Le commerce dans la capitale malienne se répand dans des conditions antihygiéniques. Incroyable mais vrai, à Bamako, la capitale malienne, les denrées de premières nécessité comme le pain ou encore de la viande sont souvent mises à consommation sans le moindre soin sanitaire. A travers un mode très répandue des « vendeurs-transporteurs » qui acheminent à « ciel ouvert » ces denrées auprès des revendeurs boutiquiers ou bouchers ; chez qui, s’approvisionnent ensuite les consommateurs finaux. Tout cela se passe, par une chaine de consommation dégoutante.
Bon nombre de ménages ont sur leurs tables à manger des microbes sans le savoir. Une miche de pain à 250 FCFA, ou encore quelques kilogrammes de viandes achetée au marché et inondée par une huée de mouches. Beaucoup de familles modestes, dépensent ainsi leurs ressources dans le microbe. Est-ce un fait explicatif des problèmes de santé publique au Mali ?
Les spécialistes de la santé donnent une réponse affirmative : « la plupart des consommations ne respectant pas les conditions hygiéniques nécessaires, sont sources des maladies fréquentes. Ce qui fait que, beaucoup tombent malades après une alimentation qui contient trop de graisse, ou peut être trop de microbes. Cela est beaucoup fréquent chez les jeunes surtout » analyse Dr Amadou Diakité, nutritionniste.
Dans la même mesure, si le problème de santé publique s’explique par des conditions d’hygiènes, les mesures réglementaires sont longtemps restées en marge. Il y a lieu donc de se demander sur les efforts des autorités sanitaires, quid des associations « protectrices » des droits des consommateurs ?
Parce que, si les commerçants de ces denrées indispensables à la vie d’une population pauvre ne cherchent que leur argent et se soucient peu de la santé des consommateurs, ceux-ci (autorités et associations pour la protection des droits des consommateurs) pour leur part, sont regardants et ne s’évertuent pas comme il le faut, à avoir des commandes dans les meilleures conditions.
En tous les cas, vu le transport « ambulant » de la viande souvent sur une simple moto « Djakarta », dans des conditions insécurisées avec des machettes transposées n’importe comment. Pire, des vendeuses de « brochettes » le plus souvent jonchent le long des grandes artères et goudrons, avec des aliments parsemés de poussières exposés à tous les microbes. Trois sujets fautifs sont à citer (les vendeurs ambulants sur des motos, les boutiquiers revendeurs, et le ministère en charge de la santé). Chacun, en ce qui lui concerne, passe malheureusement dans ce système et mine de rien.
Le couac, ce mode de vente qui s’opère depuis longtemps, ne diminue point. Au contraire, prend de l’ampleur jour après jour et sans obstacle. Ce qui est dommage ! Alors que, des mesures sanitaires doivent plus que jamais s’imposer. Mieux, l’interdiction de ce mode de vente devrait être envisagée. Partout au Mali, le pain est considéré comme indispensable. Car il reste le plus consommé par jour dans la capitale au petit déjeuner, et au diner la consommation journalière du pain à Bamako dépasserait plus de 36.000 Miches.
Face à ce dam, il y a lieu de constater si c’est le prix qui intéresse les vendeurs et revendeurs et non l’hygiène dans la vente. On serait tenté de soutenir que le bon prix prône chez les boutiquiers revendeurs qui à la suite de nos enquêtes, le prix varie entre 200 et 220 francs au maximum la baguette pour ensuite vendre à 250 voire 300 francs.
À Leurs suite, des consommateurs qui eux aussi exposés, optent pour l’offre la mieux accessible. Ils préfèrent s’approvisionner chez le (petit) boutiquier au bout du carrefour que d’égrainer quelques mètres pour se rendre à la boulangerie avec plus ou moins de chance de consommer hygiéniques.
De fait, on constate plus ou moins que la santé publique est compromise. Car les conditions de transport exposent les consommateurs à des maladies. Car, combien de microbes atteignent ces consommables avant d’arriver sur la table de leur public cible ? La réponse nous est commune à tous, le nombre est certes incommensurable mais les méfaits sont réels et connus.
En plus des conditions dégoûtantes de la vente ambulante des pains, il y a aussi un enjeu sécuritaire de la route car les cargos accrochés derrières les motos ; dans les quels sont entassés les pains sont à la fois lourds et gros pour les (hyper-motocyclistes) sous le poids et la masse de leurs marchandises, ont même du mal à regarder par derrière voire voir.
On pourrait dire, sans risque de se tromper, que la chaine de consommation, quid de production, a besoin de réglementation. Il serait bienséant que Bamako, soit un exemple de capitale afin de servir de modèle aux régions.
Le ministère de la santé et de l’hygiène publique, est fortement interpellé pour encadrer dans les conditions idoines, la vente de tout ce qui est proposé à la consommation. Cela y va de la santé publique, et mieux, sera sans doute efficace pour une population malienne dont la plupart a plutôt à se nourrir, que de dépenser dans les ordonnances.
M. Tangara