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Ce que je pense : Le saupoudrage diplomatique ne sauvera pas le Mali

Ce que je pense : Le saupoudrage diplomatique ne sauvera pas le Mali

Au vu, des développements géopolitiques mondiaux actuels et de l’approche stratégique (qui s’apparente plus a du saupoudrage diplomatique au relent  politique d’un sauvetage du multilatéralisme des relations internationales) des instances de l’ONU quant aux opérations de maintient de la paix en Afrique et dans le monde, on peut aisément soutenir que la mission de Mlle Bintou Keita sous-secrétaire général de maintient de la paix de l’ONU a dors et déjà pris du plomb dans les ailles. Elle a moins de chance d’y réussir que d’échoué.

Le 16 janvier dernier s’est tenue une rencontre du Conseil des Nations Unies sur la situation de la crise malienne. Pour l’occasion, étaient présente la Ministre des Affaires Etrangères malienne Mlle Kamissa Camara, et surtout la rencontre mettait en vedette la sous-secrétaire général au maintient de la Paix Mlle Bintou Keita qui effectua une visite sur les terres maliennes le 7 décembre passé. La visite avait pour objectif principal d’évalué la situation sécuritaire au Mali et l’application de l’accord pour la paix par les différents protagonistes de la crise.

Ce foisonnement d’actions de la communauté internationale et autres partenaires techniques autour de la situation malienne répond a une inquiétude grandissante quant à la capacité propre des autorités maliennes d’avoir une maitrise quelconque sur les initiatives de sortie de crise en cours, surtout avec l’essoufflement des acteurs porteurs des solutions a caractères multidimensionnelles. Ajouter à cela, l’explosion de la guérilla ethnico-djihadiste au centre du pays, le climat délétère socio-politique, la tension budgétaire des finances publiques, et surtout une augmentation de protestation centrifuge des religieux (redoutable a plus d’un égard) opposés aux politiques gouvernementales actuelles, on peut dire que la crise multidimensionnelle du Mali est plus que jamais préoccupante. Les autorités maliennes ont-elles les armes et hommes nécessaires pour rendre effectifs les mesures qui leur sont assignées? Difficile d’y répondre avec une ferme conviction pour le moment.

En tout cas la communauté internationale (ou du moins ce qu’il en reste après l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche) semble plus que jamais engagée à faire le baroud d’honneur pour sauver les meubles « de la maison en ruine mali ».

Avec la nomination de Mlle Bintou Keita en septembre 2017 comme nouvelle sous-secrétaire général pour le maintient de la paix, le secrétaire général de l’ONU, Mr Antonio Guterres a voulu marquer un virage stratégique, en amena une femme et une ressortissante de l’Afrique de l’ouest qui aura l’avantage d’accointances avec les différents régimes qui forment le G5 Sahel. Avec le temps passé dans les rouages de l’ONU (elle est fonctionnaires internationale depuis 1989) beaucoup d’espoirs posaient et continus a posé sur les capacités de Mlle Keita a revitalisé l’engouement  international essoufflant qui risque d’enterrer les efforts autour de la crise malienne et sous-régionale. Au vu, des développements géopolitiques mondiaux actuels et de l’approche stratégique (qui s’apparente plus a du saupoudrage diplomatique au relent politique d’un sauvetage du multilatéralisme des relations internationales) des instances de l’ONU quant aux opérations de maintient de la paix en Afrique et dans le monde, on peut aisément soutenir que la mission de Mlle Keita a dors et déjà pris du plomb dans les ailles. Elle a moins de chance d’y réussir que d’échoué.

L’ONU face à un tourbillon géopolitique hostile.

Depuis sa création jusqu’à nos jours, l’institution planétaire n’a autant été confrontée au glas de sa disparition, comme modèle unique de promotion de la sécurité et de la paix internationale dans le monde, qu’elle l’est aujourd’hui. Même les crises nucléaires cubaines de 1962 et les soubresauts des deux guerres du golfe en 1991 et tout près en 2003 n’ont autant remis en question le modèle de gouvernance mondiale post deuxième guerre mondiale que l’est  la menace du nationalisme avec sa tendance isolationniste actuelle. Beaucoup de critiques pointent du doigt un échec patent du multilatéralisme et du libéralisme induisant une économie de marché subjuguant  les sociétés étatiques a des choix non désirés avec un effet de stagnation de revenu des classes moyennes. Ce sentiment d’échec est surtout ressenti dans beaucoup de pays du centre de l’Europe comme la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie…dont les populations ont en majorité voté pour des partis politiques nationalistes prônant l’isolationnisme comme politique étrangère.

Avec l’arrivé d’un certain Donald Trump au pouvoir il y’a a peine deux ans à la maison blanche, avec sa politique du « america first » (qui veut dire ni plus ni moins les USA sans le monde entier), les ténors du monde solidaire ont vu une menace ultime qui risquera de faire disparaitre le système de l’ONU tel qu’on le connais depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Pour cause, les Etats Unis ont toujours été l’état-garant (économiquement, militaire et morale) de la panoplie institutionnelle mondiale. Le vocable du président est de réduire la participation des états unis aux contributions (en termes de budget) allouées aux institutions onusiennes avec comme ricochet l’affaiblissement drastique de l’efficacité et finances des opérations de maintient de la paix dans le monde. La France semble être toute seule (la Grande Bretagne occupée par son Brexit mort-née, la chine et la Russie toujours fidèle a la politique de balance of powers)  dans son combat d’affirmation du système multilatéral actuel étant donné qu’elle est engagée économiquement et militairement en Afrique en proie a une crise sécuritaire jamais connue depuis la fin de l’esclavage.

Face à ces défis, qui sont loin d’être exhaustifs, la stratégie de l’ONU, dont Mlle Keita est l’agent missionnaire, aura au mieux des cas en effet de communication relatif qui ne sera pas a même de contrecarré la marée nationaliste et isolationniste du moment.

L’ONU se trompe de démarche politique pour maintenir la paix dans le monde

Il va de soit que l’astreinte financière aura comme conséquence d’effectué des choix drastiques quant aux foyers prioritaires de crises dans le monde. Mais cette obligation de choix est entrain de divertir les instances de l’ONU de certaines zones de crises (qui sont pour le moins à l’abandon des initiatives de résolutions) qui ont un effet-domino sur d’autres crises et sur d’autres continents. Multitudes d’études et d’enquêtes ont montré le caractère catalyseur des foyers de tensions du moyen orient (Yémen, Syrie, Iraq, Pakistan, Afghanistan, Palestine…) sur la situation du Maghreb et des pays du G5 Sahel. Cette dimension transcontinentale a du mal à être pris en compte, en termes de mesures politiques et opérationnelles multilatérales, par l’ONU faute de budget conséquent. Malgré les initiatives de mobilisation diplomatique française au sein de l’hémicycle international (qui pèche d’ailleurs par une trop grande implication militaire française dans le sahel et en arrière plan un objectif européen de contrôle de l’immigration clandestine) les mesures adoptées n’arrivent pas a avoir l’effet escompté.

Enfin, beaucoup de choix d’approche de la sous-secrétaire générale sont a remettre en question, notamment dans des pays comme Haïti et la Centrafrique. Pour le premier, l’ONU s’est fixe une mission de reconstruction institutionnelle qui a tendance à se focalisé sur des secteurs non seulement impossibles à restructurer en deux ans, mais surtout demandent une modification notoire de certaines habitudes sociétales dont seul un Etat fort usant de la plénitude de ses pouvoirs régaliens pourrait y remédier. Quant au deuxième, Mlle Keita semble simplement faire du politiquement correct en affichant une situation reluisante qui est loin d’être le cas. Certains progrès institutionnels sont a enregistré en Centrafrique, notamment avec la création d’un tribunal spécial, par contre la situation sécuritaire est loin d’être satisfaisante pour ne pas dire qu’elle stagne. Avec l’entrée de la Russie dans la danse, qui est dans une dynamique de contre-pouvoirs et de contre-influences de l’occident, ce pays est loin d’être trié d’affaire.

DAOUDA KINDA

Fait à BAMAKO le 17 janvier 2019.

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