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Trois an après IBK : Au-delà de l’espoir, la déception domine

Trois an après IBK : Au-delà de l’espoir, la déception domine

18 août 2020 au 18 août 2023, cela fait exactement trois ans que notre pays a connu son quatrième coup d’État militaire. Grâce au soulèvement populaire organisé par certains hommes politiques et leaders religieux, certains militaires sous le leadership du Colonel Assimi Goita ont renversé le pouvoir d’IBK, en faveur d’un coup d’État. Si d’aucuns avaient l’espoir pour une refondation rompant ainsi avec les anciens systèmes, après trois ans de transition, les attentes n’ont pas été comblées pour beaucoup.

L’une des conséquences d’un coup d’État est le retard du développement du pays en faveur des militaires putschistes et leurs acolytes. En effet, le Mali traverse une crise sécuritaire depuis une décennie. Cela a eu pour résultat plusieurs autres crises dont sociale, politique et économique. Suite à son élection avec brio à la magistrature suprême du pays, Ibrahim Boubacar Keita, fut réélu en 2018, malgré les contestations de certains opposants politiques. Dès lors, il fut confronté à une crise politique sans précédent. En juin 2020, certains leaders politiques dont ses anciens ministres, et certains leaders religieux, choyés par lui-même, ont créé un mouvement contestataire, dénommé M5-RFP. Ils dénonçaient la mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion, les détournements du dénier public à ciel ouvert. Ils sont nombreux, les maliens qui croyaient aux causes nobles défendues. Finalement, certains ont fait croire aux maliens qu’ils sont des messis venus sauver le pays, après trois ans à la gestion, la déception est grande. Mais leurs partisans dont certains éléments du M5-RFP qui ont bénéficié des postes estiment qu’il y a espoir.

Il serait préférable que les élections soient organisées

« Trois ans après le renversement du pouvoir d’IBK on est resté sur nos faims. D’abord, les militaires putschistes ont fait un partage de gâteau entre eux et leurs amis, compagnons et parents. Ils ne font que de véritables favoritismes, clientélismes et népotismes. De plus, depuis leur arrivée au pouvoir ces militaires ne font que violer les lois de la République à leurs fins. Donc, en réalité, je ne vois rien comme changement apporté. Cependant, il serait préférable que ces gens organisent les élections pour quitter le pouvoir et regagner les casernes », s’exprime, Drissa Dagnoko, un entrepreneur. « Nous attendions une refondation du pays, c’est-à-dire la lutte contre la corruption, la réduction du train de vie de l’État et la lutte contre l’impunité. Mais on ne voit que le désespoir et la déception de la part de ces militaires. Les dépenses sont augmentées. Assimi Goita a déclaré qu’il va dépenser une partie du fond de souveraineté de la présidence à certains actes sociaux, cela est loin d’une réduction du train de vie. Il devrait diminuer leur salaire, ceux des ministres et les membres du CNT. Pour moi, trois ans après le coup d’État c’est un regret et une déception », déclare Issiaka Dembélé, chauffeur. « Au Mali les vrais patriotes sont très rares. Le mot patriote n’est que sur les lèvres des maliens. Ni les politiciens qui ont pris la rue, ni les militaires qui ont renversé le pouvoir n’aiment ce pays. Sinon s’ils l’aimaient, ils auraient dû soutenir IBK pour éviter le coup d’État qui retarde le développement du pays. Regardez-les au pouvoir aujourd’hui, si ce n’est pas le fait de sortir à la télévision avec de grands boubou, des vestes, on ne voit rien sur le terrain comme changement. Ils roulent dans les grosses cylindrées toujours en gaspillant l’argent public. En réalité, ce coup n’a profité qu’à ses auteurs, complices et compagnons au détriment des intérêts du peuple Malien », se lamente Amadou Coulibaly, un fonctionnaire.

Par contre, Ibrahim Traoré, souhaite que le Colonel Assimi Goita tienne ses engagements en respectant le délai de la transition. « Bon, pour moi, les militaires sont en train de faire bouger les choses mais avec beaucoup de difficultés. Le mieux serait quand même pour eux de poser certains jalons notamment la lutte contre la corruption et l’impunité et aussi la réduction du train de vie de l’État. Aussi, ils doivent dans l’immédiat organiser des élections transparentes et crédibles condition sine qua non pour qu’ils rentrent dans l’histoire », ajoute-t-il.

L’insécurité règne malgré la montée en puissance de l’armée

Par ailleurs, depuis l’avènement de la transition, beaucoup dont les autorités de la transition estime que l’armée est montée en puissance. Malgré ce fait, il faut reconnaitre que l’insécurité règne dans le centre du pays notamment dans le pays dogon où plusieurs villages sont vidés de leurs populations. Et aussi la pauvreté règne en maître dans le pays sauf chez certains nantis dont les fonctionnaires et les autorités qui peuvent dire que tout va bien. Sinon dans la majorité, des maliens vivent aujourd’hui la pauvreté extrême. Pendant ce temps, les autorités envisagent de manipuler pour trouver les moyens de prolonger encore la transition qui doit prendre fin en mars 2024. Néanmoins, le colonel Assimi Goita doit respecter les engagements pris pour leur honneur et leur dignité afin que le pays puisse se retrouver dans le concert des nation et se développer.

M.L. KONE

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