalement « maitrisée ». Il ajoute ainsi que la mission d’établissement des faits dispose des noms d’au moins 238 de ces personnes qui ont été exécutées. Il soutient que selon plusieurs témoignages concordants, les victimes ont été inhumées dans quatre fosses communes creusées par les villageois, notamment à proximité du cimetière du village, au sud-ouest du village sur la route de Gossiri et au nord-est sur la route de Diabi (localisations fournies en annexe du rapport).

Les réactions du gouvernement de la transition

Dans le sillage de la publication de ce rapport, le gouvernement de transition du Mali, dans un communiqué signé par le Ministre d’État, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, dénonce, avec véhémence, ce rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies. « C’est la raison pour laquelle le Gouvernement n’a jamais daigné faire de commentaire au cours de son élaboration », fait-il savoir. Il rappelle qu’après l’opération aéroportée réussie de vaillantes forces armées maliennes à Moura, à la demande du Gouvernement de la Transition, la justice militaire a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour élucider les éventuels cas de violation des droits de l’homme. Alors, il précise que l’enquête poursuit son cours et le Gouvernement du Mali est déterminé à faire aboutir cette procédure, dans le respect strict des droits de l’Homme et en toute indépendance. En outre, il argumente que c’est justement la même mesure que recommande le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme. Mais selon le gouvernement, au regard de ce constat, il est utile de s’interroger sur l’opportunité de cette publication qui recommande au Gouvernement de la Transition, une décision que ce dernier a pris il y a plus d’un an, si ce n’est de perturber la tranquillité des Maliens à l’approche d’un scrutin référendaire d’une importance capitale pour le processus de refondation en cours.

Par ailleurs, le Gouvernement de la Transition informe l’opinion nationale et internationale, qu’en aucun moment, ni la MINUSMA, ni le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme ne lui ont adressé une demande d’autorisation pour prendre des images de Moura grâce à des satellites. « En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des Autorités maliennes, la mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali », regrette-t-il. Par conséquent, il fait savoir que le Gouvernement de la Transition décide d’ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, des crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire (Art 130), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires.

Les 500 personnes tuées à Moura sont des djihadistes

Cependant, Me Mamadou Konaté, ancien ministre de la Justice tweete en soulignant qu’entre la version des UN et le communiqué du Gouvernement, il s’agit avant tout d’élucider les circonstances dans lesquelles 500 vies humaines ont été anéanties. Selon lui, pour le peuple du Mali et pour le monde entier, la vérité doit être dite à ce sujet. « Je demande simplement à tirer au clair ce qui concerne des vies humaines. Je ne croirais qu’à la vérité absolue. Entre deux vérités, sollicitons une troisième émanant d’un tiers neutre », ajoute-t-il. Ainsi, pour l’internaute Tidiane Cherif, les 500 personnes tuées à Moura sont des djihadistes. Selon lui, ce n’est pas possible que l’armée malienne puisse tuer 500 maliens innocents. « Certes, je n’étais pas sur le terrain, mais je n’ai entendu nul part la détresse d’un habitant de Moura. Si ces 500 personnes étaient des civiles innocentes, on allait attendre le cri de cœur des habitants. Comment peut-on tuer 500 concitoyens innocents ? », déclare-t-il. Il enchaine que le doute, est que dans le rapport, les coordonnées géographiques ne montrent ni le Mali ni un pays de l’Afrique de l’ouest.

Le complot contre les autorités de la transition

Au demeurant, que pourraient être les conséquences de ce rapport sur les autorités actuelles de la transition ? cette question mérite d’être posée car beaucoup de personnes pensent au complot des auteurs de ce rapport contre les autorités de la transition. Ces dernières ont en effet demandé et obtenu le départ de la force Barkhane du Mali. Un fait qui a été vécu comme une humiliation par la France. Mais avant l’arrivée de cette transition, il faut reconnaitre que beaucoup de maliens voire d’africains s’interrogeaient sur le rôle de ces multiples forces étrangères sur le sol malien qui malgré leur présence, les terroristes attaquaient les militaires, les civils en anéantissant plusieurs villages. En effet, face à cette humiliation, les auteurs de ce rapport avec la complicité de la MINUSMA dont la France veulent vaille que vaille créer des problèmes aux autorités. Car les faits de ce rapport peuvent être des arguments pour eux pour traduire les auteurs de ce crime devant la Cour pénal international (CPI). Et cela, plusieurs autorités du pays dont le Président de la Transition, Colonel Assimi Goita et autres pourraient voir leurs noms sur d’éventuel mandat d’arrêt international contre eux.

Cependant, il faut dire que dans la géopolitique, c’est le rapport de force qui compte et non la vérité. Sinon, pourquoi les auteurs de ce rapport n’ont pas fait les mêmes enquêtes contre les exactions des milliers de militaires maliens et étrangers voire de civils depuis le début de cette crise imposée au Mali. En tout cas, les forces armées maliennes doivent toujours continuer leurs luttes contre les terroristes en respectant bien entendu les règles de Droit de l’homme afin que la paix revienne au Mali.

B. KONE

LE FONDEMENT

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