Suite aux différentes sorties du M5-RFP pour demander la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour mal gouvernance, IBK vient d’être destitué de son pouvoir par les militaires. Tout est parti de Kati, lorsque les militaires ont pris les armes lourdes pour venir à Bamako pour renverser le régime d’IBK en arrêtant le président lui-même, son Premier ministre et ses ministres ainsi que les officiers.
Depuis son élection en 2013 par la majorité des électeurs maliens, Ibrahim Boubacar Keita n’arrive pas à combler l’espoir que le peuple malien a porté en lui. S’il se trouve que l’homme avait le pays dans son cœur, force est de reconnaître qu’il était entouré par des mauvaises personnes qui ont créé des problèmes dans la gestion de l’État. Le premier mandat d’IBK a été émaillé par la corruption en commençant par l’achat de son avion présidentiel, la surfacturation des armements de l’armée malienne, l’affaire des engrais frelatées, l’affaire des hélicoptères cloués au sol, l’achat de faux blindés la liste n’est pas exhaustive.
Au-delà du détournement de fonds public, IBK a eu du mal à gérer la crise sécuritaire au nord et au centre du pays. Malgré, la signature de l’accord de paix issu du processus d’Alger, Kidal est toujours entre les mains des ex-rebelles qui dictent leur loi sur cette partie du territoire national. Pire, la crise du nord a eu ses répercussions sur le centre qui est devenu le giron des terroristes tous azimuts. Ainsi, le dernier rapport des experts de l’ONU révèle que c’est les hommes d’IBK qui entravent l’application de l’accord et qui sont aussi impliqués dans la crise au centre. Le centre a connu des attaques odieuses avec ses bilans de morts d’hommes très lourds.
En plus de ces crises dont IBK et ses différents gouvernements n’arrivent pas à régler, il faut évoquer la crise scolaire. Presque cinq ans l’école malienne tangue vers sa chute. Les années sont émaillées par les grèves intempestives des enseignants. L’avenir des enfants est hypothéqué. «Je suis très déçu du pouvoir d’IBK. Il a laissé le pays entre les mains des hommes affairistes qui ne pensent qu’à leur poche et il vient de ramasser le pot cassé. Le Mali a besoin d’hommes dignes du nom pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve», estime Siaka Haidara. Pour Assa Diarra, le cas d’IBK doit être une leçon pour tous les politiciens qui prétendent devenir le président de la République voire les ministres. Qu’ils sachent désormais que le peuple a l’œil sur eux, donc ils doivent servir le pays au lieu de se servir. «Le Mali passe un moment très sombre de son existence et il faut qu’on ait des gens très soucieux pour le développement du pays pour pouvoir aider le pays à sortir de cette crise multidimensionnelle. Je dirais que IBK a été trahi par ses proches et c’est pourquoi il a sous-estimé les mouvements du M5-RFP, sinon il pouvait accepter le mémorandum proposé pour qu’il reste et finisse son mandat c’était mieux», nous livre Seydou Traoré.
Ainsi, d’aucuns estiment qu’il porte le pays dans son cœur mais l’a laissé gérer par la famille surtout son fils, ses amis qui l’ont trahi par mal gouvernance. Ces hommes n’auraient pas été honnêtes et sincères envers lui sinon il n’allait pas sortir par cette petite porte de l’histoire.
B. KONE
