Le Secrétaire général du ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, M. Drissa Guindo, a présidé ce matin (?)la cérémonie d’inauguration de la rue 442 de Lafiabougou aménagée en pavés et dalles de roches par l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes en collaboration avec la Mairie de la Commune IV de Bamako.
La réalisation de ladite infrastructure fait suite à une demande exprimée par les populations et la Mairie de la Commune IV. Elle a été réalisée en chantier école de formation et suivant la méthode Haute intensité de main d’œuvre (HIMO).
En effet, l’expérience récente en stratégie de création d’emplois a démontré que la méthode HIMO est la mieux adaptée aux conditions des pays en voie de développement et des Collectivités en cela qu’elle donne des résultats encourageants dans le domaine de la formation qualifiante, l’économie de ressources et de la création d’emplois de proximité.
A cet égard, le Secrétaire général a rappelé que des projets similaires et des formations techniques ont été déjà réalisés par l’APEJ en commune IV dont la Rue Ali Farka TOURE et dans de nombreuses Régions dont celles du Nord, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Ségou et le District de Bamako, notamment au Badialan, aux logements sociaux de Ntabakoro, au marché Dibida. Ces projets ont notamment concerné la valorisation de matériaux locaux telle la roche, l’aménagement urbain et les périmètres hydro-agricoles, le désenclavement de zones rurales isolées et la reforestation. Tous ces projets ont abouti à l’installation de plusieurs centaines de jeunes dans les secteurs de l’économie rurale.
L’aménagement a porté sur une distance totale de 350 mètres linéaires, 13,8 mètres de largeur (dont 7m de chaussée pavée, 4m de trottoirs de part et d’autres et 2,80 ml d’emprise des caniveaux de 80x80cm), la formation de 20 jeunes, l’intervention de plusieurs autres techniciens et agents d’appui. Les travaux ont permis de créer au total 3 960 journées de travail dont 2 100 au profit des jeunes de la collectivité et 1 800 par les autres intervenants.
Ce projet d’aménagement et d’assainissement a coûté au total 119 364 269 FCFA dont 95% sur financement de l’APEJ et 5% sur financement de la Mairie. Le suivi et le contrôle ont coûté 12 950 500 FCFA.
Ce projet de démonstration permettra d’améliorer la praticabilité de la rue avec le dallage des accotements ainsi que la réalisation des caniveaux pour le drainage des eaux usées et de pluie. Il aura contribué, durant 4 mois, à former les jeunes sur les techniques de taille et de pose de pavés de roche, à renforcer les compétences locales dans le domaine de l’entretien de telles infrastructures et à créer des emplois à travers la promotion de l’approche HIMO. Mieux, l’équipement impactera sur le développement du secteur du pavage des voies urbaines tout en améliorant l’assainissement et le cadre de vie des populations, la sécurité des usagers et des riverains de la voie, la lutte contre la pauvreté, à travers la distribution de revenus à la main d’œuvre locale.
Selon le Secrétaire général, l’essor économique, social et culturel d’une nation, d’une collectivité ou d’une ville se focalise sur plusieurs domaines parmi lesquels la route est appelée à jouer un grand rôle. La technique expérimentée pour la réalisation de ce projet revêt de multiples avantages dans une collectivité. Il s’agit pour les élus d’encourager des investissements en infrastructures socio-économiques utiles, durables mais peu coûteuses en se basant sur les matériaux locaux et les ressources humaines locales. En formant les jeunes, l’objectif visé reste indéniablement la réduction du chômage, une meilleure qualification des ressources humaines et le développement local. Conformément aux principes directeurs de la méthode HIMO les ressources du projet ont été distribuées aux entreprises locales avec la perspective de création de GIE par les jeunes.
Ont pris part à la cérémonie le Maire adjoint de la Commune IV du District de Bamako M. Alkassoum Maïga, le Directeur général de l’APEJ, plusieurs chefs de services et de programmes, les jeunes bénéficiaires de l’APEJ, les notabilités traditionnelles et religieuses.
Par HIMO, il faut entendre Haute Intensité de Main d’œuvre qui fait référence à une méthode de création d’emplois et de compétences par la réalisation d’infrastructures, l’utilisation et la gestion optimales des ressources humaines, des matériels et matériaux disponibles localement.
Par extension, l’HIMO peut faire référence à l’utilisation maximale de la main d’œuvre dans le cadre de certains projets : assainissement, curage des caniveaux, nettoyage des rues, reboisements, etc. Généralement, l’on compare cette méthode à d’autres méthodes de réalisation d’infrastructures telles que le HIEQ pour dire Haute Intensité d’équipements qui fait appel aux engins lourds.
Selon les statistiques du BIT, l’approche HIMO utilise 2 à 5 fois plus de main d’œuvre que l’approche HIEQ. Le coût de réalisation va du simple au double (rapport qualité, coût efficacité) et les revenus distribués atteignent 40% du coût de réalisation. L’objectif recherché par l’APEJ, à travers la mise en œuvre des activités HIMO, est de former les jeunes aux techniques de réalisation des ouvrages. D’où le terme chantier-école ou chantier de démonstration. Il s’agit d’utiliser la main-d’œuvre locale pour promouvoir l’emploi des jeunes et les rémunérer.
L’APEJ utilise la méthode HIMO pour sa promotion, sa vulgarisation et sa démonstration. Dans ce cadre, elle a mis en place un cadre de concertation comprenant plusieurs structures du secteur public et du secteur privé. Les activités HIMO réalisées par l’APEJ vont de la construction de pistes rurales, aux périmètres irrigués et maraîchers en passant par les aménagements urbains, le reboisement, le surcreusement de mares, j’en passe.
Par exemple, les carrières ont permis la réalisation de projets d’aménagements urbains par exemple à Somankidy, Nioro, Sikasso Wayerma, Mopti ville, Bandiagara, etc. A Bamako l’APEJ a mené des projets de pavage au Badialan 3, au marché de Dibida, aux logements sociaux de Tabakoro, à Faladié et ici même à Lafiabougou sur 400 mètres linéaires de la Rue Ali Farka Touré. Des pistes rurales ont été aménagées notamment dans la région de Ségou (Ngara, Konodimini, Moussokorobougou, Tiékelenbougou, Saminé, Dougadougou), dans la Région de Mopti (Konio, Dianweli, Komo), etc.
Pour sa part, le Maire Maïga a invité les populations à adopter les meilleurs comportements pour le bon entretien de la route. Au cours de la cérémonie, plusieurs jeunes comme Adama Dembélé, Kalba Kassogué et ceux formés sur le chantier ont témoigné de leur satisfaction et de leur ambition de s’insérer dans le secteur des BTP. Certains d’entre eux ont reçu des attestations à cet effet.
CICOM APEJ
