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Accord pour la paix et la réconciliation : Le Mali accuse Alger de complicité avec la CMA

Accord pour la paix et la réconciliation : Le Mali accuse Alger de complicité avec la CMA

Dans une correspondance frappée du sceau de la confidentialité, adressée au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger de la République algérienne démocratique et populaire,  chef de file de la médiation internationale, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion sociale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, Colonel Major Ismaël Wagué charge Alger et l’accuse de complicité avec le CMA. Il va plus loin en signant et persistant dans ses propos, ‘’le Gouvernement mettra tout en œuvre pour atteindre ses objectifs, quel qu’en soient le prix et la forme, tout en respectant strictement les droits de l’homme, jusqu’à l’éradication du dernier terroriste ainsi que la sécurisation complète du Mali, afin que les populations puissent jouir des dividendes d’une paix tant attendue. Aussi, le ministre Wagué attire l’attention sur le fait que le Gouvernement, tout en restant attaché à la mise en œuvre intelligente de l’accord, rejettera d’office toute accusation qui serait de nature à le tenir responsable des éventuelles conséquences de sa violation’’.

D’abord, le Mali salue le Gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire pour le rôle crucial qu’elle joue dans la stabilité du Mali et de la région du Sahel.

Selon la correspondance, malgré cet engagement, force est de constater que certains mouvements, précisément ceux de la CMA, n’ont cessé de violer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Les cas les plus récents de ces violations sont : L’installation d’Etats – Majors par certains mouvements armés dans le Gourmah en 2020-2021 ; la réouverture des postes de sécurité dans les Zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou ; la délivrance illégale d’autorisations de déplacement sur les sites d’orpaillage ; l’installation et la mise en place de dispositifs de sécurisation sur les sites d’orpaillages illégaux de N’Tahaka (sud de Gao) et au Nord de Kidal ; le refus de recevoir les médecins en charge de la lutte contre la Covid – 19 ; les actions entravant le fonctionnement optimal des Bataillons des Forces Armées Reconstituées ( BATFAR ) ; la conduite de patrouille TARTIT par des entités non reconnues ( CSP – PSD ) sans concertation, ni accord du Gouvernement ( Kidal , Ménaka, Gao, Tombouctou, Taoudenni ) ; l’occupation et l’organisation de rencontres à Anéfis ; l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal et qui a déjà délibéré sur le cas de deux éléments du BATFAR de Kidal ; la sécurisation de la ville de Kidal par le « CSMAK », et ce malgré la présence du BATFAR ; la collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment les résolutions qui, entre autres, «exigent de tous les groupes armés présents au Mali ( … ) qu’ils rompent tous liens avec des organisations terroristes ».

‘’Ces cas flagrants de violation de l’Accord sont d’autant plus préoccupants qu’ils n’ont donné lieu à aucune condamnation de la Médiation internationale et leurs auteurs n’ont jamais été rappelés à l’ordre. Il me plait de rappeler que la Médiation internationale, en tant que garante politique de l’Accord et du respect de ses dispositions par les Parties, doit pleinement jouer son rôle pour sa mise en œuvre effective. L’attitude de certains mouvements, suivie de l’absence de réaction de la médiation, jettent un discrédit sur cette dernière. Cette situation entrave les efforts inlassables de la Médiation internationale en vue de la paix et de la réconciliation au Mali, laissant ainsi se forger auprès des ennemis de la paix, un sentiment d’impunité’’, ressort dans la correspondance.

Aussi, poursuit le ministre Wagué, les structures chargées d’accompagner la mise en œuvre de l’Accord, notamment la MINUSMA, l’Observatoire indépendant et le Groupe d’experts international pour les sanctions concernant le Mali, n’ont jamais comblé les attentes. En effet, l’inaction du premier, le silence du deuxième sur les violations effectuées par certains mouvements ainsi que la propension du troisième à outre passer son mandat posent la question de la pertinence de ces structures.

‘’Je voudrais souligner que le comportement de certains mouvements constitue une entrave à la paix, à la sécurité, et au développement. Ces cas de violation empêchent la création d’un climat de sérénité nécessaire pour le retour à l’ordre constitutionnel’’, indique la correspondance.

Bréhima DIALLO

22 SEPTEMBRE

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