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Dialogue Inter-Maliens: Serait-il devenu un monologue ?

Dialogue Inter-Maliens: Serait-il devenu un monologue ?

Dans un effort pour résoudre la crise politique persistante au Mali, les autorités de la transition ont organisé un dialogue inter-malien. Initié par le Colonel Assimi Goita, président de la Transition depuis août 2020, ce dialogue est malheureusement déjà voué à l’échec, étant donné le boycott par les grands partis politiques.

Aujourd’hui, il faut le dire, Assimi Goita est en train de perdre l’estime de nombreux Maliens, car il a violé son serment et souhaite s’accrocher au pouvoir. La transition ne fait que causer des souffrances aux Maliens, à l’exception des auteurs du coup d’État et de leurs alliés. Yacouba Dembélé, enseignant, nous confie : « Les personnes qui n’arrivent pas à stabiliser le pays en quelques mois ne le pourront pas en 20 ans. Tant que nous sommes dans cette transition, le Mali ne s’en sortira pas. Aujourd’hui, nous assistons non seulement à une crise sécuritaire, mais aussi à une crise énergétique et économique bien plus dangereuse que la rébellion. Les Maliens souffrent, et seuls ceux qui sont entretenus par l’État, y compris les autorités de la transition, les fonctionnaires et les contractuels, peuvent mener une vie décente. Pourtant, ces personnes sont insignifiantes par rapport à la population malienne. Je pense que certains sont en train de conduire le Colonel Assimi Goita à sa perte en raison de leurs intérêts personnels. »

Consolidation du pouvoir militaire

Cependant, les intentions derrière cette initiative de dialogue inter-malien soulèvent des inquiétudes quant à la consolidation du pouvoir militaire, au détriment de la démocratie et de la stabilité à long terme du pays. Depuis le coup d’État de 2020, les militaires ont maintenu une emprise ferme sur le gouvernement, promettant de restaurer la stabilité et de lutter contre la corruption. Cependant, après quatre ans, le pays reste enlisé dans une crise politique profonde, avec des tensions croissantes entre les militaires au pouvoir et les factions civiles.

Ainsi, le dialogue inter-malien, organisé par les autorités de la transition, semble être une tentative de légitimer leur régime et de consolider leur emprise sur le pouvoir. Bien que présenté comme une opportunité de réconciliation nationale, de nombreux observateurs craignent qu’il ne soit utilisé comme un moyen de perpétuer le règne militaire. Certaines recommandations planifiées par les partisans de la transition sur les réseaux sociaux confirment déjà ces inquiétudes. De plus, les critiques soulignent également le manque de transparence et d’inclusivité dans le processus de dialogue, avec la marginalisation des voix de l’opposition et de la société civile. Cela remet en question la crédibilité et l’objectivité de l’initiative, sapant ainsi sa capacité à résoudre efficacement les problèmes du Mali.

Pour véritablement sortir le Mali de l’impasse politique actuelle, il est impératif que le dialogue soit inclusif, transparent et respectueux des principes démocratiques. Cependant, on peut affirmer que le succès du dialogue inter-malien dépendra de sa capacité à être un véritable forum de réconciliation et de consolidation démocratique, plutôt qu’un outil de maintien du pouvoir militaire. Seul un engagement sincère envers la démocratie et les droits de l’homme permettra au Mali de sortir de l’ornière et de retrouver le chemin de la stabilité et de la prospérité.

M.L. KONE

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