Du 28 au 30 octobre s’est tenu à l’hôpital de dermatologie de Bamako (HDB) l’atelier de lancement de la Télédermatologie sur toute l’étendue du territoire national, couplé aux journées de la peau. Ces deux activités organisées par l’HDB s’inscrivent en droite ligne de la réforme du système de santé entrepris par le ministère de tutelle avec comme objectif de faciliter l’accès pour tous à des soins de santé de qualité. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de Adama B. Diakité, Conseiller technique au Ministère de la Santé et du développement social ; du Directeur général de l’HDB, Pr Ousmane Faye ainsi que des invités de marques.
C’est l’ancien Institut central de la lèpre en Afrique occidentale française qui a été rebaptisé en 1945 Institut Marchoux, puis Centre national d’appui à la lutte contre la maladie (CNAM) avant de devenir en mars 2019, l’hôpital de dermatologie de Bamako. En effet, ces multiples changements d’appellation pendant plusieurs décennies ont contribué a créé un flou dans l’immense majorité de la population quant à la mission et les activités réellement menées dans ce nouvel hôpital tant capital pour la santé publique du peuple Malien.
Selon le Conseiller technique, Adama B. Diakité, représentant Mme le ministre de la Santé et du développement social, au cours de ces journées de la peau, les populations de Bamako et environs pourront venir découvrir cet hôpital au passé glorieux et très réputé dans toute la région ouest africaine pendant des décennies pour son expertise dans la prise en charge et la formation des premiers experts des maladies de la peau qui ont fait des ravages dans les temps anciens : lèpre, pian, syphilis, leishmanioses etc.
Ainsi, ces journées ont été couplées à la formation de la dernière cohorte de professionnels de la santé qui réunit 12 spécialistes de l’hôpital de dermatologie, 4 spécialistes en informatique médicale et é-santé et les représentants des formations sanitaires de Macina, Markala, Tominian dans la région de Ségou et de Kignan, Niena, Sélingué dans la région de Sikasso. Aux explications du Conseiller technique M. Diakité, cette formation a porté sur les thèmes qui sont entre autres, la prise en charge des dermatoses courantes, l’utilisation de la plateforme de télé-expertise et enfin l’utilisation d’une caméra digitale. Ainsi, il indique que la formation des agents de ces districts sanitaires sus-cités consacrera l’extension de la Tétédermatologie à 82 formations sanitaires et permettra donc, aux malades de ces localités, d’avoir accès sur place aux soins en dermatologie. Ceci portera à 184 le nombre total des personnels de santé formés couvrant ainsi la totalité de notre territoire national en télédermatologie à savoir: Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudenit. Il a salué la visite des représentants de la Fondation Pierre Fabre et son soutien à l’amélioration de l’accès des populations rurales aux soins dermatologiques, la prévention et la prise en charge des cancers chez les personnes atteintes d’albinisme. Avant de féliciter le directeur général et son staff pour les initiatives personnelles et les multiples efforts consentis afin d’offrir des prestations de qualité aux usagers. «Au nom des autorités de la Transition, je vous exhorte à redoubler d’effort et d’initiatives afin de continuer à garantir un accès équitable à tous les soins pour le bonheur des populations», dit-il.
Un enfant sur trois (1/3) présente un problème de peau au Mali
Pour sa part, le Directeur général, Pr Ousmane Faye affirme que ces journées ont plusieurs sens pour eux, il s’agit véritablement de coller un nom à une institution HDB et un lieu qui est chargé d’histoire et de symbole. Il fait savoir que les malades de peau représentent un problème de santé pas seulement au Mali mais dans la plupart des pays en développement. Les travaux de recherches depuis les années 1990 ont montré qu’un enfant sur trois (1/3) présente un problème de peau au Mali, rappelle-t-il. Selon lui, dans les centres de santé de premier recours, les agents de santé ont des difficultés à prendre en charge correctement ces infections, ce qui nous a poussé à initier des mesures dont les formations des agents de santé afin de leur donner des compétences pour qu’ils arrivent à prendre en charge sur place tous les malades qui consultent dans leurs districts respectifs. « Aujourd’hui avec l’évolution des technologies de l’information et de télécommunication nous avons initié la prise en charge via les moyens de communications modernes qui sont l’internet. A l’heure actuelle, dans tous les centres de santé de premier recours du Mali, les agents de santé ont la compétence pour prendre les malades en charge à travers les images qu’ils prennent pour envoyer via une plateforme à Bamako et les spécialistes vont faire les analyses et en donnant les réponses », explique-t-il.
Notons que plus de 200 000 malades sont au HDB et quotidiennement c’est entre 250 et 300 qui sont consultés et pour une dizaine de dermatologue.
B. KONE
