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Promouvoir nos langues nationales : Les acteurs montent au créneau avec la création de la ‘’GALE’’

Promouvoir nos langues nationales : Les acteurs montent au créneau avec la création de la ‘’GALE’’

Les langues et les écritures d’un pays constituent, bien entendu, la socle de sa culture. Elles sont aussi l’un des facteurs du développement. Pour promouvoir et valoriser ces langues, les acteurs se sont réunis, le lundi 28 novembre 2022, au CNR-ENF. L’objectif était de mettre en place un Groupe d’action pour les langues et écritures du Mali (GALE). Cette réunion constitutive, qui a regroupé des acteurs venus des différents secteurs, était présidée par l’ancien ministre de l’Éducation, Adama Samassékou ; l’ancien ministre, Mohamed Coulibaly, Mamadou Doucouré et Coulibaly Mariam Koné.

La langue occupe une place fondamentale dans la vie des nations, à la fois véhicule des idées et des sentiments, socle et vecteur de l’identité et de la culture, organe de la parole et de la mémoire, et instrument privilégié de la construction et du partage des savoirs. Matière vivante de l’être et du patrimoine, elle compte parmi les instruments de souveraineté. En précisant la motivation de la mise en place de ce Groupe d’action pour les langues et écritures du Mali (GALE), l’ancien ministre Mohamed Coulibaly, fait savoir que le peuple malien, désireux de reprendre en main sa souveraineté nationale et internationale, pleine et entière, en commençant par le système de sécurité, réalise qu’il ne peut éluder, chemin faisant, la question essentielle de la souveraineté linguistique, pour se libérer du régime de servage de la pensée qu’implique l’usage continue et exclusif de la langue coloniale, léguée comme le référentiel de la maîtrise d’un jeu de séduction et de mystification. Il soutient que beaucoup d’efforts ont été menés par les acteurs en vue de sortir nos langues nationales de leur invalidante marginalité. « Beaucoup aura été entrepris pour la promotion et la revalorisation de nos langues, y compris par le biais des médias. Un travail militant va en s’intensifiant et se diversifiant, avec la mise en valeur de systèmes d’écriture, dans le nouveau contexte de la technologie numérique », indique-t-il. Ainsi, il regrette que malgré les pas en avant dans leur instrumentation, des obstacles se dressent toujours en travers la consécration souveraine de nos langues, frappées par des préjugés tenaces et des visions étriquées. Pour pallier ce fait, il soutient que l’idée, longtemps caressée, a fini par se concrétiser, de réunir les personnalités publiques reconnues et les cadres techniques engagés sur la question des médiums pour sortir des schémas hétéroclites de la militance, aplanir les difficultés de tous ordres, apporter des éclairages à l’opinion, être un conseil avisé, et proposer la voix de la raison.

Dans ses mots introductifs, l’ancien ministre de l’Éducation, Adama Samassékou, précise que GALE, est une initiative de veille citoyenne. Raison pour laquelle pour sa composition, il est fait appel aux doctes et professionnels des langues, des écritures et de divers modes d’expression. A ses dires, le GALE, à mettre en place, va se composer, entre autres, de linguistes, pédagogues, chercheurs, enseignants, juristes, gestionnaires, communicateurs, créateurs, et de façon générale d’hommes et femmes de culture, militants de la cause. Conçu dans un format de think tank, GALE se dédie à la réflexion et à l’analyse pour conceptualiser, élaborer et proposer des solutions, en plus d’offrir éventuellement une assistance et un accompagnement dans la prise de décision et l’opérationnalisation, souligne-t-il.

Par ailleurs, il faut retenir que la mission GALE est appelée à prendre en charge l’intégration et l’usage de nos médiums nationaux, essentiellement nos langues et écritures, dans le périmètre de l’État et des collectivités. Le Groupe d’action s’attèle aux tâches suivantes : Plaidoyer pour la souveraineté linguistique ; Préconisations sur l’officialisation des langues et écritures nationales ; Opérationnalisation du Document de Politique Linguistique du Mali (DPLM); Rencontres sur la problématique de l’adoption de nos langues et écritures dans la vie publique ; Assistance aux autorités nationales sur les modes d’expression et de signification ; Accompagnement du processus d’intégration des langues et écritures nationales dans le domaine scolaire et universitaire, dans l’Administration et la vie publique ; Proposition pour l’institution d’un Commissaire de la Transition Linguistique.

M.O. COULIBALY

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