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LUCARNE : Le cas MINUSMA ne doit pas nous diviser devant nos gouvernants

LUCARNE : Le cas MINUSMA ne doit pas nous diviser devant nos gouvernants

La plate-forme Yerewolo-Debout sur les remparts est une force de la société civile malienne qui prône le patriotisme avec rigueur. On y parle de révolution politico-culturelle pour le renouveau du Mali. Elle affirme revendiquer les idéaux du premier Président du Mali, Modibo Keïta. Elle constitue une branche dure des soutiens de la transition, qui prêche des réformes profondes pour l’institution d’un Mali kura. Cette organisation a toujours exigé un Mali débarrassé de la France. Mieux, elle ne veut d’aucune structure qui puisse sentir cette France colonialiste, fût-elle sous mandat des Nations Unies. Et, de nos jours, son influence est indéniable sur une énorme franche de la population malienne. C’est elle qui pilote la campagne qui exige que la MINUSMA doit dégager du Mali.

La plate-forme Yerewolo-Debout sur les remparts a donné ses raisons, c’est-à -dire une mission au service de la France, la non adaptabilité du mandat avec la réalité du terrain, les rapports des experts onusiens qualifiés de non conformes aux faits réels et une apparente protection des terroristes au nom des droits de l’homme.

La plate-forme a, effectivement, le droit de défendre ses positions. Elle est dans son rôle patriotique, même nationaliste de voir le Mali défendu par l’armée malienne seulement, peut être aidé par des partenaires choisis par les autorités.
Mais, ne doit-elle pas intégrer aussi qu’elle n’est pas le gouvernement du Mali et qu’elle peut ne pas être comprise par d’autres maliens pour des questions de réalisme ? Ne doit-elle pas savoir que son radicalisme peut apporter des frictions au sein de certaines populations ?

Aujourd’hui, la confusion et l’énervement font que les maliens ont perdu beaucoup de leur tolérance. Une attitude qui peut être justifiée si l’on regarde la fréquence des actes de déstabilisation perpétrés dans le pays. Cependant, la clairvoyance et la sérénité doivent être maintenues par les autorités nationales. Les associations peuvent dénoncer, clamer les défaillances, mobiliser, mais les autorités doivent mesurer les conséquences réelles de ces actes et savoir intervenir pour calmer. Ce sont elles qui doivent parler aux associations, et ce sont elles qui doivent interpréter et analyser leurs actions devant l’opinion internationale. Garder le silence peut permettre des dépassements et des abus.

À Tombouctou, des associations sont contre le départ de la MINUSMA. Elles ont affiché leur position. D’autres sont pour, elles ne se cachent pas non plus. Chaque camp donne des raisons qui tiennent, et chaque camp a des ramifications à Bamako. Avons-nous besoin de cela, quand nous savons tous que la déstabilisation actuelle du pays a commencé dans une autre région administrative du nord du pays ?

Si l’État veut que la MINUSMA quitte réellement, il sait que le jour ou il maîtrisera militairement le pays personne ne restera. Et cela ne semble pas être lointain. Ne dit-on pas que l’armée monte en puissance ?

Ou s’il sait qu’il en a toujours besoin, ne serait-ce que pour empêcher des frustrations sociales, mais, qu’il veut un mandat adapté, alors dans ce cas, il doit faire travailler ses diplomates. Le Mali paye ses cotisations, et a des droits en tant que pays membre de l’ONU. Toutefois, pour impacter dans le landerneau politico-diplomatique à la maison de verre, la force des pays s’impose par leur éfficacité, à travers la maîtrise des rouages de la géopolitique par leurs diplomates. Donc aux diplomates maliens de jouer.

Par contre, on doit éviter de laisser les citoyens s’en mêler directement, au risque d’ouvrir des brèches dangereuses dans un pays fragilisé. L’opération Barkhane a laissé ses chômeurs, ceux qui vivent grâce à la MINUSMA, ont peur que cela ne leur arrive aussi. D’ailleurs, c’est inclus dans les devoirs d’un État de toujours préparer les grands changements socio-économiques pour garder la quiétude nationale, une nécessité qui peut s’accroître en temps d’incertitude sociale aggravée. Et, il est bien trop facile de traiter certains de non patriotes parce qu’ils ont peur de perdre leur autonomie financière qui est gage pour eux de liberté et surtout de dignité.

La quête effrénée de prestige de certains à travers des manœuvres individualistes ou narcissiques ne sauvera jamais le Mali. Ce pays a besoin d’un collectif soudé, renforcé qui doit agir en bonne intelligence.

À bon entendeur…

Moussa Sey Diallo, Élu municipal

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