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Hommage à ATT : L’ami des enfants n’est plus

Hommage à ATT : L’ami des enfants n’est plus

J’avais à peine 13 ans quand j’ai commencé à fréquenter la Fondation pour l’enfance fondée par le « Général », c’est ainsi que nous l’appelions affectueusement ; parfois « Boss » en présence des autres.

Je dirigeais un groupe d’enfants au talent précoce, brillants à l’école pour la plupart et profondément engagés à faire la différence. Parallèlement à nos cours nous partions à la FPE pour saisir des lettres, des demandes d’audience ou des quêtes. Chaque dimanche, nous avions réunion parfois sans ordre du jour pour se retrouver autour du Général qui venait spécialement pour échanger avec nous. C’était le meilleur moment de ces dimanches où pendant de longues heures parfois il parlait de ses projets, du Mali et de l’actualité.

J’étais sa fille, celle qui avait du caractère, qui n’était pas intimidée par l’Homme du 26 Mars, qui pouvait le regarder dans les yeux et lui dire tout haut ce qui se murmurait. Ainsi en 1996, je lui posais la question: « est ce que vous serez candidat aux prochaines  élections présidentielles de 1997» ?

Pendant plus de deux heures, il me parla de la crise de l’école malienne, du manque de logement pour les pauvres, de l’accès des femmes à la santé, à la fin j’étais complètement perdue et sans réponse. A ma sortie de son bureau, les autres curieux s’empressaient de me demander mais je n’avais aucune réponse. En fait oui, il m’avait déroulé son programme présidentiel, je l’ai compris plus tard avec les logements sociaux ça lui tenait à cœur et depuis toujours.

La Centrafrique où il était l’homme providentiel, l’homme qui apportait la paix parfois dès qu’il quittait le territoire les armes résonnaient à nouveau. Alors ses séjours devenaient très longs parfois il y restait deux mois, il passait l’Eid en dehors du Mali et nous avions besoin de lui pour participer à nos activités ; la Centrafrique était un problème pour nous. Un autre dimanche il m’a montré un tableau offert par des enfants orphelins de Bangui et il m’a dit : « la paix n’a pas de prix » d’un ton triste.

Le Parlement des Enfants, au moment de sa mise en place il a dit : « n’allez pas chercher d’autres enfants ceux qui sont à la Fondation sont les meilleurs » et ce fût ainsi. Il a mis les enfants en avant. Les différentes générations de parlementaires te pleurent tant tu as été engagé pour aider les enfants du Mali.

La lutte contre la dracunculose tu l’as menée de façon acharnée sur tout le territoire avec l’appui de votre grand ami Jimmy Carter. Vous nous encouragiez à aller dans les écoles, les quartiers défavorisés pour encourager la scolarisation des enfants, lutter contre le VIH Sida et encourager la vaccination des enfants de 0 à 5 ans. C’est ainsi que nous appuyons le programme élargi de vaccination (PEV) pour inciter les femmes au son de nos caravanes à sortir pour vacciner les tous petits contre la poliomyélite et autres maladies.

Nous prenions tant de plaisir à le faire de façon complètement bénévole. L’argent que nous récoltions auprès du PNLS de l’OMS…,  était pour les enfants. Vous nous avez appris à travailler sans rechercher le gain immédiat. Aujourd’hui grâce à cet engagement sur le terrain et la connaissance qui en a résulté, nous sommes devenus des spécialistes dans plusieurs domaines. Certains d’entre nous avons reçu des trophées, d’autres bien plus ; et tous te le doivent.

Je dis nous car en tant qu’ancienne Présidente du GATT, cet hommage je le rends au nom de tous les anciens du Groupe ATT de la première génération.

Un autre jour mémorable fut celui où le Général a reçu une distinction pour son rôle en faveur des enfants devant toute la salle du CICB; il s’est dirigé vers moi tout président qu’il fut et avec l’humilité qui le caractérisait, me l’a remis en me disant « Mariam ça te reviens, c’est ton œuvre », je n’oublierai jamais ce jour.

Par la suite il ne manquait pas une occasion de parler de notre groupe en public. Il pouvait lancer « les Mariam Diallo là maintenant sont mariées. A la TV ou à la radio, j’entendais parfois mon nom dans ses interventions quand ce n’était pas les « Maiga » ou les Coulibaly » C’EST NORMAL IL FAUT LE DIRE !  De l’humour il en avait à revendre ; toujours avec la foi ardente de rendre heureux et créer le bonheur là où il passe.

Merci pour l’exemple que vous nous avez donné.

Merci pour toutes vos œuvres pour le développement du Mali.

Merci d’avoir été un père pour moi et pour beaucoup d’enfants.

Toutes mes condoléances à ma tata chérie Lobbo, à la douce Fanta, à ta confidente Mabo, à Choupette Lagaré et mon cher Youssouf. A tes fidèles Doucouré disparu, ton Directeur de Cabinet et ancien professeur. A mon fils Abdina Guindo. Bourama Guindo. A Beou qui ne sera plus devant ta porte. A tout le peuple Malien, pardonnez au Général aucune œuvre humaine n’est parfaite.

Reposes en paix BOSS

A jamais dans nos cœurs

Groupe ATT 

Mariam Diallo Drame 

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