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DIALOGUE POLITIQUE AU MALI : Le fossé de la velléité

DIALOGUE POLITIQUE AU MALI : Le fossé de la velléité

Depuis la proclamation des résultats contestés de l’élection présidentielle, les maliens assistent à une scène plus que scabreuse de la part de la classe politique et dirigeante. Si celle-ci fait mine de sa bonne foi de s’asseoir autour de la table pour parler du Mali avec l’opposition, le camp de Soumaïla Cissé reste scotché sur sa position qui est de renier la main (tendue/invisible). Puisque, après tout ce qui se passe, la main du président de la République reste toujours en suspens et est visiblement « invisible » par le chef de file de l’opposition démocratique et républicaine, Soumaïla Cissé.

Pour un dialogue politique prometteur, le président de l’URD, (heureux/malheureux) du scrutin présidentiel dernier, estime toujours que le cadre reste jusque-là non propice à un dialogue franc. Cette appréciation, ou du moins ce jugement défavorable, a toute une valeur. Car, toujours faut-il le dire, il émane du leader de l’un des partis politiques qui se sont imposés sur la scène politique durant ces dernières années. Pourtant, Soumaïla Cissé resté sans interlocuteur au niveau international pour soutenir sa revendication de victoire de la présidentielle dernière, conduit-il sa  démarche à juste ? Ce qui est la vraie bonne question. Dans la mesure, où, les deux dirigeants, l’un d’un parti et l’autre de L’État, non moins principaux hommes politiques clés du pays, dont le malien fait allusion quand on parle de dialogue, revendiquent tous deux leur amour pour ce pays, le Mali.

L’amour serait, on peut le dire, trop grand certes, mais on serait tenté de croire aussi que l’égo entretenu par ces deux personnalités semble encore plus grand que leur amour patriotique pour le même grand Mali. Sinon, si franc et si sincère que cette affection patriotique, comment comprendre que deux fils d’un pays porté et surtout vanté dans les discours et dans les cœurs, peinent à se retrouver autour d’un idéal qui n’est autre que « le Mali ». N’est-ce pas là la preuve que nos vécus politiques antérieurs, nos considérations personnelles prennent le dessus sur le Mali ?

En tous cas, du commun des maliens, à cause des velléités politiciennes et antirépublicaines acquiescées ça et là, le pays perd trop de sa substance sociale et manque par la même, une grande chance pour sauver le bateau Mali par chacun de ses fils. Puisque, au-delà des discours et des sensations  entretenus autour d’un sacré tête-à-tête qui pourrait sauver le pays, on comprend un manque de sincérité ou d’effort des deux hommes. Trop de discours autour de la question du dialogue politique dont on avait énergiquement soif, ce chapitre tant attendu pourrait perdre de sa sacralité et de sa quintessence au fur et à mesure que l’échéance prend du temps.

Or, du semblant, on constate dans les verbes une disponibilité totale. On voit même des hommes prêts au sacrifice ultime pour le Mali. Ce qui taraude les esprits puis qu’on retrouve toutes les difficultés du monde pour débloquer un simple tête-à-tête. Quand on sait que face au Mali « Que vaut-on ? », se demande incessamment le président de la République son excellence Ibrahim Boubacar Keita qui a la main tendue à son jeune frère Soumaïla Cissé.  Lui-même qui a manifesté à plusieurs reprises et sans équivoque aucune, son « amour » pour ce pays dans ses discours.

En tout cas, entre deux positions dubitatives, la réalité reste seule : il ne peut pas y avoir de fossé aussi large et longtemps entre deux fils réellement passionnés d’un même pays. Ce fossé qui empêche la décrispation du climat politique n’a que besoin d’un pas de « sincérité ».

Mamoutou Tangara

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