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Subvention tardive des engrais : Médecin après la mort ?

Subvention tardive des engrais : Médecin après la mort ?

Face au refus des paysans de ne pas cultiver le coton, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a instruit au Premier ministre Boubou Cissé de trouver une solution rapide. C’est ainsi qu’avec l’accord de ce dernier, le GIE-Approvisionnement en intrants et appareils de traitement a décidé de céder aux producteurs, les engrais du système coton, a savoir le complexe coton, la complexe céréale et l’urée aux mêmes prix que la campagne dernière. De ce fait, le prix d’engrais est fixé à 11 000 F CFA, le sac de 50 kg, au comptant et 11 658 F CFA, le sac de 50 kg, à crédit. En plus de la baisse du prix des engrais, l’État a injecté 35 milliards de F CFA pour subventionner le prix du coton.

En effet, il faut reconnaitre que cette décision est considérée dans certains endroits du pays comme étant la venue du médecin après la mort. Car, il y a un temps pour cultiver et certains paysans qui avaient déjà pris la décision de ne plus cultiver le coton cette année, sont restés sur leur décision malgré cette faveur de l’État. « Ça fait des années que nous cultivons le coton et chacun sait que cette culture doit se faire à temps pour pouvoir en tirer profit. Il y a eu des  années où nous avons gagné beaucoup d’argent dans le coton par contre il y eut des années où nous avons dû nous endetter jusqu’au cou à cause des mauvaises productions. C’est vrai nous avons été informé que la culture du coton peut se faire  jusqu’au 15 juillet mais cette année nous ne prendrons pas ce risque, nous laissons le coton au profit d’autres cultures telles que le mais et l’arachide. Peut être que l’année prochaine nous pourrons le faire si les conditions sont au rendez-vous », nous a expliqué, Yaya Diarra dans la région de Dioïla. Pour ce vieux sexagénaire, le coton se cultive pour avoir l’argent mais souvent c’est le coton le problème, car estime-t-il : « il t’empêche parfois de cultiver beaucoup des céréales ; ce pourquoi il n’est pas rare de voir des cultivateurs acheter les denrées chaque année. Nous savons très bien que l’État gagne dans le coton contrairement aux cultivateurs qui ne gagnent pas. Au cas où et ils refusent dz cultiver, l’Etat également refuse de subventionner les engrais et pire augmente le prix des engrais ».

Par ailleurs, il est à rappeler que la pandémie du Coronavirus qui est entrain de secouer le monde a causé la chute du prix du coton. Le gouvernement du Mali, à son tour, avait fixé les prix pour la campagne 2020/21 à FCFA 200 le kilo pour le premier choix, soit FCFA 75 de moins qu’en 2019/20. Et le prix des engrais passe de 11 660 F CFA le sac à 18 405 F CFA, c’est-à-dire la subvention de l’État était annulée. Pourtant, il est à rappeler que la subvention des intrants agricoles relève de la volonté de l’État de faire de l’agriculture le moteur de l’économie malienne. Elle vise à faciliter l’accès des producteurs aux intrants et se justifie par la baisse de la productivité et de la production liée en partie au bas niveau de fertilité des sols, et à la faible utilisation des engrais et des semences de qualité. Dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme d’intensification agricole, le Gouvernement du Mali a décidé de subventionner depuis la campagne 2009/2010, des intrants agricoles, notamment l’urée, le complexe coton, la complexe céréale. Ce programme a ainsi facilité l’accès des producteurs aux intrants agricoles.

M.L. KONE

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