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Contribution : “La culture du coton nous a été imposée par la colonisation”

Contribution : “La culture du coton nous a été imposée par la colonisation”

Le paradoxe chez les anticolonialistes maliens est qu’ils restent mentalement colonisés et prisonniers de la pensée coloniale. Economiquement, l’exemple le plus frappant est la culture du coton. Nous maliens sommes fiers à chaque fois que l’on devient premiers producteurs et sommes malheureux quand sa production baisse. Or beaucoup ignorent que la culture du coton nous a été imposée par la colonisation et n’est pas dans notre intérêt.

Avant, le coton malien poussait naturellement et pouvait donner quatre récoltes sans faire l’objet d’une culture particulière. Quand la guerre de sécession en Amérique a causé des pénuries de coton pour les industries françaises et quand les esclaves qui le cultivaient se sont libérés, la France a donné instruction en 1895 à tous ses Commandants de Cercle de s’intéresser aux variétés locales de cotonnier et a introduit le coton industriel pour approvisionner les besoins de l’industrie textile de la métropole.

Voici donc un produit que nous ne consommons pas, ne transformons pas, dont nous ne décidons pas du prix et pourtant notre économie dépend de lui.

Lorsque nous avons enfin compris cela dans les années 2007 le Mali a décidé de faire de notre pays une puissance céréalière en retirant progressivement les subventions au coton, pour les allouer aux cultures vivrières que nous consommions et dont nous contrôlions le prix. Cela a incité les paysans à délaisser le coton pour les céréales. Les organisations internationales ne nous ont pas soutenu, mais quand la crise céréalière de 2008 est survenue, elle ont commencé à donner raison à la clairvoyance malienne.

C’est ainsi, que le coton a chuté de 700 milles tonnes à 150 milles tonnes, pendant que la production céréalière grimpait à 3 à 7 millions de tonnes.

Malheureusement, comme l’administration africaine est sans mémoire, après le coup d’Etat de 2012 les Oxfam et autres ong sont revenue tromper les nouveaux dirigeants, les invitant à Genève ou ailleurs dans des missions pour refaire du Mali un grand producteur de coton, jouant sur notre orgueil au détriment du bon sens économique.

Les esclaves américains ont cessé de cultiver le coton il y a plus d’un siècle, mais les maliens sont toujours là à vouloir en être les premiers producteurs…

Les dirigeants du Mali Kura devraient pousser la réflexion plutôt que retomber dans le piège, parce que l’on ignore le pourquoi du comment des choses. Le Mali a vocation à être le grenier de l’Afrique de l’Ouest et non le maillon faible d’un jeu dans lequel il sera toujours perdant. Dieu veille.

Madani Tall

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