Ce que je pense suit : face à l’adversité, je propose aux autorités d’éviter de réagir sous le coup de l’émotion. Qu’elles aient une démarche stratégique. Qu’elles évitent d’entendre les oiseaux de mauvais augure suggérant des réactions radicales et irréversibles. Ces incendiaires vivent en dehors du Mali et leur confort personnel ne sera nullement affecté par les sanctions.
Le PT doit initier, sans tarder, une CONCERTATION NATIONALE incluant en particulier tous ceux qui sont restés en marge de la transition et des ANRs, pour s’entendre sur un dénominateur minimum commun. Ce dénominateur devrait être axé sur un champ de réformes concourant directement à la tenue de élections dans un délai acceptable et convenu de manière consensuelle.
Cette concertation définira, par ailleurs, le profil des personnalités devant conduire la mise œuvre du chronogramme.
Pour chaque catégorie d’actions, le délai d’exécution sera défini. La somme des délais permettra de déterminer la durée totale du chronogramme et de la nouvelle phase de la transition.
Si le principe en est accepté, cette concertation devrait avoir lieu avant le 27 février 2022. Au-delà de cette date, la question de la légalité des autorités de la transition va être un autre point de discorde. Pour conférer toute la crédibilité à la concertation, celle-ci devra être pilotée par une personnalité indépendante et neutre. La concertation ne devrait pas durer plus d’une semaine. Elle devra être facilitée par le médiateur de la CEDEAO. Une telle solution endogène et consensuelle sera absolument acceptée par la CEDEAO et sa mise œuvre diligente entrainera la levée rapide des sanctions.
Toute autre approche unilatérale sera hasardeuse et pleine d’impondérables. Un chronogramme qui n’est pas le produit d’un consensus est voué à l’échec. J’ai écrit ceci et je l’offre comme contribution au débat.
Cheick Sidi Diarra
Ancien Secrétaire général
Adjoint des Nations Unies